« Diplomatie féministe » française : maintenir les exigences dans un contexte de backlash
Document de positionnement d’Equipop
Depuis 1993, Equipop conduit un plaidoyer en faveur de l’intégration des approches genre et des principes féministes dans la politique étrangère française, dans une démarche à la fois de co-construction et de suivi des politiques publiques. Entretenu aux côtés d’autres associations, ce dialogue régulier avec le gouvernement a largement contribué à l’émergence de l’objectif de porter une « diplomatie féministe » énoncé par l’Etat français en 2019.
Ce document paraît avant la publication de la première stratégie pour la diplomatie féministe du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, mais il restera pertinent après le lancement officiel. Il a pour objectif de rappeler les attendus de la politique étrangère féministe, ou « diplomatie féministe » française, du point de vue d’Equipop. Ainsi, les recommandations développées ici sont destinées à appuyer la réflexion de personnes décisionnaires de haut niveau (cabinets, directions sectorielles), de parlementaires, etc, et à inciter à l’action.
Mener une véritable politique étrangère féministe suppose une forte volonté politique mais également une constante recherche d’équilibres relativement complexes. Comme n’importe quelle politique publique, la politique étrangère féministe doit être discutée et évaluée dans les différentes institutions de la République française, ainsi que dans les sphères associative, médiatique et de la recherche. En bref, le sujet doit vivre dans le débat public, d’autant qu’il n’a qu’une décennie d’existence. C’est un outil en cours de construction, qui doit être renforcé, affiné, enrichi par diverses actrices. Ce document entend nourrir ce processus.
Il se base sur l’expérience française d’Equipop, à la fois en tant qu’observatrice de la politique étrangère et en tant que porteuse de projets, mais également sur de nombreux échanges avec des partenaires diverses, telles que des activistes féministes d’Afrique de l’Ouest ou des réseaux associatifs tels que Walking the Talk, Countdown 2030 Europe, et Coordination SUD, entre autres. Enfin, Equipop co-préside la commission internationale du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), organe présentement en charge de l’évaluation de la mise en œuvre de la diplomatie féministe française.