– Bruits de Tambours : pour une démocratie participative et inclusive en faveur des femmes et des jeunes !

– Bruits de Tambours : pour une démocratie participative et inclusive en faveur des femmes et des jeunes !

En 2018, Equipop a élargi ses interventions en faveur de la participation citoyenne des femmes et des jeunes, à travers le projet Bruits de Tambours.

En Afrique de l’Ouest, 45 % de la population a moins de 15 ans (1). Les femmes représentent 51 à 52 % de la population. Ce poids démographique des femmes et des jeunes ne se retrouve pas, ou peu, dans les instances de prise de décision institutionnelles ou communautaires. La vie publique se fait sans elles et eux, avec pour conséquence un manque de prise en compte de leurs problématiques et réalités spécifiques. Malgré des avancées, cette situation s’explique entre autres par un accès inégalitaire et difficile aux ressources qui ne permet pas aux femmes et aux jeunes de faire entendre leurs voix alors même que leur rôle dans la vie familiale, sociale et économique est primordial. 

“Les instances de décision ne prennent pas en compte nos besoins, en tant que femmes !”

Jeune femme, lors d’une causerie avec un groupement de femmes, Saint-Louis

 De nombreux pays mettent en place des systèmes de quotas afin d’améliorer la représentation des femmes dans les instances de décision, à l’instar du Sénégal où une loi sur la parité a été instaurée en 2010. 

Pourtant, la représentation physique des femmes dans les instances n’est pas toujours synonyme de participation active et effective. Elles restent en proie aux pesanteurs culturelles et continuent de porter le poids de l’équilibre familial et du foyer, au détriment de leur engagement professionnel et politique. Les normes patriarcales et les discriminations à leur encontre dans la sphère publique, et notamment les violences, continuent a  priver les femmes d’un acces libre et sécurisé a l’espace public et a restreindre leur participation politique. Parfois même, les hommes cooptent des femmes qu’ils choisissent en connaissance de cause pour ne pas être gênés. Cela décrédibilise les femmes et permet aux détracteur·rice·s de la parité d’alimenter les arguments qui vont dans le sens du manque de compétence des femmes pour siéger dans les instances de décision. 

Il est aujourd’hui nécessaire que l’ensemble des sociétés prennent conscience de la place que les femmes peuvent et doivent occuper dans les instances de décision et que les femmes s’empouvoirent. Ce n’est qu’à ces conditions que la parité et les quotas permettront aux femmes de vraiment compter dans les instances de gouvernance ; aux jeunes femmes, d’entrevoir la possibilité de carrières politiques et de dirigeantes ; aux jeunes, de légitimer le fait que la place des femmes est également hors de la maison. 

Si les jeunes laissent la politique aux vieux, alors les vieux décideront à leur place et à leur propre avantage !

Jeune Saint-Louisien 

Il n’existe pas de loi encourageant la participation des jeunes. Il a toujours existé des sections jeunesse des partis politiques ou organisations communautaires, mais cette séparation a souvent pour résultat de les mettre à l’écart des instances de décision.

Au Sénégal, les jeunes sont relégué·e·s aux questions de jeunesse, et font face à la défiance des plus âgé·e·s. 

Un double discours est souvent en place : les jeunes ne seraient pas intéressé·e·s par les processus politiques et les instances de gouvernance, mais de leur côté, les jeunes ne se sentent pas sollicité·e·s et préfèrent investir l’espace communautaire, autour de problématiques économiques et sociales, et réussir en dehors des instances formelles de gouvernance. 

Les jeunes créent souvent leurs propres modes de communication et d’interpellation des institutions, notamment via l’art, la culture et les réseaux sociaux. Il s’agit parfois de stratégies d’évitement qui ne favorisent pas un climat de considération mutuelle entre les jeunes et les autorités. Les jeunes font preuve d’une réelle volonté de s’investir mais sont sans arrêt renvoyé·e·s à leur manque d’expérience. 

De la même manière que pour les femmes, il est nécessaire que les jeunes prennent conscience de leur poids et de leur force et s’outillent à exercer ce droit à la parole. Vers des parités femme – homme et générationnelle effectives ? C’est ce à quoi Equipop souhaite contribuer à travers Bruits de Tambours ! 

Bruits de Tambours

Le projet, porté par ONG RAES, en partenariat avec Equipop, ONG 3D et le Réseau Siggil Jigéen et sur financement de l’Agence Française de Développement, est une campagne de communication sociale et communautaire pour encourager l’émergence d’une gouvernance plus démocratique au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Elle promeut une démocratie participative et inclusive en faveur des femmes et des jeunes. Il s’articule autour de 4 composantes : une série TV et un feuilleton radio, des contenus connexes de mobilisation sociale, des actions communautaires pour mettre en pratique des modes de gouvernance plus inclusifs pour les femmes et les jeunes, ainsi qu’un programme de suivi-évaluation et de partage des leçons apprises.

(1) World Population Dashboard, UNFPA : www.unfpa.org/data/world-population-dashboard