– Autonomisation des femmes et contraception en Afrique de l’Ouest – Témoignages de femmes engagées
A l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, Equipop et l’Agence Française de Développement organisaient une rencontre sur le thème “Autonomisation des femmes et contraception : l’Afrique de l’Ouest en action(s) !”. Découvrez en vidéo l’événement et nos trois invitées : une jeune activiste malienne, une chanteuse nigérienne et une gynécologue burkinabè.
Les avancées en matière de droits des femmes et notamment l’accès à la contraception ne peuvent advenir sans une très large mobilisation à tous les niveaux des sociétés concernées. Adam Dicko, jeune activiste malienne, Safia Aminami, chanteuse nigérienne et Marie Victorine Bambara, gynécologue burkinabè, ont fait le trajet jusqu’à Paris pour venir témoigner de leur engagement. Nos trois invitées font partie des 120 champions et championnes de la campagne Génération PF menée avec Alliance Droits et Santé.
Maintes actions sont mises en oeuvre en Afrique de l’Ouest pour améliorer l’accès à la contraception. Cependant, comme l’a déclaré Adam Dicko “Il reste de nombreux défis à relever”. Toutes trois sont tombées d’accord sur ce point et ont partagé leur vision des défis à venir en matière de droits des femmes et des filles, et notamment des droits sexuels et reproductifs.
“Les droits des femmes ont évolué au Burkina, mais il reste beaucoup à faire : les lois sont là mais l’application ne suit pas” Marie Victorine Bambara
Ces défis, ils sont sociaux, culturels. Il s’agit pour Safia Aminami de “briser les tabous”, du côté des jeunes, du personnel sanitaire, ou encore en sensibilisant les leaders religieux et chefs traditionnels, ceux-ci ayant “un rôle très important à jouer dans les changements des mentalités”. Pour Marie Victorine Bambara, gynécologue burkinabé, le travail d’information et de sensibilisation doit se faire auprès des femmes comme des hommes, pour que ces derniers ne s’opposent pas. L’intégration au curriculum scolaire l’éducation complète à la sexualité, afin d’éviter, dès l’école, les grossesses précoces est tout autant une priorité pour nos intervenantes.
“Il faut des engagements politiques en faveur des droits des femmes, notamment les droits sexuels et reproductifs, mais surtout, il faut du courage politique pour tenir ces engagements !” Adam Dicko
Adam Dicko dénonce la démagogie de certains décideurs·euses, et les promesses budgétaires trop peu souvent tenues. Pour que les décisions politiques soient suivies d’actions, un des challenges est d’obtenir de meilleurs financements des gouvernements. La jeune activiste malienne plaide pour que de plus larges moyens financiers soient notamment alloués aux associations de la société civile locale, plus proches du terrain, plus à même de connaître les besoins des populations et donc d’agir.
Ces précieux témoignages, basés sur l’expérience de trois femmes engagées, doivent être entendus par la France. Les droits des femmes dans le monde sont aujourd’hui menacés par des politiques conservatrices.. Pour reprendre les mots d’Adam Dicko, c’est “un devoir de solidarité pour que nous puissions agir ensemble” pour que toutes les femmes et filles d’Afrique de l’Ouest et du monde aient accès aux droits humains fondamentaux que sont les droits sexuels et reproductifs. “Ce n’est pas aider l’Afrique, ce n’est pas aider le Mali, mais c’est plutôt aider l’humanité ”.