– Carnet de terrain : retours d’Equipop sur le camp d’été SANSAS

– Carnet de terrain : retours d’Equipop sur le camp d’été SANSAS

Durant 10 jours, s’est déroulé à Mboro au Sénégal, un camp d’été organisé par RAES et Jeunesse & Développement dans le cadre du Projet Sansas. 70 jeunes et adolescent·e·s engagé·e·s dans ce projet ont pu partager, s’exprimer et co-construire des contenus sur leurs droits et leur santé. Equipop, impliquée depuis le démarrage de Sansas a contribué à l’animation de ce camp, notamment pour échanger avec les jeunes sur leurs droits et santé reproductifs et amplifier leur voix pour les faire respecter.

Pendant 10 jours, 70 jeunes leaders engagé·e·s dans le projet Sansas, se sont retrouvé·e·s au cœur de la forêt de Mboro. Issu·e·s de régions et de départements différents (Mbour et Sédhiou), de cultures et de croyances différentes, elles et ils ont participé à un camp d’été organisé par RAES et JED dans le cadre du projet Sansas. Elles et ils ont partagé leurs expériences, co-appris, co-construits et ont pu se challenger autour de défis sportifs et culturels dans le domaine de la santé et du bien-être.

La Ratanga Vibes, un art de vivre

Equipop a participé à cette semaine riche en émotions pour le renforcement des connaissances et compétences des jeunes et adolecent·e·s sur les DSRAJ (Droits et Santé reproductifs des adolescent·e·s et jeunes).

Le camp, appelé “Ratanga Vibes”, a été rythmé par des activités sportives et culturelles et des ateliers de renforcement des connaissances et compétences des J&A sur les DSRAJ, le plaidoyer, le média training, etc. Les veillées du soir étaient l’occasion de moment conviviaux, de rassemblement, d’espaces d’échanges plus informels. 

Pour Equipop, le camp a constitué un tremplin pour appréhender les connaissances des jeunes sur leurs droits et sur le cadre légal sénégalais et mesurer leur degré d’empouvoirement acquis grâce au projet.

L’empouvoirement des jeunes leaders, au coeur de Sansas

Pendant le camp, Equipop a notamment interrogé 5 jeunes leaders (3 filles et 2 garçons) des zones de Mbour et Sédhiou et réalisé des capsules vidéos sur lesquelles iels se sont exprimé·e·s sur leur processus d’empouvoirement depuis le début du projet Sansas . 

S’empouvoirer, c’est « prendre le pouvoir » sur sa propre vie et dans sa communauté. Il s’agit d’un chemin d’émancipation individuel et collectif qui s’inscrit dans une démarche plus politique, afin que les jeunes puissent investir les espaces de pouvoir pour des sociétés plus égalitaires. 

Au démarrage du projet Sansas, les jeunes leaders ont suivi des renforcements de capacités thématiques (sur les DSSR et enjeux de genre) et techniques (le leadership et les techniques de plaidoyer) assurés par Equipop et RAES. Depuis lors, ces jeunes leaders sont engagé·e·s dans les activités de mobilisations sociales pour mener des activités communautaires : ciné-débats, causeries éducatives, campagnes radiophoniques… Elles et ils se mobilisent pour orienter leurs pair·e·s vers les centres de santé et sont impliqué·e·s dans des actions de mobilisations politiques.
“C’est la 1ère fois qu’on se sent autant impliqué·e·s et considéré·e·s dans un projet, confirme une jeune leader. À toutes les phases, on nous demande notre avis. C’est nécessaire que les jeunes soient au cœur de tout, car c’est nous qui sommes concerné·e·s et on est les leaders de demain.”  Les jeunes deviennent ainsi de vraies personnes ressources sur les sujets de DSSR et égalité de genre au sein de leur communauté.

“Savoir, c’est pouvoir ! Faire entendre sa voix sur les DSRAJ”

Le camp a également été pour Equipop l’occasion d’animer une séquence intitulée: “Savoir, c’est pouvoir ! Faire entendre sa voix sur les DSRAJ”.
“La première étape est de connaître ses droits,  a rappelé aux 70 ados et jeunes, Sarah Memmi, référente DSSR d’Equipop. C’est un pré-requis indispensable pour faire entendre sa voix, interpeller les autorités et se battre pour l’exercice de ses droits”

Equipop a également présenté une vidéo d’animation de vulgarisation de l’analyse du cadre légal sénégalais en matière de DSRAJ et genre. Elle a été réalisée à partir d’un rapport sur le sujet qu’ Equipop avait réalisé au démarrage de SANSAS pour mieux comprendre les enjeux du contexte local.  La projection a été l’occasion de rappeler les fondements de la loi SR au Sénégal, la criminalisation du viol. Equipop a ensuite animé une discussion sur la prise en charge des violences sexuelles et sexistes, à la frontière entre l’intime et le collectif. Plusieurs jeunes ont témoigné de la manière dont, individuellement, elles et ils ont pu soutenir des proches victimes de violences. Ces échanges constituent, au niveau collectif, un outil particulièrement intéressant pour briser des tabous et améliorer les droits des ados et jeunes en matière de santé reproductive.

Vidéo animée diffusée lors du camp d'été

Version Wolof sous-titré français

La vidéo a également permis de rappeler qu’au Sénégal, l’accès à la contraception est un droit pour toustes, sans discrimination d’âge, d’origine, de classe sociale, de religion, etc, que la contraception d’urgence est également autorisée et devrait être accessible. 

Les échanges ont également porté sur l’approche jeunes et ce que l’on attend des prestataires de santé. “C’est important pour nous les jeunes, de savoir quels sont nos droits. Si on connait nos droits sur la santé de la reproduction, on aura le pouvoir de les revendiquer face aux prestataires !” rappelle une jeune fille leader de Mbour, applaudie par ses pair·e·s. “Il faut interpeller les prestataires de santé pour répondre correctement à nos droits ! ” indique un jeune leader de Goudomp.

Mieux comprendre pour mieux mobiliser les autorités

Le travail que mène Equipop avec les J&A dans le cadre du projet consiste également à interpeller les autorités politiques, à l’échelle nationale et locale, sur des enjeux spécifiques aux 5 zones d’intervention du projet : mieux comprendre les enjeux des grossesse en milieu scolaire, visibiliser l’ampleur de l’exploitation sexuelle, renforcer les clubs EVF (éducation à la vie familiale) dans les établissements scolaires, assurer le suivi des engagements des médecins chefs de districts en matière d’accueil dans les structures de santé ou encore accroître les échanges entre les jeunes et les prestataires de santé. Ces activités de mobilisations sociales et politiques devraient démarrer dans les 5 districts de Goudomp, Bounkiling, Sédhiou, et les 2 districts de Mbour en décembre 2023. Les jeunes sont déjà très mobilisé·e·s pour poursuivre ce travail et interpeller les autorités pour faire respecter leurs droits !