– Interview : Thiaba Sembene, pour une plus grande participation des femmes et des jeunes aux instances de décision
Thiaba Sembene est Chargée de Programme au Réseau Siggil Jigéen, partenaire du projet Bruits de Tambours.
Quel est le rôle du Réseau Siggil Jigéen dans le projet Bruits de Tambours ?
Le Réseau Siggil Jigéen est un partenaire de mise en oeuvre chargé de contribuer à l’objectif du projet : promouvoir une démocratie participative et inclusive en faveur des femmes et des jeunes, en suscitant des questionnements et des débats sur les comportements individuels et les normes sociales, et en développant les capacités d’actions des groupes cibles. Pour assurer ce travail, j’appuie la coordination des activités au niveau central et une personne est sur le terrain pour mettre en oeuvre les activités communautaires. En pratique, le Réseau Siggil Jigéen, en partenariat avec ONG 3D et Equipop, mène les activités de terrain : de la cartographie, qui permet un état des lieux de la participation des femmes et des jeunes à Saint-Louis, jusqu’aux actions de mobilisation sociale et collective des groupes cibles, qu’on forme aux thématiques du projet.
Quels sont les principaux obstacles à la participation citoyenne des femmes ?
Il sont, d’une part, culturels : le poids des préjugés et perceptions culturelles concernant le rôle des femmes et notamment le fait que les responsabilités familiales reposent essentiellement sur les femmes sont des freins à leur participation citoyenne. D’autre part, les femmes manquent de formation sur la citoyenneté et la gouvernance, mais aussi de moyens financiers et de réseaux de solidarité. Malgré l’adoption de la loi sur la parité, elles sont sous-représentées aux niveaux des instances de gouvernance locale telles que les conseils de quartier, les comités de développement sanitaire et les bureaux des conseils municipaux.
Comment voyez-vous l’avenir de Bruits de Tambours au Sénégal et dans la sous-région ?
L’avenir de Bruits de Tambours est prometteur au Sénégal et dans la sous-région, dans la mesure où le thème de la gouvernance interpelle tous les segments de la société (société civile, gouvernement, syndicats, etc.). De plus, la cible choisie, à savoir les jeunes et les femmes, représentent plus de la moitié de la population mais ne participent pas pleinement à la gestion de la cité. Ce projet allie recherche, information et communication, et appui technique et financier pour la pleine participation des jeunes et des femmes à la gestion des ressources publiques. Ses méthodologies de travail, traduisant une approche innovante et intégrée, pourront également être utilisées pour la mobilisation sociale dans d’autres localités, à d’autres échelles, et même sur des thématiques différentes.