Hackathons au Sénégal pour mobiliser en faveur des DSSR des ados et jeunes

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Hackathons au Sénégal pour mobiliser en faveur des DSSR des ados et jeunes

Saint-Louis est le point de départ d’une tournée créatrice au Sénégal de 3 hackathons. Plusieurs membres de la communauté : le secteur privé, les associations de jeunes et de femmes, les collectivités locales et la région médicale se sont réuni·e·s pendant 48 heures pour incuber des projets sur les différentes thématiques relatives au DSSR des adolescent·e·s et les jeunes. 

Grâce à ces 3 hackathons qui se sont déroulés à Saint-Louis, Kédougou, Dakar et Thiès, 13 projets ont été incubés pour une meilleure information, sensibilisation et prise en charge des besoins des adolescent·e·s et des jeunes. Pour y parvenir, une cartographie mettant en avant les spécificités et les besoins de la région a été présentée en amont des activités de brainstorming et de conception pour faciliter l’incubation de ces projets. 

« La sexualité des jeunes continue d’être un tabou, donc il faut une bonne implication des leaders religieux. » Région médicale de Kédougou

« Il faut faire participer les jeunes à 100%, et qu’ils·elles aient la bonne information » Medecin chef de région de Kédougou

Les différent·e·s acteurs·trices se sont donc penché·e·s sur des thématiques telles que la réhabilitation des centres conseil ados, les grossesses précoces, le renforcement des capacités des ado-jeunes, etc. Sur la base de leurs connaissances et de la cartographie, ils et elles ont élaboré des projets qui répondaient aux besoins spécifiques des jeunes, d’autant plus que ces derniers·ères ont participé à leur conception. Ces projets sont ensuite présentés sous forme de pitch à un jury composé des membres du consortium (Ong RAES, JED, RSJ) qui sélectionne les meilleurs projets.

En route vers Saint-Louis...

A Saint-Louis, le premier projet qui a retenu l’attention du jury s’appelle « Thielal Soukaber é Ngalu Thi communune bou Diama » qui veut dire en français la « Santé de la reproduction des ado-jeunes dans la commune de Diama ». Diama est une zone agricole majoritairement Pular, où la plupart des adolescent·e·s et jeunes, bien que scolarisé·e·s, ont des difficultés à trouver un emploi et à avoir accès à des informations sur la santé reproductive. Lors de l’élaboration du projet, La mairie  de Diama, qui faisait partie du groupe de création, s’est engagée à octroyer 2 hectares au projet et le secteur privé s’est engagé quant à lui à doter le centre de matériel agricole.

A cela s’ajoute le manque criant d’infrastructures pouvant accueillir, informer et sensibiliser les ado-jeunes sur la santé de la reproduction. Pour pallier ce manque, un projet allie la formation en agriculture pour une meilleure insertion professionnelle des ado-jeunes, et la SRAJ à travers la création d’un centre polyvalent et multifonctionnel. De ce fait, les jeunes auront un espace dédié pour s’outiller en technique agricole et s’informer sur la SR sans être stigmatisé·e·s et avec l’appui de prestataires sensiblé·e·s aux besoins des jeunes. 

…En passant par Kédougou…

A Kédougou, le meilleur projet incubé, s’appelle « Cellal Sukabé » un nom en Pular qui veut dire la « Santé des jeunes ». Kedougou est une zone aurifère, majoritairement Peulh. La région fait face à des défis relatifs aux mariages, aux grossesses précoces et à un manque d’information sur la SR, puisque la sexualité des ado-jeunes, particulièrement des non mariè·e·s est tabou, comme dans le reste du pays d’ailleurs.

Le projet vise à contribuer à l’amélioration des connaissances des ados/jeunes en SR, à travers des activités de renforcement de capacités, de sensibilisation, de plaidoyer afin notamment d’informer les jeunes sur l’utilité de ces centres pour leur santé. Ils et elles pourront ainsi accéder à des espaces amis des jeunes réhabilités et équipés, qui répondent à leurs besoins.

…Enfin Dakar

A Dakar, le projet « Tektal » un mot wolof qui veut dire « guider » a été sélectionné. Ce projet traite des questions relatives à l’hygiène menstruelle, les grossesses précoces et la toxicomanie à travers des activités de renforcement des capacités des ado-jeunes et des prestataires, d’information et de sensibilisation. 

Bien que ces trois projets aient été les premiers de leurs régions, les autres groupes n’ont pas démérité.

La participation des différents membres de la communauté et particulièrement des collectivités locales et du secteur privé dans l’élaboration des projets, a non seulement facilité le plaidoyer et l’appropriation des barrières relatives à l’accès des jeunes aux DSSR mais a aussi permis de sensibiliser les acteurs.trices à l’importance de mobiliser les ressources locales pour une meilleure prise en charge des besoins des jeunes en SSR.

Cette stratégie a permis de mobiliser 31 millions de Frcs CFA à travers les contributions des différents territoires et du secteur privé.