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– Démocratie, paix, justice réparatrice : une parole féministe d’Afrique de l’Ouest à l’Union africaine

Le Conseil Economique, Social et Culturel de l’Union Africaine (ECOSOCC UA), a tenu un Dialogue interrégional des Organisations de la Société Civile à Malabo, Guinée équatoriale, en marge de la 47e Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine.  Nous y étions, pour amplifier les voix d’acteurs·rices engagé·e·es, avec une mission : faire entendre, au cœur de l’Union africaine, une voix féministe, enracinée dans les réalités vécues par les femmes et les filles d’Afrique de l’Ouest.

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IMAGINER ENSEMBLE UNE CAMPAGNE POUR TRANSFORMER LA PAIX ET LA SÉCURITÉ

Et si on imaginait ensemble à quoi pourrait ressembler une campagne ambitieuse et collective pour transformer les politiques de paix et de sécurité en Afrique de l’Ouest ? C’est le pari qu’ont relevé une trentaine de participant·e·s venu·e·s du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal, Togo, du Tchad mais aussi du Cameroun, de la République Démocratique du Congo et d’Algérie. Du 30 juin au 02 juillet, s’est déroulé un   Lab d’incubation à Cotonou; , les réflexions ont fusé pour esquisser les contours d’une campagne régionale autour des agendas Femmes, Paix et Sécurité et Jeunesse, Paix et Sécurité (FJPS).



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– L’autodéfense féministe gynécologique, un outil de résistance collective contre les Violences Gynécologiques et Obstétricales

Au Sénégal, les violences gynécologiques et obstétricales restent largement méconnues et banalisées, alors même qu’elles portent atteinte à la santé, à la dignité et aux droits fondamentaux des femmes et des filles. Encore peu reconnues comme des violences structurelles dans les politiques de santé, elles perpétuent les rapports de pouvoir et nourrissent les inégalités de genre.

Lors des cercles de parole organisés par le consortium VGO-Sénégal, dans le cadre du projet de lutte contre les VGO au Sénégal « Notre corps, notre santé », les participantes ont exprimé un besoin commun : mieux connaître leur corps et leurs droits, pouvoir se défendre face aux violences vécues dans les espaces de soins, et renforcer leur capacité d’action collective. 

De cette parole libérée et de cette aspiration commune, est née l’idée de créer des ateliers, conçus comme une réponse concrète, politique et collective aux violences gynécologiques et obstétricales.

L’autodéfense féministe  : un levier d’émancipation contre toutes les violences sexuelles et sexistes 

 

L’autodéfense féministe s’inscrit dans une démarche globale de lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et sexistes – qu’elles soient physiques, verbales, psychologiques ou institutionnelles, et quel que soit le lieu de leur survenue (structures de soins, milieux académiques, professionnels, etc.). Elle reconnaît que les violences gynécologiques et obstétricales ne sont pas des faits isolés, mais s’intègrent dans un continuum de violences sexistes, ancrées dans des systèmes patriarcaux et médicalisés.

Ces systèmes légitiment les rapports de pouvoir dans les espaces de soin, invisibilisent les souffrances des femmes et imposent des normes oppressives sur leurs corps.

L’autodéfense féministe gynécologique, en tant que pratique politique et collective, déconstruit ces mécanismes de domination. Elle remet en question les normes sexistes, et permet à chaque femme, de se questionner sur les normes oppressives, de reprendre le contrôle de son corps, de sa parole et de sa capacité d’agir. 

Cette approche a également permis de mieux comprendre le pouvoir symbolique des soignant·es sur les usagèr·es des services de soins. Au-delà de la simple défense physique, elle engage un travail d’empouvoirement mental et verbal, fondé sur la sororité, la solidarité, la connaissance des droits et la résistance féministe.  C’est une invitation à renverser les rapports de force, à s’affirmer dans tous les espaces — y compris médicaux — et à construire une société où les droits des femmes sont réellement respectés.

