– De l’assemblée générale des Nations unies au Forum Génération Égalité : les recommandations des jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest
L’assemblée générale des Nations unies, actuellement en cours, marque le début d’une séquence politique qui aboutira à l’été 2021 avec le Forum Génération Égalité à Paris. Ces prochains mois sont une occasion unique de progresser vers l’égalité femmes-hommes au niveau mondial, et les États d’Afrique de l’Ouest doivent participer pleinement à la dynamique. Les jeunes féministes ont quatre recommandations principales, présentées dans une publication qui sort aujourd’hui.
La 75ème assemblée générale des Nations unies a lieu dans un contexte de crise Covid-19, qui a mis en lumière et exacerbé les inégalités liées au genre. Partout dans le monde, les femmes ont joué le rôle de “premières de cordée”. Cela a été souligné à la fois par les gouvernements et les associations féministes, qui demandent depuis des années des politiques publiques ambitieuses en matière de santé, de “care” et d’égalité salariale. Or, les discours prononcés par la plupart des chef·fe·s d’État et de gouvernement dans le cadre du débat général des Nations unies, virtuel cette année, ne placent pas l’égalité femmes-hommes au cœur des enjeux.
Une prise de parole de haut niveau plus affirmée à ce sujet est désormais très attendue. La séquence qui s’ouvre le 1er octobre avec l’évènement onusien de haut niveau marquant le 25ème anniversaire de la conférence de Pékin, “Accélérer la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles”, et se terminera à l’été 2021 avec le Forum Génération Égalité, est déterminante.
Quatre recommandations pour l’Afrique de l’Ouest et au-delà
Le 1er octobre ne doit pas être un simple évènement de “célébration”, mais un appel à actions pour les prochains mois. Quelles actions ? Les jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest ont des recommandations concrètes, qui doivent s’appliquer en Afrique de l’Ouest, mais qui valent pour l’ensemble de la planète.
1 – Faciliter la mise en réseau des militant·e·s et associations féministes et créer les conditions d’un dialogue intergénérationnel. Les mouvements de jeunes féministes ont besoin d’espaces pour échanger et réfléchir à des stratégies communes de mobilisation et de plaidoyer.
2 – Co-construire les politiques publiques avec les militant·e·s et associations féministes. Pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, elles doivent pouvoir participer à la construction des politiques publiques.
3 – Adapter les mécanismes d’octroi des financements pour faciliter l’accès des organisations féministes locales et parvenir à de véritables changements sociétaux et politique. Les financements pour les associations de jeunes féministes sont très insuffisants et demeurent trop souvent inaccessibles à la plupart des structures. Il faut prioriser les financements à long terme et flexibles.
4 – Appuyer activement la participation des jeunes féministes aux fora internationaux. Les réseaux de la société civile, et en particulier les réseaux féministes, se heurtent souvent à diverses difficultés qui les empêchent de faire entendre leur voix. La participation de ces réseaux au FGE, y compris dans l’élaboration des contenus des coalitions d’action, est indispensable
Coordonnée par Equipop, la publication qui sort aujourd’hui détaille ces recommandations, qui font écho aux parcours de vie de 13 militant·e·s sénégalais·es et ivoirien·ne·s, interviewé·e·s par cinq étudiantes dans le cadre d’un partenariat avec Sciences Po.
Mobiliser largement pour un Forum Génération Égalité qui change la donne
Commencer à appliquer ces recommandations dans les mois à venir permettra de dépasser le simple cadre d’échange de pratiques et de faire du Forum Génération Égalité une étape cruciale vers un réel changement de paradigme en matière d’égalité femmes-hommes.
L’Afrique de l’Ouest a un rôle majeur à jouer dans ces évolutions. Equipop et ses partenaires appellent les leaders politiques de la région à engager leurs États dans le processus du Forum Génération Égalité, et particulièrement au sein de la coalition d’action DSSR (droits et santé sexuels et reproductifs), pilotée par le Burkina Faso et la France.
Nous appelons également Emmanuel Macron à s’assurer que les jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest, en particulier francophones, aient une place prépondérante dans toutes les instances liées au Forum Génération Égalité.
Retrouvez la publication complète à télécharger au format PDF (1,9Mo).