– “Que se passera-t-il quand le monde détournera le regard ?”

Il faut rester mobilisé·e·s en soutien aux femmes et activistes afghanes

Plusieurs pays européens, dont la France, ont prévu de mettre fin à leurs opérations d’évacuation de Kaboul, suite à la confirmation du retrait des troupes américaines le 31 août. “Que se passera-t-il quand le monde détournera le regard ?” demande Pashtana Durrani, une institutrice afghane qui milite pour l’éducation des filles. La communauté internationale, et en particulier les pays qui comme la France portent une diplomatie féministe, doivent faire en sorte que les regards ne se détournent pas. La protection et le soutien aux activistes afghanes, et dans le monde, doivent être une priorité et le rester.

Depuis l’arrivée des Talibans à Kaboul, de nombreux appels à la solidarité féministes ont été lancés à travers le monde. En France, plusieurs collectifs ont plaidé pour l’évacuation et l’accueil des femmes et militantes afghanes qui tentent de quitter le pays, à travers par exemple cette pétition initiée par Pourvoir Féministe et signée par Equipop.

Alors que les évacuations touchent à leur fin, la mobilisation de la communauté internationale, elle, doit absolument se poursuivre. Il est en effet impératif de garantir des conditions d’accueil digne dans les pays tiers pour les militantes exfiltrées et pour leurs proches, ainsi que pour les Afghanes en danger qui vont continuer à fuir le pays dans les semaines et mois à venir. Il est également crucial de maintenir et renforcer l’appui aux associations et activistes féministes afghanes sur place. Ce sont elles qui ont été en première ligne en Afghanistan pour la défense des droits humains et qui continueront de l’être. Ces activistes doivent être protégées et soutenues. Equipop rejoint les fonds féministes qui appellent à des financements flexibles, basés sur la confiance et réactifs aux besoins et réalités locales, pour elles et pour leurs réseaux.

La situation en Afghanistan nous rappelle, s’il était nécessaire, que tous les jours, des femmes et des hommes risquent leur vie partout dans le monde pour défendre les droits humains dans des contextes de crise. Elle nous rappelle aussi que les femmes défenseures des droits, du fait de leur sexe, sont particulièrement exposées. Il est temps que la communauté internationale, en lien avec les agences onusiennes compétentes, prenne la mesure de l’engagement de ces femmes, des dangers auxquels elles s’exposent et des avancées sociales qu’elles portent. Ces femmes défenseures des droits humains doivent être protégées, soutenues, et doivent avoir leur mot à dire dans tous les processus de négociations et de paix. Grâce au travail des réseaux d’activistes comme de la communauté internationale, nous savons quels leviers il faut activer. Reste maintenant à passer à l’action.

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