– Appel à une réponse politique féministe au COVID-19

– Appel à une réponse politique féministe au COVID-19

La déclaration suivante a été approuvée par près de 1 500 personnes, réseaux et organisations de femmes du monde entier, provenant de plus de 100 pays, pour demander aux États d’adopter une politique féministe afin de relever les défis exceptionnels posés par la pandémie COVID-19 tout en respectant les droits humains.

Cette initiative a été lancée par des femmes du Sud et des communautés marginalisées du Nord et a été coordonnée par l’Alliance Féministe pour les Droits (Feminist Alliance for Rights, FAR).

Si vous souhaitez soutenir cette demande : http://tiny.cc/endorsenow

Déclaration des Féministes et des Organisations de Défense des Droits des Femmes du Sud et des communautés marginalisées du Nord

Nous, les réseaux, organisations et activistes soussignées, attachées aux principes féministes et aux droits fondamentaux des femmes, appelons les gouvernements à rappeler les standards en matière de droits humains et à agir en conformité avec ces standards dans leur réponse au COVID-19 et à défendre les principes d’égalité et de non-discrimination, en centrant leurs actions sur les personnes les plus marginalisées, y compris, mais sans s’y limiter, les femmes, enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes dont la santé est fragile, populations rurales, personnes non hébergées, personnes placées en institution, réfugié·e·s, migrant·e·s, populations autochtones, apatrides et personnes vivant dans des zones de guerre. Une politique féministe reconnaît et donne la priorité aux besoins des communautés les plus vulnérables. Au-delà de la réponse à cette pandémie, l’adoption d’une politique féministe est nécessaire au développement de communautés pacifiques, inclusives et prospères au sein d’États garantissant les droits humains.

Il est essentiel que les gouvernements adoptent une approche basée sur les droits humains et sur l’intersectionnalité afin de garantir que chacun·e ait accès à l’information, aux systèmes d’aide et aux ressources nécessaires pendant la crise actuelle. Nous avons identifié neuf domaines clés à prendre en compte dans le contexte de la crise COVID-19. Ils sont énumérés ci-dessous, et accompagnés d’une brève description des défis potentiels ainsi que de recommandations qui tiennent compte des expériences vécues par les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les femmes et les filles, qui subissent un impact disproportionné en raison de leur sexe, de leur genre et de leur orientation sexuelle. Le but est également d’orienter les responsables politiques vers des solutions qui n’exacerbent pas les vulnérabilités de ces personnes ou n’amplifient pas les inégalités existantes et qui garantissent leurs droits humains.

Ces lignes directrices ne remplacent pas l’engagement des femmes et des filles et d’autres communautés marginalisées dans la prise de décision ; elles proposent une argumentation en faveur de la diversité dans le leadership.

Principaux domaines d’action pour une réponse politique féministe au COVID-19

La sécurité alimentaire. Dans les pays qui dépendent des importations de denrées alimentaires, nous craignons la fermeture des frontières et des marchés et l’impossibilité d’accéder à la nourriture. Cette préoccupation est exacerbée pour les personnes en situation de pauvreté et dans les communautés rurales, en particulier les femmes, qui n’ont pas facilement accès aux centres-villes et aux grandes épiceries et marchés. Cela veut dire que les personnes qui en ont les moyens peuvent acheter de grandes quantités de marchandises, ce qui limite la disponibilité pour les personnes à plus faibles revenus qui ne sont pas en mesure de faire de même et qui risquent de faire face à des pénuries lorsqu’elles tenteront de réapprovisionner leurs réserves alimentaires.

En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à:

  • Augmenter – ou créer – des bons d’alimentation et des subventions, à la fois en quantité pour celles et ceux qui les reçoivent déjà et en en élargissant l’accès pour inclure celles et ceux qui deviennent plus vulnérables en raison des circonstances actuelles.
  • Inciter les entreprises à rationner les denrées alimentaires non périssables afin de contrôler les stocks et d’accroître l’accès de celles et ceux qui, en raison de leur niveau de revenu, doivent acheter sur une plus longue période.
  • Envoyer des denrées alimentaires aux communautés rurales pour que celles-ci soient stockées et distribuées selon les besoins afin d’éliminer le retard d’accès à l’approvisionnement dans les centres urbains et de se prémunir contre les pénuries dues aux retards d’expédition.
  • Envoyer de la nourriture aux personnes qui ne peuvent pas quitter leur domicile (par exemple, les personnes en situation de handicap vivant seules ou dans des régions éloignées).

