– JEUNES EN VIGIE : MICHELINE GOUEM, ENGAGÉE POUR UN MEILLEUR ACCÈS DES JEUNES AUX DROITS ET SERVICES DE SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS

– JEUNES EN VIGIE : MICHELINE GOUEM, ENGAGÉE POUR UN MEILLEUR ACCÈS DES JEUNES AUX DROITS ET SERVICES DE SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS

Entre ses nouvelles compétences pour la réalisation d’audits sociaux, le développement de sa confiance en elle ou encore son nouveau rôle de leader sur les questions de DSSR auprès des jeunes, Micheline Gouem revient sur son expérience en tant qu’auditrice dans les centres de santé dans le cadre du projet Jeunes en vigie (JEV) au Burkina Faso.

 

 

Comment as-tu vécu ton expérience avec le projet Jeunes en vigie ? Qu’as-tu appris ? 

 

Ce qui m’a le plus plu c’est la cible du projet : ce sont nous les jeunes filles. Nous nous sentons valorisées et importantes. 

Certains jeunes se sont ouverts à moi et ont participé aux échanges sans réserve, de manière active. C’est mon meilleur souvenir lors de la collecte des données. 

En termes d’apprentissages cette année, nous avons eu une formation en leadership, ce qui m’a permis d’être autonome et de prendre confiance en moi pour devenir auditrice. J’ai fait des collectes de données avec un smartphone, chose que je n’avais jamais faite. Et aussi, j’ai eu à animer un focus group pour collecter des informations sur les violations des droits à la santé sexuelle et reproductive.

Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ? Et qu’est-ce que tu as mis en place pour y faire face ? 

 

L’absence des jeunes dans les centres de santé et aussi un prestataire de santé qui a refusé de répondre à mes questions.

Pour pallier ces difficultés, il m’a fallu partir aux alentours du CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale) pour y trouver les jeunes, pour participer aux échanges, j’ai reposé les questions en langues locales pour les motiver davantage à participer.  

Du côté du prestataire réfractaire, il m’a fallu cultiver l’optimisme pour pouvoir acquérir les informations dont j’avais besoin.

Depuis que tu as commencé les audits, comment es-tu perçue par la communauté ? Comment te sens-tu ?

 

Je pense maintenant être un exemple à suivre. Je suis perçue comme une leader. Personnellement, je me sens très fière parce que j’ai pu sensibiliser mes pairs en ce qui concerne leurs droits sexuels et reproductifs ainsi que les trois pandémies.

Selon toi, quelle action majeure devrait être mise en place dans le cadre du projet pour améliorer l’accès des jeunes aux DSSR et 3 pandémies ?

 

Je pense que c’est la sensibilisation des parents,des autorités religieuses et coutumières. Ces groupes d’individus représentent une des barrières de l’accès des jeunes aux centres de santé. 

Pour améliorer aussi, il faut construire des centres de santé ou des espaces uniquement réservés aux jeunes, dans lesquels il faut mettre en place des loisirs tels qu’un cybercafé par exemple, un terrain de sport, une bibliothèque pour inciter les jeunes à fréquenter les centres de santé. 

Mis en œuvre en mars 2020, le projet Jeunes en vigie a permis aux auditrices de réaliser des audits sociaux dans des centres de santé au Sénégal et au Burkina Faso. Pour en savoir plus cliquez ici