– Gratuité de la planification familiale : une réalité au Burkina Faso

– Gratuité de la planification familiale : une réalité au Burkina Faso

La planification familiale est désormais gratuite au Burkina Faso depuis le 1er juin 2019. Etendue aux soins liés à la santé de la mère et de l’enfant, cette décision prise en décembre 2018 par le Président burkinabé devrait notamment permettre d’amoindrir la mortalité maternelle.

Au Burkina Faso, 58 % des habitant·e·s sont âgé·e·s de moins de 18 ans. Cette proportion très jeune de la population suscite depuis de nombreuses années la mise en place de politiques, plans et programmes destiné·e·s à prendre à bras-le-corps la question de la santé de la reproduction. L’une des plus récentes initiatives est le projet expérimental sur la délégation des tâches en planification familiale. Cette phase expérimentale a été mise en œuvre par un consortium de trois organisations non gouvernementales dont Equipop, sous le leadership du ministère de la Santé.

La délégation des tâches permet à des catégories supplémentaires d’agent·e·s de santé de fournir des services de planification familiale à la suite d’une formation axée sur les compétences. Cette disposition permet d’avoir un plus grand nombre de personnels qualifiés capables d’offrir à plus de femmes, surtout dans les zones difficiles d’accès, les services contraceptifs qu’elles souhaitent.

Malgré les efforts déployés, les indicateurs de santé sont pourtant loin d’être satisfaisants. Le taux mortalité maternelle reste élevé (330 décès pour 100 000 naissances vivantes) tandis que la prévalence contraceptive stagne à 22,5 % et les besoins non satisfaits sont à 19 %.

La gratuité des services de planification familiale instituée par décret par le Président du Faso devrait contribuer à améliorer ces indicateurs de santé peu reluisants. En complémentarité avec la délégation des tâches et les autres initiatives en exécution, elle permettra à toutes les femmes et les jeunes filles d’avoir accès aux services de planification familiale (contraception et consultations médicales notamment). Une opportunité pour le Burkina Faso de venir à bout des mortalités maternelles et infantiles à répétition. Pour son opérationnalisation, le pays va bénéficier de l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers ainsi que le soutien indéfectible des acteurs de la société civile, très mobilisés. D’ores-et-déjà, le ministère de la Santé a bénéficié de l’appui des organisations de la société civile pour l’élaboration de la feuille de route qui se mettra progressivement en œuvre sur toute l’étendue du territoire d’ici 2023.

Le panier des soins gratuits

Les soins et services de planification familiale gratuits sont offerts dans toutes les formations sanitaires publiques, au niveau communautaire et dans les structures privées ayant une convention avec le ministère de la Santé pour la mise en œuvre de cette politique. Il s’agit des soins promotionnels et préventifs, aussi bien diagnostics que curatifs, en ambulatoire et en hospitalisation/mise en observation. Cela couvre donc :

  • les accouchements et les interventions obstétricales,
  • les soins pendant la grossesse,
  • les soins chez les enfants de moins de 5 ans,
  • le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus,
  • les soins et services de planification familiale

Pour chaque cible bénéficiaire, les prestations éligibles concernent cinq biens et services :

  1. l’ensemble des actes des professionnels de santé (consultations, interventions, etc.)
  2. les médicaments essentiels génériques prioritairement, les médicaments de spécialités nécessaires n’existant pas sous forme générique,
  3. les examens complémentaires nécessaires à la prise en charge : examens de laboratoire (hématologie, biochimie, parasitologie consommables médicaux  et imagerie, bactériologie, immunologie, etc.), examens d’imagerie (échographie, Rx standard, scanner, etc.)
  4. la mise en observation et l’hospitalisation
  5. le carburant pour les évacuations sanitaires à l’intérieur du pays.

Equipop, en tant qu’acteur engagé dans les activités de promotion et d’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles salue cette décision du gouvernement burkinabè. Aux côtés de nos partenaires du Burkina Faso, nous travaillerons à lever progressivement les obstacles à la pleine jouissance de tous les droits des femmes.