Les soins de santé. Tous les pays s’attendent à une pression massive sur leurs systèmes de santé publique en raison de la propagation du virus, ce qui peut entraîner une diminution de la santé maternelle et une augmentation des taux de mortalité infantile. Les communautés rurales n’ont souvent pas accès aux services de santé et aux produits et matériels médicaux. Les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou déficient courent un risque élevé et peuvent ne pas disposer de systèmes d’aide à domicile. Le changement de routine et la propagation du virus peuvent créer ou exacerber des problèmes de santé mentale. Cette crise a un impact disproportionné sur les femmes qui, selon le document de travail de l’Organisation Mondiale de la Santé de mars 2019 intitulé «Gender equity in the health workforce working paper », forment 70 % du personnel des secteurs sanitaire et social. Elle touche également de manière disproportionnée les personnes qui prennent soin des autres.

En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Assurer la disponibilité de données désagrégées par sexe et d’analyses de genre, incluant des taux d’infection et de mortalité différenciés.
  • Accroître la disponibilité des services de santé, du personnel, du matériel médical et des médicaments.
  • Garantir aux femmes l’accès en temps voulu aux services de santé sexuelle et reproductive nécessaires pendant la crise, tels que la contraception d’urgence et l’avortement sans risque.
  • Maintenir un stock suffisant de produits d’hygiène menstruelle dans les établissements médicaux et les centres communautaires.
  • Former le personnel médical et les travailleur·euse·s sociales de première ligne à reconnaître les signes de violence domestique et à fournir les ressources et les services appropriés.
  • Développer une base de données des personnes à haut risque qui vivent seules et établir un système et un réseau pour maintenir un contact régulier avec elles et leur livrer des fournitures.
  • Prévoir la poursuite de la prestation de services de santé non liés au COVID-19, fondés sur des recherches et des tests médicaux non biaisés pour les femmes et les filles.
  • Mettre en place des systèmes accessibles permettant de répondre efficacement aux besoins en matière de santé mentale, notamment des lignes téléphoniques et des vidéoconférences (par exemple, en langage des signes, avec légendes), des groupes de soutien virtuels, des services d’urgence et la fourniture de médicaments.
  • Soutenir les centres de réhabilitation pour qu’ils restent ouverts aux personnes handicapées et aux malades chroniques.
  • Demander à tous les établissements de santé de fournir des services adéquats à toutes les personnes, indépendamment de leur statut en matière d’assurance maladie et d’immigration, et garantir les droits des migrant·e·s et des apatrides, en situation régulière ou irrégulière, et des personnes sans domicile à se faire soigner afin de ne pas faire l’objet de discrimination, de détention ou d’expulsion.
  • Veiller à ce que les prestataires de services de santé et tout le personnel de première ligne reçoivent une formation adéquate et aient accès aux équipements nécessaires pour protéger leur propre santé et leur offrir un soutien en santé mentale.
  • Évaluer les aux besoins spécifiques des femmes prestataires de services de santé et y répondre.

L’éducation. La fermeture des écoles est nécessaire pour la protection des enfants, des familles et des communautés et contribuera à aplanir la courbe afin que le taux d’infection maximal reste gérable. Elle représente toutefois une perturbation majeure de l’éducation et de la routine à laquelle les enfants sont habitué·e·s. Dans de nombreux cas, les enfants qui dépendent du programme de repas scolaires seront confronté·e·s à l’insécurité alimentaire. Ils deviennent également plus vulnérables à la violence dans leur foyer et leur communauté, qui peut passer inaperçue en raison de l’absence de contact. Les fermetures d’écoles font également peser une charge disproportionnée sur les femmes qui assument traditionnellement un rôle de soignantes.