Une méthodologie féministe et inclusive portée par une équipe d’expertes engagées 

 

Le dispositif d’autodéfense féministe gynécologique a été co-construit au sein du consortium avec une approche critique prenant en compte l’intersectionnalité des participantes ainsi que les expertises mobilisées. Cette première expérience a réuni 60 participantes âgées de 15 à 65 ans, réparties en quatre groupes.  Pendant 45 jours, elles ont suivi des séances combinant autodéfense psychologique, verbale et physique, conclues par une session collective finale.

Les ateliers psychologiques et verbaux, animés par Aminata Libain Mbengue, psychologue féministe, ont permis d’aborder l’affirmation de soi, la gestion des émotions, ainsi que la déconstruction des violences médicales et systémiques. 

Ces sessions ont également inclus des outils d’auto-soins et une meilleure connaissance du corps (auto-examen de la vulve, dépistage des cancers et infections sexuellement transmissibles, etc.). Elle a mis en lumière le lien entre violences sexistes et sexuelles (VSS) et violences gynécologiques et obstétricales (VGO), en proposant des outils pour les comprendre comme un continuum et y résister dans tous les espaces de vie.

Les sessions physiques ont été animées par Coache Marie, Coache Sadio, Coache Mame Diarra et Coache Adama, toutes championnes d’Afrique ou du monde en arts martiaux et engagées dans la transmission féministe du Vovinam. Les participantes ont appris des techniques de dégagement, de frappes, de défenses contre les saisies, ainsi que l’usage d’objets du quotidien. La gestion du stress, de la peur, des réactions émotionnelles et les premiers secours ont également été abordés, dans un cadre inclusif et bienveillant.

Les participantes ont expérimenté des mises en situation réalistes… d’intégrer ces techniques dans un cadre inclusif et bienveillant. Une attention particulière a été portée à la mixité choisie, permettant à chaque femme de s’approprier les outils à son rythme, dans un environnement sécurisé et non-jugeant.   

La complémentarité entre les dimensions mentale, verbale et physique, portée par une équipe pluridisciplinaire engagée, a permis un accompagnement global. Elle a renforcé l’empouvoirement individuel et collectif des participantes.

Les participantes ont ainsi pu développer des stratégies concrètes pour affirmer leurs droits, se défendre face aux violences, et construire des réseaux de solidarité féministe.

 Au-delà de l’empouvoirement individuel, ce dispositif a contribué à la construction d’une culture de la résistance partagée, favorisant la transmission intergénérationnelle et la pérennisation d’un pouvoir collectif durable.

Se défendre, mais surtout ne plus être seule

 

Les témoignages des participantes illustrent une transformation profonde.

«  Je me sens plus forte. Je sais que je peux me défendre, mais surtout, je ne suis plus seule.» Mariama, mère de famille à Rufisque

 

« C’est la première fois que je parle de ce que j’ai vécu à l’hôpital. Maintenant je sais que c’était de la violence. » Fatou, jeune fille à Bargny

 

Ces paroles sont politiques. Elles témoignent de la naissance d’une conscience collective, d’une capacité à nommer les violences et à affirmer ses droits.

 Plusieurs femmes souhaitent désormais transmettre ce qu’elles ont appris, en devenant des ambassadrices communautaires de l’autodéfense féministe gynécologique.

« Ce sont les participantes elles-mêmes, qui, en s’appropriant les outils, deviennent des actrices du changement dans leurs quartiers. Elles renforcent une dynamique de solidarité locale et de transformation sociale portée par les premières concernées » Aminata Libain Mbengue, Psychologue, féministe. 

 

Vers une justice reproductive portée par les premières concernées

 

Cette première phase pilote ouvre la voie à une extension du dispositif dans d’autres régions . Elle nourrit une dynamique de plaidoyer féministe portée par l’expertise vécue des femmes, pour exiger des soins respectueux, accessibles et alignés avec les droits humains.

En s’appuyant sur l’autodéfense féministe gynécologique, les femmes construisent une culture de la résistance : elles ne subissent plus, elles ripostent, elles s’unissent, elles agissent. 

Ce projet s’inscrit dans une vision plus large de justice reproductive et sociale, où les savoirs, les corps et les voix des femmes sont au cœur du changement.

 

Avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD)

 

FÉMINISTES, PAIX ET SÉCURITÉ : CE QUE LES GUERRES FONT AUX CORPS

TW : Cet article aborde des violences sexuelles liées aux conflits armés. Certains contenus peuvent heurter la sensibilité des lecteur·rices.

