– CP – Droits des femmes, solidarité internationale : deux débats présidentiels pour s’engager fermement
Communiqué de presse
Paris, le 23 mars 2017
Droits des femmes, solidarité internationale : deux débats présidentiels pour s’engager fermement
Demain, vendredi 24 mars, les candidat-e-s à l’élection présidentielle exprimeront leur vision du développement et de la solidarité internationale au cours d’un débat à l’amphithéâtre du Monde. Le même jour, à la Maison du Barreau de Paris, la Fondation des Femmes les invite à présenter leur projet en faveur des droits des femmes.
Nos organisations appellent bien sûr les candidat-e-s à s’engager sur ces thématiques, mais aussi et surtout à saisir l’occasion de lier les deux sujets. En effet, à l’international, les droits des femmes sont régulièrement attaqués, que ce soit à travers les positions conservatrices de certains Etats au sein des Nations unies, ou bien, très récemment, à travers le « Global Gag Rule » instauré par l’administration Trump. Face à ces assauts, la France devra défendre les droits des femmes avec fermeté, et promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles, qui constitue un formidable levier pour le développement.
Dans les pays en développement, comme en France, comme partout, la pierre angulaire des droits des femmes, ce sont ce que l’on appelle les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR). Le droit à disposer de son corps, le droit de maîtriser sa fécondité et de vivre librement sa sexualité sont les droits les plus intimes et les plus fondamentaux. C’est la condition nécessaire à l’égalité entre les femmes et les hommes et à l’autonomie des femmes dans tous les domaines économiques.
Le quinquennat qui s’achève a certes permis de mettre ces sujets à l’agenda. Le 8 mars 2017, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Laurence Rossignol ont lancé le « Serment de Paris », qui vient chapeauter plusieurs stratégies préexistantes. Ce document prône notamment la reconnaissance universelle des droits sexuels et reproductifs et de toutes les libertés des filles et des femmes. Cependant, le discours officiel de la France n’a jamais été suivi de financements à la hauteur des enjeux – nos organisations n’ont eu de cesse de le rappeler ces deux dernières années.
Le prochain quinquennat sera crucial. Nous appelons les candidat-e-s à s’engager à financer de façon significative les initiatives promouvant les DSSR, qui répondent aux besoins réels des femmes et des filles, dont les droits sont ignorés et la santé et la vie quotidiennement menacées. Début mars, une vingtaine d’États ont contribué à l’initiative « She Decides » en réponse au « Global Gag Rule », et le Canada a annoncé 650 millions de dollars sur trois ans sur ces sujets. D’autres Etats le font ; la France doit les suivre dès les prochains mois. Ce n’est plus, à ce stade, qu’une question de véritable volonté politique.
Contact :
Nicolas Rainaud, chargé de plaidoyer, Equipop
nicolas.rainaud@equipop.org ; 06 73 72 25 37