En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Demander aux établissements d’enseignement de préparer des examens et des devoirs pour les enfants afin de les maintenir dans le circuit scolaire et de prévenir les échecs, et de fournir des conseils aux parents sur l’utilisation de ce matériel.
  • Créer des programmes radio éducatifs adaptés aux enfants d’âge scolaire.
  • Subventionner la garde d’enfants pour les familles qui ne peuvent pas prendre d’autres dispositions.
  • Développer l’accès gratuit à Internet afin d’accroître l’accès aux plateformes et au matériel éducatifs en ligne et de permettre aux enfants de participer à des séances de classe virtuelles et accessibles aux personnes en situation de handicap, le cas échéant.
  • Fournir des ordinateurs portables aux enfants qui en ont besoin pour participer à l’éducation en ligne.
  • Adopter des mesures pour garantir qu’elles et ils continuent à recevoir des denrées alimentaires en veillant à ce qu’elles puissent être livrées ou collectées.
  • Fournir un soutien financier et de santé mentale supplémentaire aux familles qui s’occupent d’enfants en situation de handicap.

Les inégalités sociales. Elles existent entre les hommes et les femmes, les personnes détentrices de la nationalité et les migrant·e·s, les personnes ayant un statut de migrant·e régulier et irrégulier, et touchent aussi les personnes en situation de handicap, les personnes neuroatypiques. Il existe d’autres dichotomies perçues ou différences non binaires ainsi que des inégalités entre groupes ethniques et religieux. Les vulnérabilités existantes sont encore compliquées par la perte de revenus, le stress accru et l’inégalité des responsabilités domestiques. Les femmes et les filles auront probablement une charge accrue de tâches domestiques qui entrera en concurrence avec (et peut-être remplacera) leur travail rémunéré ou leur éducation. Les communautés vulnérables sont encore plus menacées lorsque des lois sont adoptées ou d’autres mesures introduites pour restreindre leurs mouvements et leurs rassemblements, en particulier lorsqu’elles ont moins accès à l’information ou qu’elles sont moins capables de la traiter.

En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Encourager le partage équitable des tâches domestiques explicitement et par le biais d’allocations de temps libre et de compensations pour tou·te·s les travailleur·euse·s.
  • Fournir un meilleur accès aux installations sanitaires et aux espaces d’hébergement d’urgence pour les personnes sans-abri.
  • Mettre en œuvre un protocole et former les autorités à reconnaître les populations vulnérables et à s’assurer de leur participation, en particulier lorsque de nouvelles lois sont appliquées.
  • Consulter les organisations de la société civile sur le processus de mise en œuvre de la législation et de la politique.
  • Assurer l’égalité d’accès à l’information, à l’éducation à la santé publique, et aux ressources dans plusieurs langues, y compris les langues des signes et des peuples indigènes, dans un langage simple et faciles à lire et dans des formats accessibles.

Eau et assainissement. Tout le monde n’a pas accès à l’eau courante propre.                                 

 En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Veiller à ce que les infrastructures soient en place pour que l’eau potable soit acheminée par canalisation dans les foyers, y compris dans les zones mal desservies.
  • Ne réaliser aucune déconnexion et renoncer à tous les frais de reconnexion afin de fournir à chacun·e de l’eau propre et potable.
  • Apporter un remède immédiat aux problèmes d’eau insalubre.
  • Construire des stations publiques de lavage des mains dans les communautés.

Les inégalités économiques. Les gens sont confrontés au chômage, au sous-emploi et à la perte de revenus en raison de la fermeture temporaire d’entreprises, de la réduction des heures de travail et de la limitation des congés maladie, des vacances, des congés personnels et de la stigmatisation. Cela a un impact négatif sur leur capacité à faire face à leurs obligations financières, génère des dettes plus importantes et rend difficile l’acquisition du ravitaillement nécessaire. En raison des fermetures et de la nécessaire distanciation sociale, il y a également un manque d’options de soins et de capacité à payer pour les soins des enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Il en résulte un glissement de la main-d’œuvre de l’économie rémunérée ou de l’économie des petits boulots vers l’économie non rémunérée en tant que prestataires de soins familiaux.

