– Première étape vers un G7 féministe
Alors que le Conseil Consultatif sur l’égalité femmes-hommes se réunit pour la première fois à Paris le 19 février, Equipop continue d’animer la mobilisation des associations pour que le G7 adopte une position féministe. Retour sur la première étape de cet engagement : la rencontre avec les sherpas des Etats du G7, à Lyon, le 5 février dernier.
Equipop plaide depuis plusieurs mois pour que la présidence française du G7 intègre l’égalité femmes-hommes au coeur des processus décisionnels, en amont et pendant le sommet. La première étape est réussie puisque l’égalité femmes-hommes a été définie comme l’une des cinq priorités affichées. L’objectif, maintenant, est de faire en sorte que ces discussions aboutissent à des engagements financiers et politiques concrets en faveur des droits des femmes et des filles.
Equipop et CARE France ont lancé une coalition qui rassemble aujourd’hui plus de cinquante associations françaises. Cette coalition mène une double action : participer aux processus officiels du G7 (plaidoyer) et mener une campagne de communication dès le mois d’avril. Le Women 7 Summit (W7), organisé les 9-10 mai à Paris, sera le temps fort de cette mobilisation. Il rassemblera des activistes féministes des pays du G7, d’Afrique de l’Ouest francophone et du monde entier.
La réunion avec les sherpas, une première étape de plaidoyer réussie
Le 5 février, au titre de facilitatrice du groupe d’engagement “W7”, Equipop a participé à la première rencontre avec les sherpas des Etats du G7, les diplomates de haut niveau qui négocient le contenu du G7 de Biarritz en août. La thématique de l’égalité femmes-hommes étant une des priorités du G7 2019, elle a été évoquée dans la majorité des discussions, notamment par nos partenaires du Civil 7 (C7) qui traitaient de thématiques telles que la santé, l’éducation, l’environnement. Elle fut également abordée de manière spécifique par la directrice d’Equipop, Aurélie Gal-Régniez (1), et notre partenaire guinéenne Hadja Idrissa Bah (2), fondatrice et présidente du Club des jeunes filles leaders de Guinée, qui intervenait au nom d’un groupe de jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest.
Notre discours partait du principe que le G7 2019, qui a fait de la lutte contre les inégalités sa priorité, ne pourra atteindre son objectif que s’il adopte une position féministe. L’égalité femmes-hommes est un enjeu universel ; pays du G7, pays développés et pays en développement. De nombreuses promesses politiques ont été prononcées. Les attentes des citoyennes et citoyens sont élevées, et ce G7 sera un tournant. Dans ce contexte, nous avons insisté sur deux recommandations prioritaires.
Des revendications féministes claires
L’augmentation significative des fonds pour les mouvements féministes
Si le vote de lois est essentiel à la mise en oeuvre de l’égalité femmes-hommes, le financement de tous les mouvements féministes aux niveaux local, national, régional et international est indispensable. Ces mouvements, trop souvent sous-financés, proposent des solutions alternatives, influencent et contribuent à faire évoluer le système vers davantage d’égalité et de bien-être.
L’intégration systématique des activistes féministes dans les processus décisionnels
La volonté du gouvernement français de poursuivre la dynamique initiée au G7 canadien en 2018 et de former un Conseil consultatif à l’égalité entre les sexes est une excellente première étape que nous devons renforcer. Le véritable changement surviendra lorsque toutes les politiques, y compris celles liées au commerce, à la croissance économique ou à la sécurité et pas seulement celles dites sociales, seront véritablement conçues et mises en œuvre de manière participative et sensibles aux inégalités femmes-hommes. Dans cette perspective, il est primordial, dès ce G7, que des délégations du groupe d’engagement W7 participent à toutes les réunions ministérielles et puissent apporter leur contribution aux documents finaux.
Par ailleurs, le travail de la société civile pour l’égalité femmes-hommes doit se faire en lien étroit avec le Conseil Consultatif afin de produire des recommandations réellement inclusives.
Faire du G7 un G7 féministe implique un vrai changement de paradigme, et le chemin est encore long. Nous porterons donc nos recommandations auprès de la présidence du G7 tout au long de l’année et nous espérons que, comme à Lyon, elles soient entendues et qu’à l’instar de Hadja Idrissa Bah, de nombreuses activistes prennent part au G7 pour se faire la “voix des sans-voix”.
Regardez l’interview d’Hadja Idrissa Bah sur le compte Twitter du G7 France.
(1) Intervention d’Aurélie Gal-Régniez
(2) Intervention d’Hadja Idrissa Bah