– Les Ligues des droits des femmes demandent des données pour pouvoir lutter !

– Les Ligues des droits des femmes demandent des données pour pouvoir lutter !

Dans le cadre du projet Féministes en Action (FEA), le consortium LIGUES composé des Ligues des droits des Femmes Ivoirienne, Béninoise et Nigérienne a réalisé dans chacun des pays un état des lieux des systèmes de collecte de données sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l’objectif de comprendre pourquoi il existe si peu d’informations sur ces tragédies. 

Les constats sont similaires

  • Les données sur les VSS existantes (demandées par les états via les instituts de statistiques) ne sont pas toujours accessibles, rendues publiques ou vulgarisées ; 
  • Le manque de moyens financiers, techniques et humains affecte la collecte données sur les VSS des instituts de statistiques et des OSCs ; 
  • Il n’y a pas assez de personnel formé à la collecte de données ; 
  • Le cloisonnement des différents services de collecte (OSC, acteur·rice·s étatiques, santé, police, justice, parlementaires…) empêche la centralisation des données ; 
  • Les lacunes sur la qualité des données collectées ont été relevées (indicateurs pas toujours désagrégés, peu d’approches féministes et intersectionnelles dans la définition des indicateurs, occultation de certains types de violences : violences psychologiques, gynécologiques et obstétricales, économiques, patrimoniales…) ; 
  • Les données sont peu représentatives des réalités locales (grand nombre de cas non-déclarés)…

Chiffrer les violences est indispensable pour y mettre fin !  

Les lacunes en matière de collecte de données sur les VSS entravent la compréhension du phénomène, de ses causes et conséquences, des besoins des survivantes et des obstacles rencontrés dans l’accès à une prise en charge effective. Pourtant comprendre les VSS est  indispensable pour élaborer et mettre en œuvre des politiques efficaces, adaptées et de qualités. 

 

Associée à la campagne Compter pour toutes du projet “Jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest” , les Ligues interpellent les gouvernements sur l’urgence d’investir davantage dans la collecte, l’analyse et la diffusion des données spécifiques sur les violences sexistes et sexuelles.

Une ambition commune, des moyens d’action différents

Afin d’influencer les pouvoirs publics nationaux pour l’inscription d’une ligne budgétaire dans les lois finances afin d’améliorer les systèmes de collecte de données quantitatives et qualitatives relatives aux VSS les ligues ont opté pour des stratégies différents : 

  • La Ligue Ivoirienne va impulser des collaborations intersectorielle pour établir une synergie d’action et de l’investissement financier, 
  • La Ligue Béninoise, va travailler à l’amélioration du SIDOFEE (Système Intégré de Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant) pour justifier des financements supplémentaires
  • La Ligue Nigérienne va s’associer avec l’institut national de statistique pour faire bouger les lignes budgétaires en faveur de la collecte sur les VSS. 

 

Les rencontres de plaidoyer associées à la campagne grand public #Compterpourtoutes et des mobilisations populaires comme des marches contres les violences faites aux femmes viseront à faire comprendre aux décideurs politiques l’urgence de financer la recherche sur les VSS. 

Depuis avril 2023, deux consortiums d’organisations féministes d’Afrique de l’ouest, se mobilisent pour interpeller leurs gouvernements sur le fléau des violences sexistes et sexuelles (VSS). 

 

Les Fonds Féministes en Action (FEA), permettent de fournir aux organisations féministes des ressources financières, humaines et matérielles pour les accompagner dans leurs luttes pour les droits des femmes et des filles. Dans le cadre du canal 3, des états des lieux ont été réalisés et conclusions imposent des engagements et des actions concrètes des Etats.