Alexandre Rideau, un communicant au service du développement

RIDEAU_Alexandre_by_ONG-RAESAlexandre Rideau, est le directeur de l’ONG RAES, qui promeut les médias, le Web et la téléphonie mobile pour faciliter des échanges qui renforcent la santé, l’éducation et la citoyenneté en Afrique.

 

 

 

1 – Quel est l’intérêt selon vous de travailler avec les radios communautaires ?

 

La radio communautaire est un relais privilégié pour communiquer avec l’ensemble d’une communauté dans la langue qui lui est propre. Sa mise en place et son utilisation sont techniquement faciles et peu onéreuses, d’où leur présence dans presque toute l’Afrique. Elle contribue activement au développement de la communauté par le partage d’informations et du savoir, et renforce la cohésion et solidarité communautaire. Au Niger, par exemple, les radios jouent des rôles multiples comme vecteurs d’informations sur la santé et l’éducation.

 

2 – Comment l’Alliance a-t-elle travaillé avec ces radios communautaires pour initier des changements en faveur des jeunes filles ?

 

Dans un premier temps, l’objectif a été de former des journalistes ou animateurs radio et deux personnes de chaque membre de l’Alliance. Cela a permis aux premiers de bénéficier de l’expertise des associations sur la santé sexuelle et reproductive, et à celles-ci d’apprendre à se servir du matériel radio et à nouer une véritable collaboration avec les animateurs radio pour une action plus efficace en matière de santé sexuelle, de procréation, de planification familiale et d’égalité de genre au Burkina, au Niger et au Bénin.

 

Plusieurs activités ont été mises en place, dont  9 missions d’appui technique effectuées par l’ONG RAES ; la conception d’un manuel de formation en techniques de production radio et d’un guide sur la stratégie Sunukkadu pour former les associations à utiliser les médias ; la distribution de matériel aux radios partenaires. Jusqu’en décembre 2014, 61 émissions radio ont été produites (41 dans le cadre des formations et 20 à l’initiative des radios communautaires), ce qui a permis d’aborder les sujets sous plusieurs angles sans se départir des messages. Ces émissions ont été diffusées au moins 1843 fois !

 

3 – Quels résultats avez-vous pu observer ?

 

Nous avons pu vérifier une nette amélioration des contenus proposés dans les émissions radio. Les journalistes sont dorénavant capables de renforcer le sens et la portée de leurs reportages. Ils ont appris à réfléchir en amont sur les angles, les intervenants et l’orientation de leurs productions selon les objectifs fixés et leurs cibles.

Les émissions produites ont amélioré les connaissances des populations sur les thématiques de la santé sexuelle et reproductive et de l’égalité de genre, ainsi que le plaidoyer conduit par les partenaires de l’Alliance dans chaque pays. Après plusieurs mois de mobilisation, le gouvernement béninois a par exemple intégré la question des filles vulnérables dans le plan national d’action de repositionnement de la planification familiale et la Ministre de la population nigérienne s’est engagée pour le droit des jeunes filles en promettant d’appeler à mettre fin aux mariages précoces.

 

Les résultats sont encourageants !