Comment définissez-vous la démocratie sanitaire? La démocratie sanitaire, selon moi, c’est l’implication de toutes les structures, toutes les composantes de la société, dans la gestion et dans la prise de décision et dans l’utilisation des services de santé. Ce qui veut dire qu’on implique tout le monde, aussi bien le communautaire, les jeunes, les leaders religieux, les acteur·trice·s de la société civile, tout ce monde là pour pouvoir aider à l’utilisation des services de santé.
Et quel regard vous portez sur le rôle de la société civile dans la construction des politiques publiques? La société civile joue un rôle primordial ; on sait qu’elle peut aider à booster les indicateurs. Elle peut aider à faire la veille citoyenne ; elle peut également aider les politiques à respecter leurs engagements. La société civile a aussi joué un rôle important dans les décennies passées en matière de sensibilisation pour la pandémie du VIH Sida et cela a eu des résultats très positifs. On voit que dans nos pays, le taux est vraiment faible. Cela est en partie dû au travail mené par la société civile. Et si on regarde également dans d’autres parties du monde, surtout en Amérique latine, la société civile a joué un rôle très important dans la transition démographique et ces résultats peuvent être généralisés. Cela peut être généralisé dans notre contexte et on pense que c’est un rôle important à jouer et que la société civile doit trouver toute sa place.
Vous avez participé à l’atelier de capitalisation du projet Burkinbiwili. Quel est votre ressenti après avoir découvert ce que font les jeunes? C’est pour moi, un sentiment très agréable. Je suis très ravi de savoir que ces jeunes qui ont pu être capacité·e·s par les différents acteur·trice·s du projet, ont réussi à aller sur le terrain, faire des audits de sociaux, amener les prestataires de santé à changer de position et amener également les autres jeunes, leurs pair·e·s à voir, à comprendre ce que c’est que les droits en santé sexuelle et la reproduction et à les utiliser. Vraiment, on est fier·e·s de cela.
Bado Aristide, docteur en Démographie, travaille pour l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) où il occupe le poste de Chargé de mission démographie recherche pour le projet Démographie, santé sexuelle et de la reproduction, en abrégé DEMSAN.
