– Témoignage – Agathe Blanc, chargée de programme, Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire

– Témoignage – Agathe Blanc, chargée de programme, Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire

« Avec l’éducation complète à la sexualité, nous préparons les adolescent·e·s et jeunes à envisager un avenir plus serein en leur donnant les outils pour une meilleure gestion de leurs relations amoureuses, familiales, sociales. »

Quel est le rôle d’Alliance Droits et Santé dans le plaidoyer en faveur de l’éducation à la sexualité en Côte d’Ivoire ?

Nous sommes fortement impliqué·e·s à travers plusieurs projets. Depuis 2018, dans le cadre d’Educasso, projet coordonné par l’ONG RAES et mis en oeuvre en Côte d’Ivoire par l’ONG MESSI et l’Association des Femmes Juristes, nous travaillons à renforcer l’intégration de l’éducation à la sexualité dans les programmes scolaires. Dans ce contexte, la campagne de communication régionale de l’Alliance #JeVeuxSavoir vient soutenir cette dynamique en mobilisant d’autres acteurs et actrices autour de nos demandes politiques.

Quelles sont les principales réussites dans ce plaidoyer ?

L’ECS (éducation complète à la sexualité) est marquée par de nombreux préjugés, encore plus dans la sphère religieuse. Les autorités religieuses et coutumières peuvent avoir des réticences quant à son intégration dans les programmes scolaires. Ces prises de positions sont souvent dues à un manque d’informations sur ce que recouvre vraiment l’ECS. Dans le cadre de nos activités d’information et de sensibilisation, nous avons réussi à initier des rencontres avec les instances dirigeantes d’organisations religieuses regroupant les confessions chrétiennes et musulmanes. Nous avons pu questionner leurs préjugés et partager des données issues de la recherche. Avec l’appui de l’UNESCO, nous avons aussi communiqué sur les orientations de l’État de Côte d’Ivoire quant au contenu de cette thématique et aux priorités. L’ensemble des participant·e·s a alors reconnu la nécessité de l’ECS tant en milieu scolaire que familial. D’ailleurs, cette organisation est désormais partie prenante du développement de l’ECS et, avec l’appui des partenaires, élabore un guide sur les stratégies de communication parents-enfants en matière de sexualité en milieu religieux.

Comment se traduit votre collaboration avec Equipop ?

L’appui d’Equipop a impacté positivement notre stratégie de plaidoyer. Les membres d’Alliance Droits et Santé, mais aussi plus largement les acteurs et actrices impliqué·e·s dans ce travail, ont bénéficié d’une formation en plaidoyer animée par Equipop. Ce temps de travail collectif a permis de définir un plan de plaidoyer commun pour une meilleure intégration de l’ECS dans les programmes scolaires. Equipop nous a ensuite accompagné pour définir nos objectifs de plaidoyer. Celui de l’intégration de l’ECS dans la formation initiale des enseignant·e·s était prioritaire. Et nous avons bénéficié de l’appui d’Equipop pour formuler des messages en direction des cibles prioritaires — notamment le ministre de la Santé, la ministre de l’Éducation nationale, la ministre de la Femme — que nous avons également diffusés via les réseaux sociaux.