Le 19 juin, Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, nous rappelle une évidence trop souvent ignorée : les guerres se jouent aussi sur les corps des femmes et des filles. Des pays du Sahel à Gaza, de la RDC à Haïti, en passant par le Soudan à l’Ukraine, les violences sexuelles restent une arme de guerre, une stratégie de domination, dans un silence complice ou une impunité persistante. Ces violences ne sont ni accidentelles, ni marginales : elles sont systémiques. Et elles doivent être un point de départ pour repenser la paix, à partir de celles qui en paient le prix fort mais qui résistent, s’organisent, et tracent d’autres chemins de justice.LIRE LA SUITE

– Droits des femmes et filles migrantes et violences sexistes et sexuelles : Equipop engagée sur le terrain !

Prévenir les violences sexuelles et sexistes (VSS) et plus particulièrement les mutilations sexuelles féminines (MSF) et les mariages et unions forcés et précoces (MFP) et favoriser l’accès aux services de soutien pour les femmes et filles concernées, tel est l’objectif du projet SAFE lancé dans cinq pays d’Europe en juin 2025. Au centre du projet : un groupe de volontaires menant des actions de sensibilisation, de soutien aux victimes et de formation professionnelle.

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Féministes en Action : l’importance de soutenir financièrement les organisations féministes

Lancé début 2022, le projet Féministes en Action (FEA) a été porté par CARE France, Equipop, Oxfam France, le Fonds pour les Femmes en Méditerranée (FFMed), le Fonds pour les Femmes Francophones (XOESE) et l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être des Femmes (IPBF). Il s’est achevé en avril 2025, après trois années d’engagement aux côtés des mouvements féministes. Issu du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), le projet a permis à plus de 200 organisations féministes réparties dans 30 pays des Suds de renforcer leurs capacités et de faire entendre leurs voix à plus grande échelle.LIRE LA SUITE

– “Parents protecteurs : L’excision s’arrête avec moi !”

Le 17 mai 2025 marque le lancement de la campagne internationale de prévention contre l’excision :  “Parents protecteurs : L’excision s’arrête avec moi !”. Cette campagne met en lumière un courage dont on parle peu : celui des parents protecteurs. Celles et ceux qui ont refusé l’excision pour leurs filles, contre leur propre entourage, et parfois seul·es. 

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– L’urgence d’un fonds européen pour les organisations féministes

Le 9 avril dernier, au Parlement européen, Equipop a pris part au lancement d’un appel politique fort pour la création d’un fonds européen de soutien aux organisations féministes. Cette initiative s’inscrit dans un contexte mondial de crise de l’aide au développement et d’offensive des mouvements anti-droits. Au cœur de cette rencontre, organisée par les eurodéputées Chloé Ridel et Marit Maij, en partenariat avec ODI Europe et le consortium Walking the Talk, Equipop a mobilisé des actrices féministes francophones pour faire entendre leurs voix auprès des décideur·euse·s européen·ne·s.

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Soutenir le pouvoir d’agir des organisations féministes : Repères pour un accompagnement féministe

Après quatre ans de mise en œuvre, le projet Féministes en Action (FEA) a soutenu 239 organisations grâce à l’octroi de 265 subventions ayant permis de réaliser autant de projets dans 30 pays à travers le monde. Au-delà de l’octroi de subventions, un dispositif d’accompagnement au service de l’empouvoirement des organisations soutenues a été mis en place au niveau des différents membres du consortium portant le projet qui sont CARE France, Oxfam France, le Fonds pour les Femmes en Méditerranée (FFMed), le Fonds pour les Femmes Francophones (XOESE), l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être des Femmes (IPBF) et Equipop. Loin d’être anecdotique, ce dispositif d’accompagnement était au cœur du projet FEA et a fait l’objet d’une capitalisation dans le but d’interroger les diverses pratiques d’accompagnement déployées par les membres du consortium. La capitalisation a abouti, sous la supervision d’Equipop, à la publication du livret intitulé : « Soutenir le pouvoir d’agir des organisations féministes : Repères pour un accompagnement féministe ».

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