En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Mettre en œuvre des moratoires sur les expulsions dues à des arriérés de loyer et de prêts hypothécaires et sur les reports de paiement de loyer et de prêt hypothécaire pour les personnes touchées, directement ou indirectement, par le COVID-19 et pour les personnes appartenant à des groupes vulnérables.
  • Mettre en place des moratoires sur la déconnexion des services publics, y compris l’eau, l’électricité, le téléphone et les services Internet, indépendamment de l’incapacité de payer et des historiques de paiement.
  • Fournir un Revenu de Base Universel aux personnes qui ont perdu des revenus.
  • Fournir un soutien financier aux personnes sans-abri, réfugiées, et aux centres d’accueil pour femmes.
  • Fournir une aide financière supplémentaire aux personnes âgées et aux personnes handicapées.
  • Accélérer la distribution des prestations.
  • Modifier les politiques en matière de congé maladie, de congé parental et de soins, et de congés personnels.
  • Demander aux entreprises d’inviter leurs employé·e·s à travailler à distance dans les mêmes conditions financières que celles convenues avant la pandémie.
  • Distribuer des paquets contenant des produits de première nécessité, notamment du savon et des désinfectants.

Violences contre les femmes, violences domestiques/violence entre partenaires intimes. Les taux et la gravité des violences domestiques et de la violence exercée par le partenaire intime à l’encontre des femmes, y compris les violences sexuelles et reproductives, augmenteront probablement à mesure que la tension monte. Les restrictions de mobilité (distance sociale, isolement, confinement extrême ou quarantaine) augmenteront également la vulnérabilité des survivantes aux abus et le besoin de services de protection. Il sera plus difficile de s’enfuir, car le partenaire violent sera toujours à la maison (voir «Inégalités économiques»). Les enfants sont confronté·e·s à des risques particuliers en matière de protection, notamment des risques accrus de maltraitance et d’être séparé·e·s de leurs proches. L’accessibilité des services de protection diminuera si un verrouillage extrême est imposé, car les ressources publiques sont redirigées. Les femmes et les filles qui fuient la violence et la persécution ne pourront pas quitter leur pays d’origine ou entrer dans les pays d’asile en raison de la fermeture des frontières et des restrictions de voyage.

 Pour relever ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Créer des unités distinctes au sein des services de police et des lignes téléphoniques d’urgence pour signaler les violences domestiques.
  • Accroître les ressources des organisations non gouvernementales qui luttent contre la violence domestique et fournissent une assistance, notamment un abri, des conseils et une aide juridique, aux survivant·e·s, et s’assurer que celles qui restent ouvertes soient accessibles.
  • Diffuser des informations sur les violences liees au genre et faire connaître les ressources et les services disponibles.
  • Obliger les services publics désignés, y compris les refuges, à rester ouverts et accessibles.
  • Veiller à ce que les services de protection mettent en œuvre des programmes dotés de plans d’urgence comprenant des protocoles visant à garantir la sécurité des résident·e·s et des client·e·s.
  • Élaborer un protocole pour la prise en charge des femmes qui pourraient ne pas être admises en raison d’une exposition au virus et qui prévoit une mise en quarantaine sûre et l’accès à des tests.
  • Étendre la durée des mesures judiciaires de protection afin que celles-ci couvrent toute la période obligatoire de confinement et de quarantaine.
  • Prendre des dispositions pour que les victimes de violences domestiques puissent assister aux procédures judiciaires par des dispositifs de téléconférence.
  • Demander aux services de police de répondre à tous les rapports de violences domestiques et de mettre les survivant·e·s en contact avec les ressources appropriées.
  • Veiller à ce que les femmes et les filles et les autres personnes en situation de vulnérabilité ne soient pas rejetées à la frontière, aient accès au territoire et aux procédures juridiques d’asile. Si nécessaire, elles auront accès à des tests.

