– Label ampli – “J’ai senti un réel engouement autour de la démarche qualité” – Caroline TAPSOBA, ASMADE-Burkina Faso

Caroline Tapsoba + logo Asmade

– Label ampli – “J’ai senti un réel engouement autour de la démarche qualité” – Caroline TAPSOBA, ASMADE-Burkina Faso

Caroline TAPSOBA est en charge du département des projets et programmes de l’ONG Asmade au Burkina Faso. Depuis 1994, l’ONG œuvre dans des secteurs variés de développement, dont la santé de la reproduction, les mutuelles de santé, l’accompagnement pour l’autonomisation… Elle a pris part à la mission d’évaluation au Sénégal pour l’attribution du Labelampli

Quelle est votre implication dans la démarche du Label ampli ?

Le Développement organisationnel (DO) à travers le label Ampli a une histoire. Elle a débuté en 2013, lorsque Equippop s’est associée à ses partenaires traditionnels, dont ASMADE, pour donner naissance à l’Alliance Droits et Santé qui couvre désormais 6 pays et 21 structures. Nous avons ainsi resserré les liens entre nos structures. De par notre appartenance à l’Alliance, nous avons bénéficié d’un accompagnement technique pour faire plusieurs cycles d’autodiagnostic sur le plan organisationnel et bâtir des plans d’amélioration. Cette dynamique est désormais implantée dans les 6 pays de l’Alliance.

En 2019, durant la rencontre annuelle de l’Alliance, à Cotonou, a été mis en place un comité d’attribution des Fonds DO. Je me suis engagée dans ce comité. Ce comité examine les dossiers qui lui sont soumis et procède à la délibération des organisations retenues pour bénéficier des fonds DO. Lorsque le Label ampli a été lancé, les membres du comité d’attribution  ont été invité·e·s à prendre part au Comité de labellisation.

 

D’après vos observations, quels points caractérisent une organisation fiable ? 

La fiabilité d’une organisation s’apprécie à travers la vie de ses instances. Si les instances organisationnelles ne fonctionnent pas, l’organisation va souffrir. Les assemblées générales, les rencontres des équipes techniques, le conseil d’administration qui définit les orientations stratégiques sont autant d’instances indispensables. Sans elles, il est difficile de définir un chemin et de donner une vision pour guider les pas de l’association.

Un deuxième point est la capacité à rendre des comptes sur les actions menées. La redevabilité est essentielle dans les relations avec les bailleurs, les bénéficiaires et les partenaires. Il faut savoir laisser la mémoire et la traçabilité des activités. Elle se fixe grâce à  l’élaboration des rapports d’activité et des rapports financiers.

Enfin, un dernier point très pragmatique est l’existence de locaux physiques. Une adresse fixe est le gage de la pérennité et donc de la crédibilité de l’association.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre mission au Sénégal ?

Les démarches de DO permettent en général d’avoir un bon ancrage institutionnel et un bon écho auprès des partenaires. Au contact des organisations sur place, j’ai ressenti un réel engouement autour de la démarche qualité.

Aussi, ce qui m’a marqué, c’est que la démarche de labellisation est vraiment libre. Comme il y a 3 niveaux de label, chaque structure juge par elle-même, selon son niveau de développement, à quel niveau postuler.

 

Comment les organisations évaluées vont-elles tirer bénéfice de cette étape ?

Pour toutes les organisations, le processus de labellisation est une étape pour renforcer leurs questionnements sur leurs pratiques. Cette évaluation permet d’approfondir l’autodiagnostic de l’organisation en révélant des questionnements. La question centrale est : “ce que nous avons fait jusque là est-il suffisant ?”.

Je pense par exemple à la question des documents. Pour la mission d’évaluation, les organisations ont dû imprimer les bonnes versions de leurs documents. Et on voit que ça n’a pas été si facile. On constate que la plupart des documents validés, actés, ne sont pas forcément signés. Souvent, même à l’interne on peut ne pas retrouver un document validé par toutes les instances car il y a eu un problème d’archivage. Dans les recommandations générales que nous faisons, je retiens le fait de faire toujours imprimer et signer par les instances. C’est essentiel pour laisser une trace validée et reconnue par tou·te·s.