– Jacqueline Zerbo – Burkinbiwili, un projet qui change la vie
Vous êtes Jacqueline Zerbo, auditrice dans le cadre du projet Burkinbiwili. En quoi cela a consisté concrètement ?
J’ai été auditrice dans la mise en œuvre de ce projet. J’étais, avec mes paires, chargée de collecter des informations dans les centres de santé au niveau local auprès des jeunes de 15 à 25 ans, notamment dans la ville de Ouagadougou. Sur le terrain, nous avons pu constater les réalités auxquelles la jeunesse était confrontée quand elle se rend dans les centres de santé. On a également pu constater comment les agents de santé travaillent, quelles étaient les heures d’arrivée et de départ des jeunes ainsi que l’affluence.
Quels ont été les défis pour vous ?
Le défi pour nous, c’était surtout de pouvoir approcher les jeunes de notre âge, de les faire parler, les amener à se confier. C’était principalement cela : savoir comment ils et elles sont accueilli·e·s dans les centres de santé, toucher du doigt leur ressenti. Sont-ils et elles à l’aise quand ils fréquentent les centres de santé ? Est ce qu’ils et elles sont bien traité·e·s ? Est ce qu’ils et elles arrivent à bien exprimer leurs besoins ?
Et qu’est ce que toutes ces investigations vous ont appris?
J’ai beaucoup appris sur la santé sexuelle et reproductive. J’ai su qu’il existait des droits en matière de santé sexuelle et reproductive qui protègent les jeunes. J’ai également appris que la disponibilité des méthodes contraceptives dans des centres de santé n’est pas tout le temps effective en fait.
Après ce projet, qu’est ce que vous avez envie de faire en matière de DSSR ?
Ce que j’ai fait pendant ce projet et ce que j’ ai envie de faire après, c’est de faire connaître les droits et la santé sexuels et reproductifs aux jeunes. Sensibiliser les jeunes, être un point de repère pour elles et eux. Pour celles et ceux qui ne savent pas et qui ont besoin de renseignements.
Est-ce que vous vous considérez aujourd’hui comme une leadeuse ?
Bien-sûr ! Avant ce projet, je ne pouvais pas me considérer comme telle. Mais avec ce projet, je me dis que je peux fournir des informations et les conseils nécessaires en matière de DSSR à mes pairs. Avec les camarades que j’ai pu connaître au cours de ce projet, nous sommes constituées en association et avons déjà commencé à mener des activités. Notre association, dénommée AJECN (Association des jeunes engagé·e·s pour des causes nobles) a vu le jour grâce au projet Burkinbiwili.
Qu’est ce que tout cela a changé en vous en tant que personne ?
Ce projet a changé beaucoup de choses. Ce projet m’a permis d’être dynamique, éveillée puisque avant ce projet, je peux dire que j’étais assez renfermée. Mais le fait de côtoyer du monde, d’aller dans des centres de santé et de m’ouvrir, a changé bien de choses en moi. Je ne suis plus cette jeune fille qui était toujours renfermée. Maintenant, j’arrive à m’ouvrir à assez de monde, même à celles et ceux que je ne connais pas. Je me sens à l’aise pour parler de sexualité et d’autres sujets qui touchent la jeunesse. Je me sens chanceuse d’avoir été auditrice dans ce projet. Ça a changé beaucoup de choses dans ma vie et dans mon quotidien. Du coup, je peux dire que ce projet a été le bienvenu dans ma vie !