Un accouchement sans consentement, un examen gynécologique vécu comme une intrusion, une douleur minimisée, invisibilisée, trop souvent banalisée. Ces expériences ne sont pas isolées : elles constituent la réalité de nombreuses femmes.
Pour briser ce silence et faire émerger des récits encore trop peu écoutés, nous lançons aujourd’hui le roman graphique Nos corps, nos voix — un outil d’éducation populaire et de plaidoyer féministe pour en finir avec les violences gynécologiques et obstétricales (VGO).
Quand le corps est contraint et le consentement bafoué
À travers le parcours d’Amina, jeune femme issue de la classe moyenne sénégalaise, « Nos corps, nos voix » plonge dans l’intimité d’un accouchement vécu comme une agression. Son corps est contraint, sa douleur ignorée, son consentement bafoué — comme lors de la pression abdominale, souvent imposée sans explication. Cette violence silencieuse la laisse confuse, coupable, déconnectée de son bébé — jusqu’à sa rencontre avec Coumba, qui partage son propre vécu de violences gynécologiques. À travers ce dialogue naît une prise de conscience : ce qu’elles ont vécu n’est pas un cas isolé. C’est un système.
Des expériences individuelles à une réalité systémique
« Nos corps, nos voix » ne se contente pas de raconter. Il analyse en mettant en lumière les mécanismes structurels qui rendent ces violences possibles dans le système de santé. Les causes sont multiples et entremêlées : médicalisation excessive de la grossesse ; déshumanisation des femmes dans les relations de soins ; formation insuffisante à l’écoute, à la prise en charge de la douleur et au respect du consentement ; poids des normes sexistes et de la hiérarchie médicale ; domination symbolique sur les corps des patientes.
Ces violences, souvent non reconnues ni sanctionnées, touchent des millions de femmes dans le monde. Au Sénégal, près de quatre femmes sur dix déclarent avoir subi une forme de VGO, avec des conséquences physiques, psychologiques et sociales profondes.
Des espaces pour dire, guérir, transformer
Le récit se conclut sur un espace de soins collectif : un cercle de parole entre femmes, où les mots prennent le pouvoir, où les silences se brisent et où les vécus deviennent luttes. Ce roman graphique est un appel à reconnaître ces violences, à les documenter, à les combattre et à construire des soins respectueux du consentement, de l’écoute et des droits humains.
Un outil pour l’action féministe
Conçu comme un levier de mobilisation et d’empouvoirement, « Nos corps, nos voix » est destiné à un large public : militant·es, professionnel·les de santé, jeunes, décideur·euses, enseignant·es, artistes, parents, partenaires… Il s’inscrit dans une dynamique d’éducation populaire : un outil pédagogique, sensible et politique pour encourager la discussion, faire émerger les vécus et impulser le changement.
Agissez avec nous !
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💬 Parce que nos corps comptent.
🔊 Parce que nos voix résonnent.
✊ Ensemble, refusons les violences gynécologiques et obstétricales.
Ce roman graphique s’inscrit dans le cadre du projet « Notre Corps, Notre Santé », mené au Sénégal avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD).