– Jeune et engagé contre les violences sexistes et sexuelles au Niger : Laouali témoigne de son implication dans le projet Jades II
À travers une approche inclusive et participative (Lab d’incubation et stratégie d’empouvoirement personnel et collectif), qui met les jeunes filles et garçons du Niger au cœur des activités, le projet JADES II vise à interpeler les autorités politiques compétentes sur les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) en milieu scolaire. Laouali Moussa Maman Bachir est étudiant en 2ème année de médecine. Il a 25 ans et vit dans la région de Maradi. Jeune Leader pour le Plaidoyer, il participe aux activités de création et de mise en œuvre du projet. Retour sur un an d’engagement, entre apprentissage et prise de confiance en soi.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans le projet Jades II ?
Ce que j’aime le plus, c’est la dynamique dans laquelle se déroule le travail. C’est la première fois que je participe à un projet où ce sont les jeunes qui décident pleinement, des objectifs fixés comme des activités. A l’occasion de l’atelier d’incubation du projet, ce sont des débats et des échanges d’idées entre jeunes qui nous ont permis de choisir notre cheval de bataille : la lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) en milieu scolaire.C’est réellement la confiance et les responsabilités qu’on nous donne, à nous les jeunes, pour mener ce combat qui nous appartient, qui me plaisent dans ce projet.
Au cours de cette année en tant que Jeune Leader pour le Plaidoyer, qu’as-tu
appris ?
Grâce à la mise en avant des jeunes dans le processus, j’ai gagné en estime de moi, j’ai pris confiance en moi. J’ai appris, en particulier au moment de l’atelier de création du projet, comment on conduit un plaidoyer. Je savais ce qu’était le plaidoyer, maintenant je sais comment le mettre en œuvre. Aussi, les formations sur les Violences Sexistes et Sexuelles m’ont beaucoup changé. Avant, je ne considérais pas les remarques ou les “blagues” sexistes comme des violences. Maintenant, je comprends que c’est la première étape qui donne naissance à des violences plus graves. Les actes sexistes, s’ils sont considérés comme “mineurs”, quand on ne dit rien, ça encourage à faire des actes plus graves. J’ai également eu une prise de conscience, voir un revers de conscience : les VSS, que ce soit en milieu scolaire ou secondaire, sont très nombreuses. Ça a renforcé ma motivation à m’engager.
Qu’attends-tu de la suite du projet en termes d’apprentissages ?
J’espère renforcer mes compétences techniques et opérationnelles pour être capable d’avoir des responsabilité plus élevées par la suite, et avoir le courage et les compétences pour monter et mener mon propre projet de promotion de Santé Sexuelle et Reproductives des Adolescent·e·s et des Jeunes ou de lutte contre les VSS/Violences basées sur le genre. J’aimerais que ça me permette à mon tour de partager mon expérience et de transmettre ces compétences à d’autres jeunes et de les inviter à s’engager.
Le projet JADES II est mené par l’ONG Solthis (cheffe de file), Lafia Matassa et Equipop. Pour la réalisation du plaidoyer de lutte contre les violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire, Laouli et les 29 autres jeunes leaders pour le plaidoyer (JLP) vont dans les prochaines semaines mener une enquête dans 9 établissements pour récolter des données probantes et ainsi amener les autorités à agir !