Accès à l’information. L’accès à des informations fiables est inégal, en particulier pour les personnes victimes de discriminations structurelles et appartenant à des communautés marginalisées. Les gens devront recevoir des mises à jour régulières des autorités sanitaires nationales pendant toute la durée de cette crise.

 En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Lancer des campagnes publiques pour prévenir et contenir la propagation du virus.
  • Consulter et travailler avec la société civile dans toutes les initiatives visant à fournir des informations au public.
  • Mettre les informations à la disposition du public dans un langage simple et par des moyens, des modes et des formats accessibles, y compris Internet, la radio et les SMS.
  • Veiller à ce que les personnes situation de handicap aient accès à l’information grâce au langage des signes, aux sous-titres et à d’autres moyens appropriés.
  • Augmenter les subventions aux organisations non gouvernementales qui veilleront à ce que les messages soient traduits et transmis par des moyens appropriés à celles et ceux qui parlent différentes langues ou qui ont des besoins spécifiques.
  • Mettre en place et déployer une équipe spéciale afin de partager les informations et les ressources avec les personnes en situation de vulnérabilité, en mettant l’accent sur les personnes sans-abri, les personnes situation de handicap, les migrant·e·s, les réfugié·e·s et les personnes souffrant de troubles neurologiques.
  • Ne pas adopter de mesures qui, sous couvert de combattre la circulation de fausses informations, limiteraient les reportages des journalistes sur la pandémie COVID-19

Abus de pouvoir. Les personnes en prison, dans les centres administratifs de migration, dans les camps de réfugié·e·s et les personnes en situation de handicap se trouvant dans des établissements psychiatriques sont plus exposées au risque de contagion en raison des conditions d’enfermement. Elles peuvent également devenir plus vulnérables aux abus ou à la négligence en raison d’un contrôle externe limité et de la restriction des visites. Il n’est pas rare que les autorités fassent preuve de zèle dans leurs pratiques liées à l’application de la loi et à l’introduction de nouvelles lois. Pendant cette crise, les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les dissident·e·s, courent un risque plus élevé d’avoir des interactions négatives et potentiellement dangereuses avec les autorités.

 En réponse à ce défi, nous appelons les gouvernements à :

  • Mettre en place et faire appliquer les restrictions relatives au COVID-19 conformément à la loi. Toute restriction doit être strictement nécessaire, proportionnée, légitime, et respectueuse de l’intérêt général.
  • Veiller à ce que les restrictions mises en place dans l’intérêt général n’entraînent pas de préjudices liés au genre et n’affectent pas de manière disproportionnée les femmes et les filles qui sont déjà très vulnérables et qui risquent d’être privées de leurs droits humains fondamentaux.
  • Soutenir les organisations de la société civile et les médiateur·rice·s nationales, défenseur·e·s des droits humains dans le suivi régulier de la situation au sein de ces institutions.
  • Encourager les agent·e·s de la force publique à se concentrer sur l’amélioration de la sécurité plutôt que sur les arrestations.
  • Former les agent·e·s de la force publique, les travailleur.euse.s sociales et les soignant·e·s à reconnaître les vulnérabilités et à apporter les ajustements nécessaires à leur approche et à leur engagement.
  • Adopter des protocoles axés sur les droits humains afin de réduire la propagation du virus dans les centres de détention et structures de confinement.
  • Renforcer le contrôle externe et faciliter des contacts sûrs avec les parents, par exemple par des appels téléphoniques gratuits.
  • Consulter les sociétés de défense des droits civils et les médiateur·rice·s et défenseur·e·s des droits humains sur les modifications apportées aux lois existantes.
  • S’engager à mettre fin aux lois d’urgence et aux pouvoirs exceptionnels une fois la pandémie passée et rétablir les mécanismes de contrôle et d’équilibre.

Pour aller plus loin sur le positionnement d’Equipop en cette période de crise sanitaire, vous pouvez également lire « Adapter les pratiques face au Covid-19 ».