M. Aouzou expert DSSRAJ est actuellement Chief of party du Projet de Promotion de la santé, droits sexuels et reproductifs, phase 2 (PSDSR2) à l’Associations béninoise pour le marketing social et la communication pour la santé (ABMS). Il totalise 15 ans d’expérience dans le développement et la gestion de projets, d’établissement de partenariats stratégiques et de mobilisation des parties prenantes de promotion de la Santé, Droits Sexuels et Reproductifs (DSSR) notamment les organisations de jeunes, les associations religieuses, les ministères sectoriels, les ONG locales, les zones sanitaires, UNFPA.
<<Les défis rencontrés au cours de la mise en œuvre du projet sont liés à la réticence de certains leaders religieux qui n’ont pas encore compris que les jeunes ont des droits en matière de santé sexuelle et devraient décider eux-mêmes de leur avenir en matière de sexualité […] les fidèles écoutent les leaders religieux quand ils leur donnent des conseils>> Pulcherie ACHADE nous explique les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du projet au Bénin.
La question des violences faites aux femmes et filles reste préoccupante en Guinée ; tant elles n’ont pas le droit de bénéficier de la planification familiale et de disposer de leurs corps ! Les jeunes filles et femmes sont formées principalement pour servir leurs maris au détriment de leur bien-être. Face à ces inégalités, la Convergence pour le développement durable (CODD) a mis en œuvre un « projet d’animation des dialogues constructifs en VBG/DSSR ». Ce projet a consisté à identifier et former des jeunes filles et femmes issues de groupements dans une commune de Conakry (Matoto) afin d’animer des conversations transformatrices et insuffler des changements de comportements ; une initiative soutenue par le Projet Féministes en Action avec le soutien de l’Agence Française de Développement.
Matoto est l’une des communes les plus peuplées de Conakry où beaucoup de violences faites aux femmes et filles sont enregistrées. Pour mener à bien le projet, dix groupements de femmes et jeunes filles ont été identifiés avec l’appui de l’autorité communale.
Après identification, chaque groupement a été amené à sélectionner deux jeunes filles/femmes selon des critères de dynamisme, d’engagement et de connaissances sur les thématiques des violences basées sur le genre (VBG), des droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) pour participer à la formation et animer des conversations transformatrices avec leurs pairs.
L’objectif est d’amener les jeunes filles et femmes, à travers un dispositif communautaire, à insuffler elles-mêmes des changements de comportements en matière de VBG et de santé sexuelle et reproductive (SSR) dans leurs milieux. Cette approche permet de favoriser l’autonomie des filles et femmes dans la prise de décisions en lien avec leurs droits sexuels et reproductifs et contre les violences faites aux femmes. Le dispositif communautaire a consisté à animer périodiquement des dialogues transformateurs dans la commune de Matoto.
Les vingt jeunes filles et femmes issues des dix groupements ont été formées par deux spécialistes sur les VBG, les DSSR, les techniques de communication, l’organisation des séances de conversation transformatrices, la collecte d’informations.
Lors de la formation, les participantes ont été mises en binôme. Chaque binôme a présenté un plan de travail d’animation des dialogues transformateurs. A la suite, les binômes ont été déployés dans différents quartiers de la commune de Matoto avec l’appui de deux superviseurs pour animer les conversations transformatrices. Au total 30 séances ont été réalisées avec 533 personnes touchées, 65 cas de VBG signalés et 86 personnes référées à la clinique de l’AGBEF et à la BlueEcoute de Kaloum.
Grâce à ces conversations et aussi à l’appui de l’Office de protection genre, enfance et mœurs (OPROGEM), des changements ont pu être observés.