– Témoignages – Nathalie Aka Brou, du Ministère de la santé de Côte d’Ivoire et Yao Jules Konan, Chargé de Programme SR/Adolescent·e·s/Jeunes, UNFPA Côte d’Ivoire

Konan-Brou

– Témoignages – Nathalie Aka Brou, du Ministère de la santé de Côte d’Ivoire et Yao Jules Konan, Chargé de Programme SR/Adolescent·e·s/Jeunes, UNFPA Côte d’Ivoire

« La thématique de la santé menstruelle n’était souvent que partiellement abordée par les différent·e·s acteurs et actrices. Il nous fallait un groupe de réflexion pour collecter la documentation et les expériences des uns et des autres. »

Quand a commencé la collaboration entre
le bureau UNFPA Côte d’Ivoire et Equipop ?

Depuis plusieurs années, le bureau UNFPA d’Afrique de l’Ouest et du Centre et certains bureaux pays collaborent avec Equipop pour mettre en avant les adolescentes dans les programmes de DSSR (Droits et santé sexuels et reproductifs) et promouvoir l’ECS (Éducation complète à la sexualité). Le bureau de la Côte d’Ivoire, quant à lui, a été impliqué en 2016 dans l’identification des six associations ivoiriennes qui ont rejoint Alliance Droits & Santé que vous avez impulsée. Le partenariat formel avec UNFPA Côte d’Ivoire et ses partenaires, notamment les ministères de l’Education et de la Santé, ainsi que les autres agences onusiennes impliquées dans l’initiative Muskoka a réellement commencé en 2018 avec le dispositif d’accompagnement Equipop Lab.

Comment a été priorisé le sujet de la santé menstruelle ?

La santé menstruelle est ressortie comme une thématique émergente et pertinente dès les consultations de préfiguration du laboratoire d’incubation réalisé avec des partenaires du gouvernement (éducation, santé, famille, jeunesse), des agences onusiennes et les associations. Le lab d’incubation de décembre 2018 a permis de travailler de façon participative à des activités à hauts impacts pour investir sur la santé menstruelle et en faire une porte d’entrée pour les DSSRAJ (Droits et santé sexuels et reproductifs des adolescent·e·s et des jeunes) en Côte d’Ivoire.

Pourquoi l’UNFPA a-t-elle impulsé la
création de la task force nationale ivoirienne Santé et hygiène menstruelles ?

La thématique de la santé menstruelle n’était souvent que partiellement abordée par les différent·e·s acteurs et actrices. Il nous fallait un groupe de réflexion pour collecter la documentation et les expériences des uns et des autres, pour disposer d’une analyse situationnelle claire et faciliter les échanges et la coordination sur une thématique qui concerne plusieurs secteurs.
Pour sa composition, nous avons procédé à un alignement sur le groupe technique de travail de la campagne “Zéro grossesse à l’école”. Les principaux membres de la task force sont des directions techniques des ministères de l’Education et de la Santé, les agences onusiennes partenaires, la société civile avec des associations et des mouvements de jeunes.
Elle s’est fixée comme cadre d’action :
• de faire une analyse situationnelle solide basée sur les expériences en cours et la documentation existante ;
• de travailler à l’élaboration de supports et d’outils ;
• de proposer une méthodologie d’intégration et de diffusion à différents niveaux (curriculum scolaire, animation au sein des clubs scolaires, sensibilisation dans les structures de santé, campagnes de masses…) et en faire le suivi-évaluation.

Quel a été l’apport d’Equipop en 2019 à la task force santé et hygiène menstruelles ?

L’accompagnement d’Equipop, notamment lors de l’atelier de novembre 2019 de validation du document national sur la santé et l’hygiène menstruelles, nous a permis d’enrichir ces lignes directrices. Ces six jours de travaux ont permis à la trentaine de participant·e·s (membres de la task force et partenaires) de mieux s’approprier l’approche par les droits et les perspectives de genre et de les amener à les prendre en compte dans notre document.
Concrètement les participant·e·s ont pu :
• être sensibilisé·e·s à l’importance de l’approche genre et de l’approche par les droits dans l’élaboration de documents à visée publique ;
• développer des réflexes de rédaction non sexistes, inclusifs et respectueux des droits humains ;
• appliquer ces principes aux documents relatifs à la santé menstruelle en identifiant les modifications à apporter au regard des droits et du genre et pour déconstruire les fausses croyances au sujet des menstrues.
Grâce à ce travail, nous avons pu développer et adopter un guide national complet, qui constitue une ressource multisectorielle pour différent·e·s acteurs·trices, afin de diffuser une information juste, fiable et de qualité sur la santé menstruelle. Les éléments de contenus peuvent être adaptés selon les différentes cibles : filles, garçons, personnels de santé, …

Quelles sont les prochaines étapes ?

À court terme, dans le cadre du projet et à partir du guide, nous allons poursuivre et finaliser des supports opérationnels thématiques comme par exemple la confection de serviettes hygiéniques. Nous allons développer des fiches à destination du personnel de santé, des influenceurs·euses, des acteurs et actrices communautaires et les diffuser aux parties prenantes pour des activités de sensibilisation.