-Journée des droits des femmes : face au backlash, renforcer les solidarités et célébrer les victoires
La journée internationale des droits des femmes est toujours un moment de mobilisation précieux, mais ce 8 mars 2024 est sans doute encore plus important. Alors qu’en 2024, la moitié de la planète est appelée aux urnes pour des élections majeures, il s’agit pour les mouvements féministes de se rassembler pour faire front face aux offensives conservatrices. A ce titre, les solidarités transnationales sont indispensables. Equipop y contribuera à différents niveaux, de l’Afrique de l’Ouest à New York, en passant par la France.
L’année dernière, Equipop a produit un rapport qui présentait le phénomène de “backlash” contre les droits des femmes et des minorités de genre. Malheureusement, cette mise en contexte est toujours totalement pertinente en 2024, et risque de le rester pendant au moins plusieurs années. De nombreuses élections ont lieu cette année à travers le monde, notamment les élections européennes, qui verront probablement une avancée de l’extrême-droite.
Dans cet environnement difficile, les organisations et les activistes qui défendent les droits de tous et toutes doivent s’organiser en rangs serrés pour obtenir des avancées et/ou empêcher des reculs désastreux.
A New York, un fort enjeu autour de la CSW
Le premier temps incontournable se tiendra les deux prochaines semaines à New York, avec la 68ème édition de la Commission sur le Statut des Femmes (CSW) des Nations unies. Equipop sera présente à New York, et fait circuler dès aujourd’hui un appel à signatures incitant fermement les Etats à prendre toutes leurs responsabilités pour préserver les droits humains et promouvoir l’égalité de genre dans le cadre des Nations unies.
En Afrique de l’Ouest, les féministes font mouvement
En Afrique de l’Ouest, nombre d’associations ou réseaux partenaires d’Equipop organisent des évènements ou des campagnes, que nous relayons à l’occasion de ce 8 mars.
En particulier, depuis la fin du mois de février et jusqu’au 15 mars, le Collectif « Voix Féministes d’Afrique Francophone » porte la campagne de mobilisation sociale et politique #CompterPourToutes. Développée en 2023 par 16 activistes ouest-africaines – dans le cadre du projet “Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest” – cette campagne est maintenant portée par plus de 200 féministes qui appellent les gouvernements de la région à inscrire une ligne budgétaire, dans les lois de finances, en faveur de systèmes de collecte de données fiables et complets sur les violences sexistes et sexuelles. A suivre et soutenir sur X/Twitter : @CompterPrToutes.
Luttes d’aujourd’hui et de demain, célébration des victoires
En France, Equipop relaie l’appel à la grève féministe, qui dénonce notamment les inégalités économiques subies par les femmes et insiste sur la nécessité d’avoir une analyse intersectionnelle de la situation socio-politique. La liberté à disposer de son corps, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et l’importance d’une éducation à l’égalité sont des revendications centrales de l’appel.
Equipop sera également présente à la “cérémonie de scellement” organisée à Paris par le président de la République, après que le Congrès, lundi, a entériné l’inscription de la liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution (ce qui constitue une première mondiale). C’est l’aboutissement d’une mobilisation constante des féministes françaises depuis de nombreuses années. C’est aussi un exemple de collaboration entre les milieux associatifs et institutionnels qui débouche sur un progrès pour les droits des femmes.
Si les regards se tournent désormais vers Bruxelles, avec une proposition de résolution pour inscrire le droit à l’avortement dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, il est tout aussi important de prendre le temps de célébrer les avancées collectives que se rassembler pour les luttes en cours et à venir : c’est d’ailleurs l’esprit originel de la journée internationale des droits des femmes.