Atelier de clôture de Jeunes en Vigie : un espace de dialogue autour d’une approche féministe de la démocratie en santé

Atelier de clôture de Jeunes en Vigie : un espace de dialogue autour d’une approche féministe de la démocratie en santé

Du 5 au 7 Décembre 2023, la ville de Dakar a abrité l’atelier de clôture du projet Jeunes en Vigie. En marge de cet atelier, une table ronde a été organisée le 7 décembre sur le thème : « la démocratie en santé et la participation significative et inclusive des jeunes pour une redevabilité effective en santé« . L’événement a rassemblé plusieurs parties prenantes du projet, de même que des acteur·rice·s, tou·te·s engagé·e·s dans la promotion de la santé et des droits des jeunes, venues de Ouagadougou, Réo, Koupéla, Koudougou et Tenkodogo (du Burkina) et de Dakar,  M’Bour et Mattam (du Sénégal).

La démocratie en santé, comme l’ont souligné les intervenant·e·s, concerne la manière dont les politiques publiques en matière de santé sont discutées, conçues, mises en œuvre et évaluées par l’ensemble des parties prenantes, y compris les élus, les professionnel·le·s de la santé, les usager·e·s des services de santé et les citoyen·ne·s, en particulier les jeunes. Elle vise à améliorer l’accès aux services de santé, à lutter contre les inégalités et à garantir le respect des droits fondamentaux. La table ronde a été ponctuée par l’animation de deux panels. 

Le premier panel a abordé les principes fondamentaux de la démocratie en santé, et l’intérêt d’intégrer une approche féministes et inclusive. Les intervenantes (Annick Laurence Koussoubé de SOS JD, Chargée de projet Jeunes en vigie, Ndeye Bineta MBOW, Directrice de la mutuelle départementale de Sokhone et Mme Salamatou TRAORE  Présidente de l’organisation DIMOL, engagée dans FONDEMSAN pour l’amélioration de la SSR des jeunes filles et en situation de handicap et vulnérabilité au Niger), ont présenté diverses expérimentations menées dans la sous-région.

Cela a permis de mettre  lumière la nécessité de placer les jeunes au cœur des projets et des processus de décisions, d’intégrer les valeurs féministes dans les actions mises en oeuvre, notamment à travers la bienveillance, la sororité, l’empathie, le partage du pouvoir, etc.

De ce fait, ce panel a été l’occasion de faire le lien avec les mutuelles de santé et l’importance d’intégrer les parties prenantes aux décisions de ces mutuelles pour favoriser la prise en compte des besoins spécifiques de chacun·e. 

D’ailleurs, Laurence Annick Koussoubé, chargée de projet à SOS/JD explique : “Les jeunes apportent un regard nouveau. Ils·elles apportent de nouveaux éléments pour une meilleure élaboration des politiques en matière de santé. Les besoins des jeunes sont ainsi donc mieux pris en compte”

Dans le deuxième panel, les discussions ont porté sur la réinvention du pouvoir dans le domaine de la santé, en mettant en avant les enjeux d’empouvoirement individuel et collectif, ainsi que la reconnaissance des diverses formes de savoirs.

Les intervenantes, (Azaratou Bancé, militante féministe engagée dans le projet Jeunes en Vigie (Burkina Faso), Jane Medor, chargée du projet Jeunes en Vigie, Organisation Jeunesse et Développement (Sénégal) et Abdou Khaly Mbodj, Coordinateur de la Plateforme Rawal Ak Diam (Sénégal)) ont souligné l’importance de valoriser les savoirs expérientiels des jeunes, des femmes et des communautés dans la prise de décision et la formulation des politiques de santé.

Ainsi, Azaratou Bancé insiste en s’adressant aux auditrices du projet “vous avez déjà beaucoup appris, continuez d’apprendre vos droits, d’apprendre davantage sur les féminismes.  C’est en constante évolution. Il est important que vous continuez d’apprendre”. Elle continue en ajoutant que ‘’en matière d’empouvoirement, quel que soit notre d’instruction, d’où qu’on vienne, on peut apporter sa pierre à la construction d’une démocratie en santé feministe’’

 Yaye Ndiaye du District Sanitaire de Matam au Sénégal explique en ces termes : ‘’au début c’était difficile’’. Et à Lorène Kawané du district Sanitaire de Koudougou au Burkina de renchérir ‘’le dialogue ne se crée pas du jour au lendemain, il faut de la patience, de l’engagement surtout’’. Elle explique que l’empouvoirement a permis aux auditrices d’engager un dialogue sain avec les prestataires de santé auditrice du projet, d’initier des causeries qui ont permis ‘’d’effacer tout ce qui était préjugé et de repartir sur de bonnes bases”

Leurs interventions ont permis de mettre en lumière les défis et les opportunités liés à la promotion de la démocratie en santé et à la nécessité d’impliquer les jeunes dans ce processus et amplifier leurs voix, comme l’a rappelé Alima Goumbala, membre du Conseil National de Lutte contre le Sida au Sénégal.

En conclusion, cette table ronde a été l’occasion de partager des expériences inspirantes et de réfléchir collectivement aux moyens de renforcer la participation des jeunes à la gouvernance en santé. Elle a également souligné l’importance de promouvoir une approche féministe et inclusive pour garantir des politiques de santé plus équitables et respectueuses des droits de tou·te·s.