– Une expérience de plaidoyer chez Equipop

– Une expérience de plaidoyer chez Equipop

Interview de Lucie Daniel sur son travail au sein du pôle Plaidoyer France et International d’Equipop. 


Lucie, tu travailles chez Equipop depuis un an, peux-tu nous décrire le rôle qui est le tien aujourd’hui ? Comment se sont passés tes premiers mois chez Equipop ?

J’ai rejoint Equipop en septembre 2018 en tant qu’Experte Plaidoyer au sein du pôle Plaidoyer, composé d’une équipe mixte entre Paris et Ouagadougou. Avec mes collègues, je suis chargée de la mise en œuvre de la stratégie plaidoyer d’Equipop. Nous agissons auprès du gouvernement français, de l’Union européenne et de l’ONU afin de faire des DSSR – droits et santé sexuels et reproductifs – une priorité de l’aide publique au développement française, plus précisément en Afrique de l’Ouest, et, de façon plus générale, afin d’évoluer vers des politiques publiques féministes. Notre plaidoyer consiste à rencontrer, sensibiliser et interpeller les décideur·e·s. Il est directement nourri par les programmes d’Equipop, en étroite collaboration avec nos partenaires, et notamment les associations et militantes féministes d’Afrique de l’Ouest.

Pour toi, qu’est-ce qui fait la particularité d’Equipop ?

La particularité d’Equipop tient selon moi à son positionnement, qui fait la synthèse entre une approche issue du monde de la solidarité internationale d’une part, et un engagement militant féministe et revendicatif d’autre part.

Qu’est-ce qui te motive dans le plaidoyer d’Equipop ?

Le plaidoyer d’Equipop est un travail de longue haleine. Nous visons des changements sociétaux et structurels dont les effets ne sont visibles qu’au bout de plusieurs années de mobilisation. Ce qui me motive, c’est de voir que, doucement mais sûrement, notre ténacité paie. Un des résultats tangibles de notre mobilisation dans le cadre du G7, c’est par exemple la participation de jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest à des rencontres de haut niveau avec des décideur·e·s politiques français·e·s. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes en train de bousculer des vieux schémas politiques et de faire bouger les lignes.

Comment souhaiterais-tu voir évoluer la structure ?

Equipop est déjà en train d’évoluer. En co-pilotant le mouvement Women 7 en 2019, nous avons décloisonné notre plaidoyer et nous avons pris un tournant féministe assumé. Je pense qu’à l’avenir, Equipop aura un rôle à jouer pour définir les contours de la nouvelle diplomatie « féministe » revendiquée par la France, mais aussi pour faire le lien entre les ONG de développement qui travaillent sur les questions de genre et les associations féministes françaises. Nous avons un pied dans les deux milieux, de par nos positionnements et nos programmes en France et en Afrique de l’Ouest, et nous voyons bien que le sujet est en train de monter en France, aussi bien au niveau domestique qu’international. C’est le moment de sauter le pas !