Santeya Sansanyi : l’implication et la capacitation citoyenne des Jeunes dans l’Action Publique (DSSR) en Guinée

Santeya Sansanyi : l’implication et la capacitation citoyenne des Jeunes dans l’Action Publique (DSSR) en Guinée

Entretien avec Sekh Amadou KEITA, coordinateur du Projet « Santeya Sansanyi : l’implication et la capacitation citoyenne des Jeunes dans l’Action Publique (DSSR) en Guinée.  Dans cette interview, il présente le projet, ses objectifs et défis ainsi que les changements attendus à l’issue du projet.

Pourriez-vous nous décrire ce qui fait l’innovation du projet financé par la subvention FONDEMSAN que vous mettez en œuvre ?

 

Ce qui rend ce projet innovant, c’est la mise à contribution des adolescent·e·s et jeunes, à travers leur renforcement de capacités dans le Contrôle Citoyen de l’Action Publique (CCAP) en matière de leurs Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive. Cela permettra d’encourager les décideurs·euses et influenceurs·euses à prendre et faire respecter les engagements favorables, relatifs aux DSSRAJ. 

 

Quels changements principaux souhaitez-vous voir à travers votre projet ?

 

Les changements escomptés sont multiples et variés en fonction des différentes cibles : 

  • Pour les jeunes, nous souhaitons que le projet puisse renforcer leur accès aux services de DSSR, notamment en les encourageant à participer aux actions de CCAP et à initier des activités pour leur bien-être. 
  • Concernant les journalistes, nous souhaitons les voir accompagner les jeunes du CCAP en assurant une couverture médiatique qui permettra à la fois d’encourager les communautés à utiliser l’outil CCAP  et de mobiliser les autorités pour soutenir ce processus. 
  • Quant aux services techniques déconcentrés, nous souhaitons les voir participer activement au projet, en bonne collaboration avec les jeunes et les journalistes. Ils pourront agir pour sa pérennisation sur le long-terme, notamment en respectant les textes et lois en matière des DSSRAJ et en acceptant et facilitant le CCAP. 
  • Pour les autorités locales, décideurs·euses : nous souhaitons que leur implication dans le projet leur permettent de mieux respecter l’application des textes et lois relatifs aux DSSRAJ, de soutenir les adolescent.e.s et jeunes  dans l’exercice du CCAP et d’améliorer la gouvernance sanitaire dans les zones du projet.

 

Pour vous, quels sont les défis du projet ?

 

Le projet est confronté à plusieurs défis. Tout d’abord, une conception assez générale de la démocratie sanitaire avec un besoin d’appropriation et de légitimation du concept par tous les acteurs : des décideur.se.s à la base communautaire en passant par agents de santé et autres acteurs influents. Il y a un vrai enjeu de vulgarisation du concept et de faire du lien avec les medias et les acteur.ice.s de la communication. Ensuite, on constate encore une certaine méconnaissance à différents niveaux des textes juridiques, programmes et politiques, procédures, structures existantes, fonctionnement général des systèmes de santé, notamment en matière de droits et santé sexuels et reproductifs.

Enfin, il faut aussi composer avec un contexte politique parfois instable et dans lequel, la voix de jeunes doit encore trouver et prendre sa place pour être entendue. Le respect des engagements de la Guinée aux différents accords et conventions nationaux et internationaux en matière de DSSRAJ s’impose en Guinée. Le Président de la transition, dans ses premiers discours s’est engagé à respecter les conventions nationales et internationales que la Guinée a ratifiées.  Parmi ces  accords et conventions, figurent certaines qui sont relatives aux DSSRAJ; cet engagement du Gouvernement paraît ainsi une grande opportunité pour la mise en œuvre correcte et le succès des actions de plaidoyer prévues et la facilitation du CCAP dans le projet.  

Qu’attendez-vous de l’accompagnement de Equipop ?

 

Nous attendons de Equipop, un appui à l’élaboration des outils de CCAP en matière de DSSRAJ. Par exemple, à travers l’appui à la revue des ressources existantes, la co-construction des outils CCAP etc. Nous avons aussi besoin d’un accompagnement pour le développement de nos actions de plaidoyer destinées à obtenir des engagements des autorités publiques en faveur des DSSRAJ et du CCAP. Un soutien pour le travail de suivi du projet basé sur les approches orientées changement (AOC) est également essentiel. Notamment à travers le partage de ressources, une formation continue aux AOC (outillage, collecte, analyse) et la participation à une communauté de pratiques des acteur·trice·s. Enfin, nous aurons aussi besoin d’un appui au niveau de la capitalisation finale du projet, pour la production de fiches de capitalisation et pour l’atelier final de capitalisation/collecte données.