– L’Éducation Complète à la Sexualité, un besoin et un droit pour les adolescent·e·s et les jeunes

– L’Éducation Complète à la Sexualité, un besoin et un droit pour les adolescent·e·s et les jeunes

L’ECS est une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles adaptée à l’âge, culturellement pertinente, fondée sur une information scientifiquement précise et s’abstenant de jugements de valeur. La promotion de l’ECS est au coeur de plusieurs actions d’Equipop. En Afrique de l’Ouest et du Centre, elle travaille avec ses partenaires à la création des conditions de son acceptabilité et de sa mise en oeuvre.

L’accès aux droits et à la santé sexuels et reproductifs (DSSR ) est important partout dans le monde

Dans certaines régions du monde, deux filles sur trois indiquent n’avoir eu aucune idée de ce qu’il leur arrivait lorsqu’elles ont eu leurs règles pour la première fois. Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement représentent la deuxième cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans (la première cause en Afrique de l’Ouest et du Centre) et seul·e·s 34 % des jeunes font preuve de connaissances précises sur le VIH et sa transmission. En France, en 2018, 20 % des jeunes de 15 à 24 ans estiment être mal informé·e·s sur le VIH et le sida. Ce chiffre est en hausse de 24 % depuis 2007. Trop de jeunes reçoivent des informations confuses et contradictoires sur les relations et la sexualité lors du passage de l’enfance à l’âge adulte. Ces jeunes sont de plus en plus en demande d’information fiable. L’éducation complète à la sexualité (ECS) répond à cette demande. Elle leur permet de prendre des décisions éclairées sur leurs relations, leur vie affective et leur sexualité, et les aide à s’y retrouver dans un monde où les violences basées sur le genre (y compris sexuelles), les inégalités de genre, les grossesses précoces et non désirées, le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) présentent des risques graves pour leur santé et leur bien-être.P

L’éducation complète à la sexualité, une pratique à haut impact

L’ECS est une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles (en milieu scolaire comme en milieu non-scolaire) adaptée à l’âge, culturellement pertinente, fondée sur une information scientifiquement précise et s’abstenant de jugements de valeur. Des éléments factuels significatifs montrant l’impact positif de l’éducation à la sexualité existent. Ils mettent en évidence le fait qu’elle contribue à : 

• Limiter la désinformation et accroître les connaissances sur la santé sexuelle et reproductive

• Promouvoir une sexualité responsable (réduction de la fréquence des rapports sexuels non protégés, retard du début des rapports sexuels)

• Augmenter le recours à des moyens de contraception et de prévention contre le VIH et les IST

• Renforcer les valeurs et attitudes positives en lien avec la santé sexuelle et reproductive

• Développer la capacité des jeunes à prendre des décisions éclairées et à s’y conformer 

• Favoriser la communication entre adultes et jeunes sur la santé sexuelle et reproductive 

L’éducation complète à la sexualité, sa promotion et son application, un devoir partout dans le monde 

De plus en plus d’organisations et de personnes sont convaincues de l’importance de doter les enfants et jeunes de connaissances précises et de qualité ainsi que de compétences en matière de DSSR qui vont au-delà des aspects biomédicaux pour leur permettre de faire des choix éclairés et respectueux de l’autre. La promotion de l’ECS participe également à l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), notamment l’objectif 3 pour la santé et le bien-être, l’objectif 4 pour une éducation de qualité, et l’objectif 5 pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Pourtant, la mise en oeuvre de l’ECS fait face à de nombreuses résistances en raison du caractère tabou de la sexualité, de malentendus, mais aussi, certainement, du fait de sa capacité transformative vers des sociétés plus égalitaires, plus inclusives et moins discriminantes envers les femmes, les filles et les personnes LGBTQIA+ (1). La promotion de l’ECS est au coeur de plusieurs actions d’Equipop. En Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), elle travaille avec ses partenaires à la création des conditions de son acceptabilité et de sa mise en oeuvre. Dans ces régions, 64 % de la population a moins de 24 ans, 43 % des filles sont mariées avant 18 ans et la prévalence contraceptive des adolescentes et jeunes femmes de 15 à 24 ans n’atteint pas 15 %.

Le travail se déploie à trois niveaux : 

1. Mobilisation régionale Equipop et ses partenaires sont mobilisés pour une campagne régionale visant l’adoption d’un engagement ministériel sur l’ECS et les services de SSR adaptés aux adolescent·e·s et jeunes. Cette mobilisation passe, d’une part, par notre participation à l’instance de pilotage de la campagne multi-acteur·trice·s menée par l’UNESCO et l’UNFPA (2) et d’autre part, par l’organisation d’une campagne de plaidoyer et de communication dans le cadre du projet Change Lab (2018–2021) avec le réseau Alliance Droits et Santé et le Réseau ouest africain des jeunes féministes.

2. Appui aux actions de plaidoyer local des Organisations de la société civile En Guinée et en Côte d’Ivoire, Equipop est partenaire du projet EDUCASSO (2018–2020) qui vise à une meilleure prise en compte de l’ECS dans les programmes scolaires en mettant les outils de la communication sociale au service de la mobilisation politique. 

3. Appui institutionnel Dans le cadre de son partenariat avec l’UNFPA, Equipop apporte son appui technique aux agences onusiennes bénéficiaires de l’Initiative Muskoka et à leurs partenaires pour, en Guinée par exemple, la mobilisation de ressources afin de financer la feuille de route ECS du pays. 


“Nous sommes convaincus que si nous ne répondons pas à la demande des jeunes de bénéficier d’une éducation complète à la sexualité de qualité, nous n’atteindrons pas les Objectifs de développement durable (ODD) que nous avons fixés pour 2030, ni la promesse de ne laisser personne pour compte.”

Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO 

(1) Lesbienne, gay, bisexuel·le, transgenre, queer, intersexe, asexuel·le et +.

(2) Fonds des Nations Unies pour la Population