Favoriser l’implication des jeunes dans les instances de prise de décision
Durant 5 jours de janvier s’est déroulé à Dakar le Lab d’incubation national organisé par Equipop dans le cadre du projet Sansas (financé par @AFD_France). Ce Lab a réuni 25 représentant·e·s des jeunes et des organisations de la société civile. Ensemble, elles et ils ont co-construit un projet de plaidoyer à mettre en œuvre au niveau national sur la santé reproductive et l’égalité de genre. Objectif : parvenir à une meilleure implication des jeunes dans les instances de prise de décision.
Elles et ils disposaient de 5 jours pour définir leur vision pour une meilleure implication des jeunes dans les instances de prises de décisions pour une prise en compte des DSRAJ (Droits et santé de la reproduction des ados et des jeunes) et de l’égalité de genre. Réuni·e·s dans une salle , elles et ils ont échangé, problématisé, confronté leurs visions pour chercher ensemble des options et solutions pour œuvrer en faveur de la santé reproductive et l’égalité de genre. Ces échanges ont abouti à la mise en place d’un plan d’action national.
Jeunes et organisations au coeur de la réflexion
L’équipe d’Equipop assurait l’organisation et l’animation de ce Lab. Étaient également présentes les organisations membres du consortium telles que Solthis, organisation cheffe de file du projet Sansas, ainsi que le RAES. Enfin, il y avait les représentant·e·s d’organisations locales de la société civile – ANJ/SRPF, YWA (Young Women in Action), Jiggen et JED ainsi que les 6 jeunes leadeuses et leaders des deux zones d’intervention du projet, Sédhiou et Mbour.
Ces 6 jeunes font partie d’une cohorte d’une quinzaine de jeunes leaders par district d’intervention qui ont déjà eu à participer au lab d’incubation au niveau des districts et à élaborer leur plan d’action. Equipop voulait assurer une représentation hétérogène en rassemblant des jeunes des milieux scolaires ou non, des étudiant·e·s, des jeunes œuvrant en milieu associatif. Leur point commun : une implication dans leurs communautés locales sur ces sujets. Elles et ils sont, en quelque sorte, déjà des leaders locaux. Ce plaidoyer national permettra une meilleure prise en compte des besoins en DSRAJ des jeunes.
Le plaidoyer, une construction au-delà des intuitions
Durant les 5 journées, les participant·e·s ont partagé leurs repas, leur quotidien, des activités, des jeux, partageant ainsi leur motivation et leur bonne humeur, mais surtout leurs réflexions pour construire un plaidoyer commun sur les DSRAJ.
Les échanges d’un niveau élevé ont porté sur les enjeux et les rôles des différents acteurs étatiques au niveau national. “Comment fait-on émerger une stratégie ?” Ndeye Marième Ly Diagne, Responsable Programmes Sénégal, explique les principales étapes mises en œuvre dans le cadre de ce Lab. « Nous avons réalisé une présentation du contexte dans lequel les DSRAJ évoluent au niveau du Sénégal, sur le cadre légal, sur l’importance de faire un plaidoyer national. Nous avons aussi recensé ensemble les problèmes auxquels sont confronté·e·s les jeunes. S’en sont suivies d’intenses discussions autour d’une meilleure prise en charge des jeunes, de leurs besoins. De là a émergé l’importance d’une réflexion sur l’implication des jeunes dans les instances de décision dans lesquelles leur avenir est discuté ! »
Ces séances ont permis l’écriture des objectifs de plaidoyer national pour les DSRAJ
« Ce Lab m’a permis aujourd’hui de mieux me situer par rapport aux différentes étapes à suivre pour élaborer un plaidoyer, estime Josephine Codou Diatta, jeune leadeuse de Sansas. Et ça m’a permis de savoir qu’en étant seul·e, on ne peut pas arriver vraiment à un résultat concret. »
Favoriser la parole des jeunes
La méthodologie du Lab d’incubation a particulièrement favorisé l’expression des jeunes. « Les jeunes d’aujourd’hui sont l’espoir de demain, estime la jeune leadeuse Ndella Sall. Alors cette expression ne doit pas être en vain. »
La méthodologie d’Equipop permet notamment de mettre les jeunes à l’aise pour parler. Elles et ils sont mis en avant dans les discussions et les échanges durant les travaux de groupe. Elles et ils ont notamment fait ressortir l’importance de travailler la notion d’égalité. « Pour moi, l’égalité homme femme est très importante parce que nous vivons dans une société où il y a l’interaction entre hommes et femmes et beaucoup de personnes se sont mis dans la tête que ce sont les hommes qui doivent toujours être devant, » s’insurge Ndella Sall.