Proclamez la Déclaration universelle des droits humains !

Le collectif Droits humains pour tou·te·s interpelle le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour lui demander de proclamer officiellement la Déclaration Universelle des Droits Humains, et plus largement de consacrer l’expression « droits humains » aux Nations unies.

Une campagne de signature en deux temps

1 Dans une première phase, nous avons collecté les signatures d’organisations dont les noms apparaîtront sur le courrier envoyé à A. Guterres et rendu public le 10 décembre, à l’occasion de la journée internationale des droits humains. La liste des signataires.

Les organisations qui voudraient ajouter leur nom à une deuxième liste d’organisations signataires peuvent remplir le formulaire en ligne.

2 Dans un second temps, à partir du 10 décembre, nous ouvrons la démarche à des signatures individuelles, et poursuivrons la collecte de signatures associatives et institutionnelles. La pétition.

Le courrier dans son intégralité

Monsieur le secrétaire général des Nations unies,
Proclamez la Déclaration universelle des droits humains !

Le 10 décembre 1948, à Paris, les Nations unies ont adopté le texte le plus important qui soit. Il établit des droits pour l’ensemble de la population humaine. En anglais, il s’intitule « Universal Declaration of Human Rights ». Avec le temps, il a été traduit dans quasiment toutes les langues du monde avec les termes adéquats, les équivalents de « droits humains », en rupture avec la tradition qui reconnaissait des droits aux seuls hommes (« man’s rights », « derechos del hombre », etc.). La version française, au contraire, a maintenu une formulation qui avait exclu les femmes desdits droits jusqu’en 1944 en France. En 2020, ce texte s’intitule encore « Déclaration universelle des droits de l’homme ». 

Cette différence n’a rien d’anodin. La formule française fait passer pour une continuité ce qui a constitué un changement fondamental pour l’humanité : la reconnaissance de l’égalité des sexes, obtenue de haute lutte, non seulement dans la plupart des pays mais dans la conférence même, grâce à la mobilisation de plusieurs femmes de diverses délégations.

Monsieur le secrétaire général, vous savez que les luttes contre les violences commises à l’égard des femmes et des enfants constituent de nos jours l’un des défis les plus importants pour l’humanité. Ces droits ne peuvent être défendus s’ils ne sont pas clairement énoncés, ou pire, s’ils sont relégués au second plan par le nom désignant les personnes qui exercent très majoritairement ces violences.

De plus, la formulation « droits humains » permet d’inclure les droits des personnes trans, intersexes, non binaires et toutes les personnes qui ne se définissent pas comme « homme », et de redonner à la Déclaration son caractère véritablement universel.

Vous connaissez l’importance du langage pour rendre visibles les enjeux sociaux et politiques. Le français est l’une des langues officielles des Nations unies. Pouvez-vous accepter que la version française de la Déclaration, et toutes ses déclinaisons (« Conseil des droits de l’homme », etc), en faisant du mâle la référence de l’humanité, entretienne une vision du monde patriarcale, qui constitue une entrave aux luttes pour l’égalité ?

En ce 10 décembre 2020, Journée internationale des droits humains, le collectif « Droits humains pour tout·e·s » et plus de 70 organisations signataires vous demandent de consacrer la formulation « droits humains » aux Nations unies d’ici la fin de votre mandat, en 2021.

En juin 2021, Paris accueillera le Forum Génération Égalité, rendez-vous international crucial pour les droits des femmes. A cette occasion, venez proclamer la nouvelle « Déclaration universelle des droits humains », sur les lieux où elle a été signée en 1948, au Trocadéro.

Nous comptons sur vous et vous donnons rendez-vous à Paris, en 2021 !


Le collectif Droits humains pour tou·te·s

Le collectif Droits humains pour tou·te·s, créé en 2014, milite pour que l’expression « droits de l’homme » soit remplacée par « droits humains » dans la terminologie officielle de la République Française. L’appel lancé en 2015 avait été signé par 70 associations, organisations et médias.

Depuis, les choses changent :

Contact : droitshumainspourtoutes@gmail.com