Prévention et lutte contre les violences sexistes et sexuelles : des organisations burkinabè passent à l’action
Du 06 au 8 juin 2023, s’est tenu à Ouagadougou l’atelier de lancement officiel du projet “Se défendre : soutenir les femmes burkinabè et leurs organisations à lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS)”. Le projet, soutenu par l’Agence Française de Développement, est déployé depuis avril 2023 par quatre organisations dont Equipop en cheffe de file, l’Association des Femmes Juristes du Burkina (AFJ/BF), l’Initiative Pananetugri pour le Bien-Être de la Femme (IPBF) et l’ONG Voix de femme (VDF). Les interventions auprès des femmes et des filles s’inscrivent dans une logique d’empouvoirement et de prise en charge transformative.
Se défendre et éliminer les VSS
Au Burkina Faso, les VSS touchent surtout les femmes et les jeunes filles. Aujourd’hui, en raison d’une situation nationale à fort défi sécuritaire, leur risque d’être exposées aux VSS s’accroît. Equipop et ses partenaires se sont engagé.e.s à lutter contre les violences sexuelles et sexistes en mettant en œuvre des projets pour prévenir ces violences, y répondre et en atténuer les risques. Ledit projet constitue la phase 2 de celui dénommé ”Droits et santé des femmes au Burkina” qui a enclenché une démarche d’empouvoirement des femmes survivantes de violences à travers des actions de prévention et surtout de prise en charge.
Il revêt selon Mme Bambara/Savadogo Nadine, chargée de mission au ministère en charge de la justice, une grande importance. Selon elle, le projet “Se défendre” est une très belle action. « Il va apporter un changement qualitatif dans la vie des femmes et des filles », a-t-elle ajouté.
Permettre aux femmes et filles de se défendre et de faire valoir leurs droits, c’est tout l’intérêt du projet piloté au Burkina Faso par les quatres membres du consortium. Sur une durée de 3 ans à compter d’avril 2023, le projet entend renforcer l’empouvoirement des femmes et des filles pour qu’elles puissent mieux connaître leurs droits et soutenir les mécanismes de prise en charge des femmes survivantes de violences. Il interviendra également auprès de la société civile, en permettant d’accélérer l’infusion des approches féministes dans le domaine de la lutte contre les VSS. Les activités reposent sur trois axes stratégiques que sont :
- la prévention en appuyant le développement d’approches d’empouvoirement transformatif des femmes et des filles ainsi que des des OSC de droits des femmes et des filles face aux VSS ;
- la prise en charge en soutenant l’accompagnement des femmes victimes de VSS dans leur parcours juridique, judiciaire et psychologique ;
- Les changements institutionnels en améliorant l’application du cadre juridique et en soutenant son évolution à travers notamment la conduite de litiges d’impact stratégique.
Le projet “Se défendre” concerne 7 régions du Burkina Faso : la région du Centre (Ouagadougou), des Hauts Bassins (Bobo-Dioulasso), du Centre-Nord (Kaya), du Plateau Central (Zorgho), du Centre Est (Tenkodogo), de la Boucle du Mouhoun (Dédougou) et du Nord.
Un cadre de concertation pour s’approprier le contenu du projet pour une mise en œuvre efficace de ses activités
L’atelier qui s’est déroulé du 6 au 8 juin juin 2023 a permis de réunir et de mobiliser les acteurs.trices (membre du consortium mais aussi représentant·e·s de ministères et personnes ressources) autour des principes féministes qui guident le projet et les actions prévues. De manière spécifique, il s’est agi ; 1) de mieux s’approprier le projet et ses composantes, les actions et les rôles attendus des partenaires dans le cadre de la mise en oeuvre ; 2) de diagnostiquer plus finement les besoins nécessaires au développement des contenus des formations initiales structurantes du projet ; 3) de créer les conditions pour assurer une bonne synergie entre les membres du consortium et leurs actions respectives très complémentaires ; et enfin 4) de mettre en place le comité de pilotage qui accueille 3 ministères concernés par les thématiques du projet.
Mr Sakré Moussa Sawadogo, Directeur de la promotion du genre, membre du Copil et présent à l’atelier au nom du ministère en charge du genre a témoigné sa satisfaction par rapport aux différentes méthodologies développées au cours de l’atelier. Aux dires de ce dernier, l’atelier a permis à tou.te. s les participant.e.s de s’approprier les actions qui seront déployées.
A la fin de l’atelier, une cérémonie de clôture s’est déroulée en présence de membres du gouvernement et de représentant.e.s des organisations nationales et internationales qui interviennent dans les mêmes domaines ou qui co-financent le projet, comme par exemple le Conseil Danois des Réfugiés, OXFAM, UNICEF.
Stevie Reine Yameogo, responsable projet à Equipop, a souligné que ce projet est également en cohérence avec les priorités définies par les autorités burkinabè de protéger les populations. Ainsi, “Il est indispensable pour tou.te.s les acteur.trice.s que nous sommes de nous assurer que toutes les survivantes de violences sexistes et sexuelles disposent d’un accès adapté et ponctuel à des services de qualité qui répondent à leurs besoins” a-t-elle ajouté.