-La recherche féministe : levier de transformation dans la lutte contre les Violences gynécologiques et obstétricales

-La recherche féministe : levier de transformation dans la lutte contre les Violences gynécologiques et obstétricales

Du 21 au 23 mai 2024, s’est tenu à Dakar un atelier technique sur les méthodologies de l’enquête nationale dans le cadre du projet « Notre corps, notre santé », qui lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) au Sénégal.

Cet atelier avait pour objectif de développer une méthodologie de recherche co-construite, robuste et adaptée. Adoptant une perspective féministe, la recherche voudrait documenter la nature des VGO dans le contexte du Sénégal, en tenant compte des inégalités sociales et des rapports de pouvoir.

L’enjeu de la recherche dans le cadre de ce projet est de combler le manque de données sur les VGO  tout en abordant les enjeux politiques des droits humains et de santé publique liés à ces violences. 

Approche féministe intersectionnelle et continuum des violences

 

Cette recherche adopte une perspective féministe intersectionnelle, mettant en lumière les rapports de pouvoir entre les prestataires de soins et les usagèr·es. Elle vise à transformer ces rapports en donnant  les informations nécessaires pour appuyer le plaidoyer et les politiques. 

Dans cette recherche, l’approche de genre est cruciale pour analyser l’impact des normes sociales sur les attitudes du personnel soignant en Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). En outre, elle examinera le rôle et les responsabilités souvent négligées des hommes dans la reproduction et le continuum des violences.

“Cette immersion dans les activités communautaires m’a vraiment permis d’en apprendre plus sur les VGO et comment elles s’intègrent dans le continuum des VBG car je n’avais pas fait de lien entre les hommes et les VGO. Pour moi c’était juste les sages-femmes les plus concernées”. 

 

Articulation entre recherche et activités communautaires

 

Dans le projet nous avons mené des activités avec les femmes, les jeunes et les prestataires de soins. Ces activités  ont joué un rôle crucial dans notre exploration de pratiques féministes dans la recherche.  Il s’agissait de démocratiser les savoirs par la valorisation des témoignages et des préoccupations des femmes. Aussi explorer l’horizontalité des rapports entre enquêteurs·trices et enquêté·es. 

Cette articulation a enrichi nos questions de recherche et facilité un affinage des profils touchés avec des critères de diversification précis. Nous intégrons aussi les témoignages de femmes et d’hommes ainsi que les observations de ces cercles de parole dans la recherche.

L’approche inclusive et participative, réunissant des chercheur·es féministes, des spécialistes en genre, des représentant·es de la société civile engagés dans la santé sexuelle des ados/jeunes, des statisticiens et des femmes bénéficiaires directes du projet, vise à appréhender aux mieux leurs expériences . 

Parmi les participant·es figuraient l’Alliance Nationale des Jeunes pour la Santé de la Reproduction et la PF (ANJ), l’antenne sénégalaise du Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders (ROALJEF), ENDA Santé, Madame Codou Bop, Madame Marième Fall, Madame Sanogo Adama et Equipop.

Les données recueillies lors de cette collaboration enrichiront  les connaissances sur l’expérience de soins des femmes et des jeunes filles et la mise en application de nos politiques de soins respectueux.