– Un engagement régional de haut-niveau pour l’ECS en Afrique de l’Ouest et du Centre

– Un engagement régional de haut-niveau pour l’ECS en Afrique de l’Ouest et du Centre

Début avril, dans le cadre de son implication depuis 2018 au sein d’un groupe de travail régional multi-acteur.rice.s, Equipop s’est rendue à Brazzaville (République du Congo). Les ministres de la Santé et de l’Éducation de 23 pays ouest et centrafricains y ont officiellement proclamé leur engagement pour des programmes “d’éducation et d’informations complètes” (EIC), des services de santé sexuelle et reproductive (SSR) de qualité et contre les violences basées sur le genre (VBG). C’est le résultat de réflexions et de consultations nationales et régionales conduites depuis sept ans auprès d’une diversité d’acteur.rice.s, processus où Equipop appuie la participation des jeunes.

Equipop, défenseuse de l’approche par les droits dans ce processus d’engagement régional

Le plaidoyer pour l’Education Complète à la Sexualité (ECS) relève d’une importance capitale face à l’imprégnation des logiques conservatrices dans les espaces institutionnels à différentes échelles. Celles-ci tendent à reproduire les rapports de pouvoir et de savoir limitant l’accès de tou·te·s aux DSSR. La convergence des agendas anti-droits, antigenre et antidémocratique pourrait ainsi mettre en péril les avancées obtenues au cours des deux dernières décennies. Face à cela, et au-delà de ce processus régional, Equipop plaide en faveur de l’adoption d’une vision systémique, transformative et féministe pour repenser l’action publique en faveur des DSSR. L’ECS est un levier incontournable de la lutte contre les inégalités et les violences de genre, et plus largement du changement en faveur d’un développement juste et durable.

 

En tant que membre du réseau Alliance Droits et Santé, Equipop co-préside depuis 2021 le Groupe de Travail Technique – aux côtés des bureaux régionaux de l’UNESCO et UNFPA – dont la mission est de coordonner le processus et préparer son opérationnalisation. Ce groupe de travail permet de faire le point sur la mise en œuvre des programmes d’ECS dans la région, de se mobiliser pour la défense d’une vision fondée sur l’approche par les droits et une participation significative et inclusive des jeunes. Pour appuyer cette vision, Equipop a notamment accompagné la mise en place d’une communauté de jeunes rassemblant plus de 500 membres des 23 pays de la sous-région. Depuis septembre 2022, les jeunes ont pu se retrouver en ligne tous les mois pour partager leurs connaissances et expériences, réfléchir ensemble au cadre de redevabilité de l’engagement et impulser des dynamiques nationales dans leurs pays respectifs, afin de préparer le suivi de l’Engagement.. 

Un engagement proclamé et de nouvelles pistes d’actions

L’engagement pris par les ministres le 6 avril dernier s’appuie sur trois piliers : accès aux services de santé sexuelle et reproductive, “éducation et informations complètes”, lutte contre les violences basées sur le genre. Le texte se veut co-construit par les organisations de la société civile (OSC), les jeunes, les autorités, les praticien·ne·s, les professeur·e·s et les organisations internationales et onusiennes.

 

Equipop salue cette proclamation, qui permet également aux jeunes, aux OSC défendant les DSSR et aux organisations féministes de rappeler les Etats à leurs engagements et de porter des actions de plaidoyer dans leurs pays. Dans ce contexte, Equipop continuera à défendre le principe d’une participation significative et inclusive des jeunes en poursuivant le soutien technique apporté à la communauté et en valorisant leurs savoirs et expertises. 

L’association invite désormais l’ensemble des parties prenantes à anticiper les défis et challenges au lendemain de la cérémonie d’engagement. Comme l’ont demandé les jeunes à Brazzaville, “il ne faut pas que cet engagement reste un énième engagement.” La mobilisation des ressources pour en assurer le suivi est primordiale. Elle doit se faire avant tout en faveur des OSC et organisations de jeunes, qui maîtrisent réellement les enjeux de l’ECS (sensibilisation, information, empouvoirement) et travaillent sur les sujets d’éducation et de santé avec une perspective de genre, et de manière transformative.

 

La parole des jeunes a été entendue, reconnue et a suscité de nombreuses réactions à Brazzaville. Cependant, il convient de veiller en permanence à ce que cette participation soit significative et ne se fasse pas seulement à titre consultatif. C’est pour cela qu’Equipop s’est mobilisée et continuera de le faire. 

 

Plus largement, l’association développe des actions en faveur de l’accès des jeunes – et notamment des jeunes femmes – à des informations leur permettant de se faire leur propre opinion sur leurs DSSR et de s’approprier les connaissances relatives à leur éducation et à leur santé. Et elle le fait avec toujours le même objectif en tête : contribuer à réaliser le potentiel transformateur de l’ECS.

Crédits photos : ©Unesco