– Des engagements pour protéger les survivantes de violences sexistes et sexuelles !
Des centres d’accueil de survivantes de violences sexistes et sexuelles (VSS) sans lieux d’hébergement au Bénin, une loi de protection et de création de centres sans décret d’application au Burkina Faso, un nouveau gouvernement qui n’a pas de stratégie nationale pour démultiplier les centres de prise en charge holistique des survivantes de VSS, ceux-ci sont les constats des états des lieux réalisés dans le cadre du Canal 3 du projet Féministes en action.
Après une année de plaidoyer pour interpeller les autorités sur la nécessité de centres d’accueil holistique pour les survivantes de violences sexistes et sexuelles, les ROAJELF Bénin, Burkina Faso et Sénégal font le bilan et se mobilisent pour la suite.
Des engagements nationaux
Au Bénin, les rencontres de plaidoyer et les représentations de slam et de danses ont porté leurs fruits : les maires des communes de Cotonou, d’Abomey Calavi et de Parakou se sont engagés publiquement à mettre à disposition des locaux dans un rayon de maximum 10 km des Centres Intégrés Départementaux de coordination pour la prise en charge des victimes de VBG (CIPEC-VBG) pour héberger des survivantes de violences.
“La municipalité reconnaît l’importance de ce combat et la nécessité d’agir en tant que maire d’Abomey a étudié les possibilités de créer des capacités d’hébergement d’urgence sur notre territoire et faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité dans notre plan d’action municipal ” Antoine Djedou Maire d’Abomey et Calavi.
Au Burkina Faso, les représentations de théâtre se sont déroulées du 20 au 23 juillet à Ouagadougou et Léo en présence des Hauts-commissaires des deux régions. La pièce, racontant l’histoire d’une femme cherchant de l’aide auprès de différentes structures, mais se heurtant à des refus par manque de place, de moyens, de personnel, a été jouée plusieurs fois devant des jeunes, des adultes et des autorités. La Directrice de l’action humanitaire du Ministère de la Solidarité, présente à Ouagadougou, a pris oralement l’engagement de soutenir le ROAJELF Burkina Faso et toutes les associations luttant contre les VSS, dans la rédaction et la signature du décret d’application de la loi N°061-CNT du 06 septembre 2015 relative à la prise en charge des survivantes au Burkina Faso.
Au Sénégal, le nouveau Ministère de la Famille et des Solidarités à promis oralement, lors d’une grande journée de plaidoyer combinant une foire artistique à Dakar et des mobilisations sociales à Guédiawaye et Tambacounda (Koumpentoum), d’inscrire la démultiplication des structures d’accueil et la mise en place d’un fond dédié. Des slameuses, des danseuses et des chanteuses ont été mises à l’honneur avec des productions inédites réalisées avec l’appui technique du ROAJELF et d’Equipop :
La bien-aimée à qui l’homme ment
Celle qui ne se plaint plus malgré l’isolement
Celle qu’on force à rester à la maison contre son gré
(…)
C’est l’histoire d’une survivantes, qui avait osé fuir un soir
Cette femme appelant à l’aide sans solution en plein désarroi
Elle a cherché en vain une chambre pour l’accueillir,
Passant des appels sans fin, sans solution pour son toit.
Une rencontre de haut niveau pour l’adoption de standards régionaux pour la prise en charge des survivantes de VBG
Fort de sa légitimité en tant que réseau régional reconnu, les ROAJELF ont mené un plaidoyer auprès de la CEDEAO. L’objectif était d’encourager l’adoption de standards régionaux pour la prise en charge des survivantes de VBG, reflétant les besoins spécifiques des survivantes dans toute leur diversité. Une rencontre de plaidoyer à Abuja (Nigéria) a été réalisée avec la Commissaire de la CEDEAO en charge du développement humain et des affaires sociales Mme Fatou SOW SARR. La Commissaire a salué l’initiative, soulignant l’importance d’avoir des jeunes de la sous-région œuvrant dans la continuité de ses propres actions sur la question des violences faites aux femmes. Les discussions doivent être poursuivies.
Des besoins financiers pour continuer
L’enjeu maintenant pour ces trois structures féministes est d’avoir accès à ces ressources financières souples et pérennes afin de pouvoir suivre et accompagner les autorités dans le respect de leurs engagements.
Le Fonds Féministes en Action (FEA), permet de fournir aux organisations féministes des ressources financières, humaines et matérielles pour les accompagner dans leurs luttes pour les droits des femmes et des filles. Dans le cadre du canal 3, des états des lieux ont été réalisés et conclusions imposent des engagements et des actions concrètes des Etats.