– Le Burkina Faso rejoint le Mali dans la promotion de l’abandon des mutilations sexuelles féminines et des mariages d’enfants
Le 19 juin à Fada, dans la région de l’Est au Burkina Faso, l’association SOS/Jeunesse et Défis a officiellement lancé les activités du projet “Protéger les Prochaines Générations” pour l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages précoces. Ce projet est coordonné par Equipop et mis en œuvre au Mali et au Burkina Faso.
Le projet « Protéger les Prochaines Générations » s’inscrit dans une démarche de promotion de l’abandon des mutilations sexuelles féminines (MSF) et du mariage précoce (MP). A terme, il vise l’amélioration des droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) des filles et des femmes de la région de Kayes au Mali et de la région de Fada N’Gourma au Burkina Faso. Pour y parvenir, les associations vont travailler avec les jeunes en renforçant et en impulsant une dynamique de promotion de l’abandon de l’excision et du mariage précoce à l’horizon 2020. Au Mali un plaidoyer sera mise en oeuvre pour qu’une loi interdisant les MSF soit votée et mise en oeuvre, quant au Burkina des actions de sensibilisation seront organisées pour convaincre 60 villages d’abandonner ces pratiques.
Prenant la parole, ce contexte a été rappelé par Célestin Compaoré, Directeur exécutif de SOS/JD, avant d’inviter les animateurs·trices présent·e·s à s’engager pleinement dans l’élimination des mutilations génitales féminines et du mariage des enfants dans la région de l’Est. « Je compte sur vous et votre détermination à faire comprendre aux populations les conséquences des mutilations génitales féminines et des mariages précoces sur la vie de leurs enfants et de façon générale, sur la population de l’Est et du Burkina Faso » a-t-il ajouté. A sa suite, Ballo Ibrahima, chargé de programmes à l’AMSOPT au Mali, partenaire historique du projet dans ce pays, a exprimé sa joie de voir le pays des Hommes intègrent rejoindre le Mali dans l’éradication de ces pratiques avant d’ajouter : « Je suis là pour partager [avec vous] (ndlr) les succès, mais aussi et sans complexe, des cas d’échec ».
Un nouveau projet soutenu par les autorités
Pour Madame Ursule Taro/Sanon, représentant la Secrétaire permanente du Secrétariat Permanent du Conseil National de lutte contre la Pratique de l’Excision (SP/CNLPE), ce projet entre parfaitement dans le Plan stratégique national d’élimination des mutilations génitales féminines avant d’ajouter que « tout le secrétariat permanent est disponible pour accompagner la mise en place du projet PPG pour atteindre la tolérance zéro en matière de pratique de mutilations génitales féminines au Burkina Faso ».
Cet engagement contre la pratique de l’excision et des mariages précoces est aussi porté par le Directeur régional de l’Est de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille. Il a notamment affirmé sa détermination à accompagner les acteurs·trices de mise en œuvre du projet PPG afin de « garantir aux filles et aux femmes de la région de l’Est, de meilleures conditions de vie afin qu’elles puissent participer au développement socio-économique de la région ».
Début des activités : renforcement des capacités des animateurs et animatrices
Après la cérémonie d’ouverture, les animateurs·trices du projet ont été mobilisé·e·s pendant 3 jours pour un atelier de renforcement des capacités. Cet atelier avait pour objectif de renforcer les compétences des animateurs·trices et de deux superviseurs en matière de promotion de l’abandon des MSF et des MP. A travers des jeux de rôle, des présentations sur la communication interpersonnelle, des exposés sur les clarifications conceptuelles telles que le mariage précoce, les MGF, la législation en vigueur au Burkina Faso. Ainsi, les participant·e·s ont pu être outillé·e·s pour mener des activités d’information, sensibilisation et de plaidoyer en vue des changements de comportement dans les différentes zones d’intervention du projet.
Cette première formation sera suivie au mois de juillet par deux autres formations à Fada et à Diapaga en direction des leaders communautaires. A partir du mois d’août, les 8 animateurs·trices mèneront des activités de communication pour le changement de comportement ; chacun·e ayant en charge 5 villages.