De l’empouvoirement à une place effective dans les instances de décisions 

De l’empouvoirement à une place effective dans les instances de décisions 

Entre 2021 et 2024, 90 jeunes femmes appelées auditrices ont interpellé les autorités sanitaires dans leurs districts respectifs, (Burkina Faso : Koudougou, Réo, Koupéla, Tenkodogo, Sénégal : Mbour et Matam) , pour demander l’amélioration des services de santé sexuelle et reproductive et une participations active et effective des jeunes dans les instances de décisions sur la santé. 

 

La réalisation d’un audit social dans les 6 districts sanitaires a confirmé nos hypothèses :  

 

  • L’approche jeunes est peu mise en pratique dans les centres de santé ce qui nuit à la confiance des jeunes envers les prestataires de santé. Les adolescent·e·s et les jeunes sont considéré·e·s comme des patient·e·s au même titre que les adultes ou les femmes enceintes, sans prise en compte de leurs besoins spécifiques. 

 

  • Les jeunes n’ont pas de place dans les instances de décisions pour échanger sur les choix politiques qui déterminent leur propre santé. 

 

Soutenu par Equipop, Jeunesse et développement, Raes, Burcaso et SOS Jeunesse et Défis, les auditrices se sont engagées dans les différentes étapes menant à la  démocratie en santé féministe (décrite dans le guide) pour s’insérer progressivement dans les cadres dans lesquels l’action publique en matière de santé est débattue, mise en oeuvre et évaluée. Non présentes dans ces instances, il est pourtant primordial que les expériences des jeunes filles soient entendues et écoutées au même titre que les autres acteur·rice·s concerné·e·s; pour une redevabilité effective en santé et une prise en compte des besoins spécifiques des jeunes filles. 

 

La démocratie en santé féministe constitue un levier pour travailler sur d’autres thématiques (violences sexuelles et sexistes, besoins des jeunes et plus spécifiquement des jeunes filles et des personnes discriminées en situation de vulnérabilité, éducation complète à la sexualité, etc.) qu’une approche non féministe n’aurait pas permis de traiter.

 

Une démocratie en santé fondée sur un socle de valeurs féministes (tolérance, bienveillance, écoute, solidarité, coopération, intersectionnalité, sororité) permet également de recentrer la réflexion sur les privilèges de certains·es usagers·ères (selon leur âge, leur niveau de vie, etc.) en reconnaissant la  multiplicité des expériences, l’imbrication des rapports de pouvoir et des violences sexistes, racistes, économiques et politiques. 

 

En résumé, mettre en place des approches de démocratie en santé dans une perspective féministe c’est permettre la transformation progressive des rapports de pouvoirs. 

 

Le guide “En route vers la démocratie en santé !” retrace le parcours d’empouvoirement  des auditrices et ouvre les premières orientations pour la suite du programme : Jeunes en vigie phase II.