– Lutter contre les violences faites aux femmes #7 : Au Bénin, avec Cornélia GLELE
Tout au long des 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes, Equipop interviewe ses partenaires sur leurs actions de lutte contre les violences basées sur le genre.
L’activiste Cornélia Glélé est réalisatrice et journaliste béninoise. Elle est engagée et milite au sein du Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leader et du Réseau des Jeunes Féministe d’Afrique de l’Ouest.
Pourriez-vous nous partager les enjeux actuels liés aux violences basées sur le genre (VBG) au Bénin ?
Au Bénin, les violences faites aux femmes sont très présentes. Les cas de viols sont récurrents, tout comme le harcèlement de rue. Ici, il y a beaucoup de moto taxi et quand vous êtes coincée dans la circulation, n’importe qui se permet de vous frapper le postérieur. C’est de la violence, mais cela semble ne choquer personne. Le harcèlement en milieu professionnel et scolaire bat également son plein. A tout cela s’ajoute la haine des féministes de la part de certaines personnes, qui pensent à tort que les féministes sont là pour détruire le tissu familial. Nous avons donc beaucoup d’enjeux concernant les violences basées sur le genre sur lesquels nous devons travailler collectivement.
Pourriez-vous nous donner un exemple d’action que vous menez pour y faire face ?
Depuis 2019, on a créé avec des amies – Moumine Wologan, Irmine Ayihounton, Karell Atollou et Marina Hounnou – le fiff Cotonou. Il s’agit d’un festival 100% féminin dédié aux femmes cinéastes, pour qu’elles puissent raconter elles-mêmes leurs histoires. La prochaine édition aura lieu en septembre 2021. Cette année été réservée à la mobilisation des fonds et à la sélection des films pour cette prochaine édition.
Je participe également à certaines activités online, je suis par exemple membre du jury du concours de films de la Fondation Ladima. Il s’agit d’une compétition pour que les femmes racontent comment elles vivent la période de la Covid-19. D’ailleurs, de nombreux films abordent la question des violences faites aux femmes, qui ont augmenté durant cette période.
En tant que jeune féministe très active dans le milieu de la culture et du cinéma, quelles évolutions souhaiteriez vous y voir sur la question des VBG ?
C’est peut être « fleur bleue » de penser ainsi, mais je voudrais qu’il n’y ait plus de violences basées sur le genre et, selon moi, le cinéma est un bon moyen d’y parvenir. Cet art a une grande puissance, un impact sur les habitudes des gens. Les réalisateurs et réalisatrices doivent faire des films pour passer les messages qu’il faut afin que notre génération, mais surtout les futures, vivent dans un monde sans VBG.