Walking the Talk est un programme en consortium qui veut pousser l’adoption et la mise en œuvre de politiques étrangères féministes et de politiques d’égalité de genre en Allemagne, France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et dans l’Union européenne. Des politiques étrangères inclusives qui défendent l’égalité de genre et reflètent les voix des femmes et des personnes LGBTIQ+ du Sud. Pour y parvenir, le programme plaide pour une augmentation de l’aide publique au développement (APD) consacrée à l’égalité de genre et aux droits des femmes, en particulier le financement d’organisations féministes progressistes et intersectionnelles dans les pays du Sud.
Je m’inscris à la newsletter Walking the Talk !
Pourquoi nous avons besoin d’une politique étrangère féministe
L’objectif des Nations unies de parvenir à l’égalité de genre d’ici à 2030 est mal engagé. Un véritable backlash contre les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) n’a cessé de prendre de l’ampleur, parallèlement à l’augmentation des violences sexuelles et sexistes et à la criminalisation des droits des personnes LGBTIQ+. De plus, l’urgence mondiale en matière de droits des femmes se heurte à une urgence climatique mondiale qui expose les femmes et les filles à des dangers mortels et au risque de perdre leurs moyens de subsistance. Nous voulons un monde où les femmes et les personnes LGBTIQ+ jouent un rôle à part entière dans les prises de décisions politiques. Un monde où les gouvernements prennent des mesures concrètes pour lutter contre les inégalités. Pourtant, pendant trop longtemps, les femmes et les personnes LGBTIQ+ ont été tenues à l’écart de la politique étrangère, ce qui s’est traduit par des décisions sur la sécurité, la paix, les alliances internationales, le changement climatique ou le commerce, par exemple, qui ne reflètent pas leurs intérêts. Dans le contexte actuel, où les mouvements conservateurs contrecarrent les progrès des droits des femmes et des personnes LGBTIQ+, il est essentiel de tenir les gouvernements responsables de la mise en œuvre de leurs politiques féministes et de s’assurer qu’ils « joignent le geste à la parole » (walk their talk, en anglais). Pour que le mouvement international en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes soit dynamique, inclusif et résilient, les organisations progressistes du monde majoritaire (pays comptant la plus grande part de la population mondiale) dirigées par des femmes et des personnes LGBTIQ+ ont besoin d’un financement suffisant et fiable. Que ce soit par le biais de l’APD ou d’autres canaux.
Nos objectifs
D’ici 2026 :- Les politiques étrangères et l’APD du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas et de l’UE reflètent les priorités et les idées des féministes du Sud et du Nord.
- Les financements disponibles pour l’égalité de genre, par le biais de l’APD ou d’autres canaux, sont plus nombreux et de meilleure qualité dans ces quatre pays et au niveau de l’UE.
- Les financements du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas et de l’UE sont plus accessibles aux organisations féministes du Sud.
Notre approche
Ce programme est mené par un consortium d’organisations basées dans quatre pays européens : Equipop en France, Restless Development au Royaume-Uni, le Centre for Feminist Foreign Policy en Allemagne et Hivos aux Pays-Bas (chef de file du consortium). En outre, nous prévoyons d’avoir une petite équipe à Bruxelles pour travailler avec les ONG basées à Bruxelles ainsi qu’avec les décideuses et décideurs de l’UE. Pour faire pression efficacement en faveur de politiques étrangères et d’une APD qui ne laissent personne de côté, nous devons mobiliser nos réseaux (inter)nationaux. Travailler ensemble pour des politiques étrangères plus féministes, inclusives et équitables contribuera également au progrès de l’Objectif de Développement Durable 5 (SDG 5). Nous remettons activement en question les notions binaires de genre. Nous reconnaissons et soutenons la diversité sexuelle et de genre, et adoptons une approche antiraciste et intersectionnelle. Bien que nous soyons un consortium d’organisations basées dans le monde minoritaire et que nous concentrions notre travail d’engagement sur les décideurs/décideuses (et le grand public) en Europe, notre travail sera dirigé par les détenteur·ice·s de droits du monde majoritaire. Cela signifie que la co-création Sud-Nord est au cœur de la stratégie, de la recherche, de la communication et des efforts de plaidoyer de notre consortium. Nous créerons également des espaces inclusifs tels que les conférences annuelles sur le plaidoyer féministe et les laboratoires de plaidoyer plus intimes, où les féministes du monde majoritaire et minoritaire pourront élaborer ensemble des stratégies sur la meilleure façon de convaincre les décideurs et décideuses du Nord de leurs idées.
Où
Nos quatre pays sont confrontés à des contextes politiques et des étapes différents en ce qui concerne l’adoption ou la mise en œuvre de politiques étrangères féministes, et ont donc des objectifs différents. Pour la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont adopté des PEF, l’accent est mis sur la traduction de ces engagements en politiques concrètes, en veillant à ce que le financement atteigne les organisations féministes progressistes du Sud et en demandant à ces gouvernements de rendre compte de leurs politiques. Bien que les Pays-Bas aient annoncé l’introduction d’une PEF en 2022 et organisé une grande conférence au début du mois de novembre 2023, rien n’est acquis. Après la victoire du Parti pour la liberté (extrême droite) de Geert Wilders aux élections de novembre 2023, nous devrons intensifier nos efforts pour veiller à ce que la politique étrangère féministe annoncée aille effectivement de l’avant. Au Royaume-Uni et dans l’UE, nous contribuerons à une grande partie du travail de fond nécessaire pour garantir des politiques et des pratiques plus progressistes en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et de financement de l’APD.
Période et budget
Août 2023 – juillet 2026, 7 millions USD.
Donateur
La Fondation Bill et Melinda Gates soutient financièrement Hivos (chef de file du consortium).