– Réaction d’Equipop aux propos de la ministre A. Bergé sur les associations féministes

– Réaction d’Equipop aux propos de la ministre A. Bergé sur les associations féministes

Les propos tenus le 11 février, dans une interview radiophonique, par la Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations sont inacceptables.

Le 11 février, dans une interview radiophonique, la Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations, a déclaré :

« J’ai demandé à ce que toutes les associations [féministes] soutenues financièrement [par l’Etat] soient passées au crible. (…) S’il y a la moindre ambiguïté sur des propos qui auraient été tenus le 7 octobre, évidemment il ne serait pas normal que ces associations continuent à avoir des subventions de la part du gouvernement ». « Je refuse que l’Etat soutienne financièrement des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé ». 

La ministre a indiqué avoir demandé à son administration un retour en quelques jours. 

 

Equipop souhaite réagir à ces propos inacceptables.

Ce qui se joue ici, c’est la relation qu’entretiennent les pouvoirs publics avec les associations féministes.

Historiquement, en France, une majorité d’associations féministes s’efforcent, si ce n’est de soutenir, au moins d’entretenir un dialogue avec la Ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, même lorsque les associations critiquent fortement l’action globale du gouvernement en matière d’égalité. La plupart des ministres ou secrétaires d’Etat concernées ont en général agi dans cet état d’esprit, de consultation, voire parfois de co-construction.

Les déclarations d’Aurore Bergé créent une rupture dans cette dynamique. Ils instaurent un rapport de force unilatéral. C’est une chose de vérifier ce que financent les subventions publiques, c’en est une autre d’employer un vocabulaire comme “passer au crible” des associations, renvoyant à un contrôle autoritaire de l’Etat sur ces dernières. 

 

Au delà de l’écosystème féministe français, depuis quelque temps, les libertés associatives subissent des attaques de plus en plus frontales. 

Les associations, dans leur diversité, sont un des poumons de la démocratie, et la démarche d’Aurore Bergé contribue à décrédibiliser leurs actions. Or, jusqu’à présent, dans le domaine de l’égalité notamment, les associations pallient les nombreux manquements de l’Etat avec des moyens dérisoires. 

 

A l’heure où les mouvements d’extrême-droite connaissent une montée en puissance inégalée, et où les droits des femmes et des filles connaissent un backlash autant à l’échelle nationale qu’internationale, la France ne peut se permettre de se placer dans une posture de menace vis-à-vis des associations féministes, quand elle est au contraire censée être un “rempart” contre ce backlash.