Notre corps, notre santé : l’exercice par les femmes de leurs droits à disposer de leur corps

Notre corps, notre santé : l’exercice par les femmes de leurs droits à disposer de leur corps

Notre corps, notre santé est un projet de lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) au Sénégal.  Il met en avant un problème épidémique, dont le traitement est émergent mais qui peine à être considéré comme un véritable enjeu de santé publique contributif aux décès maternels et infantils évitables : les violences gynécologiques et obstétricales.

 

En effet, malgré les efforts consentis, le Sénégal enregistre encore 236 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes (Ministère de la Santé et de l’Action Sociale) avec une promesse de réduire pour l’horizon 2030 ces chiffres à 70 décès pour 100 000 naissances. La lutte contre les VGO permet d’explorer plus en avant l’approche par les droits des questions de santé des femmes et des jeunes et de questionner les droits de celles-ci à disposer de leur corps.

 

Lutter contre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) en renforçant les conditions rendant possible l’exercice par les femmes, en particulier les adolescentes et jeunes de leurs droits en SSR est l’objectif principal de ce projet et des membres du consortium. Il s’agit aussi de renforcer le pouvoir d’agir des femmes pour reconnaître, dénoncer et combattre elles-mêmes les VGO en plaidant pour des soins plus respectueux de leurs droits et humanisés. Enfin, ce projet de lutte contre les VGO veut renforcer la capacité d’agir et mobiliser autour de la thématique pour un plaidoyer fort et pérenne.

 

Une initiative multi-acteur·rice·s pour lutter contre les violences gynécologiques et obstétricales

 

Ce projet, a été réfléchi par un consortium d’acteur·rice·s clés de la société civile, des jeunes, de la recherche et de la santé, a pour objectif de sensibiliser et de mobiliser les communautés sénégalaises pour lutter contre les VGO.

Fort de l’expertise et de la diversité de ses membres, le consortium a défini, lors de la phase pilote, les groupes prioritaires et les axes d’intervention stratégiques pour promouvoir la reconnaissance des VGO au Sénégal. Réunis sous la bannière d’Equipop (chef de file du consortium), les partenaires d’exécution du projet comprennent :

  • L’Alliance Nationale des Jeunes pour la Santé de la Reproduction et la PF (ANJ)
  • L’Antenne sénégalaise du Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders (ROALJEF)
  • Enda Santé (santé communautaire, santé publique)
  • Le Groupe d’études et de recherche sur les sociétés et le genre, GESTES (laboratoire de recherche sur le genre)
  • Le collectif “Plus jamais ça !” (accompagnement des victimes de VGO) 

Vers une santé sexuelle et reproductive sans VGO : Un droit fondamental pour toutes les femmes

Il est fréquent de constater la souffrance des femmes liée à des facteurs variables qui souvent s’additionnent : manque d’accès aux soins, mauvais accueil et manque d’informations, procédures cliniques non consenties, inutiles ou préjudiciables, discriminations (âge, sexe, niveau socio-économique etc), mauvais traitements et mauvais rapport patientes-prestataires de soins. Les personnels qui donnent les soins souffrent également de ne pas souvent avoir la possibilité de délivrer des soins de qualité : manque de ressources humaines, conditions de travail difficiles, etc. S’y ajoute la question structurelle du droit des femmes à disposer de leur corps et à prendre des décisions libres et éclairées sur leur santé sexuelle et reproductive, souvent peu discutées.

Le projet de lutte contre les VGO a pour objet de faire reconnaître les VGO comme des violences appartenant au continuum des violences basées sur le genre et de les mettre en lien avec les causes profondes et structurelles des violences faites aux femmes,  en l’occurrence ici des violences perpétrées dans le milieu médical sur le corps des femmes.

Renforcer les conditions rendant possible l’exercice par les femmes, en particulier les adolescentes et jeunes de leurs Droits et Santé Sexuels et Reproductifs, c’est aussi réduire les chiffres des décès maternels et aider à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.

Visibiliser les VGO pour empouvoirer les femmes, les jeunes et les adolescent·e·s

Diamniadio, site pilote du projet, se distingue par sa diversité (population, activités économiques, urbanisation, carrefour routier) et ses soins de maternité respectueux, ce qui en fait un lieu idéal pour impulser des changements profonds.

En collaboration avec le médecin chef de district et les acteur·rice·s communautaires de Diamniadio, des actions seront menées avec les femmes, les jeunes filles pour recueillir leurs expériences en tant que patientes, et favoriser un dialogue ouvert par des cercles de paroles en non mixité

Cette collaboration va aussi permettre de travailler avec les hommes et jeunes garçons sur les processus de socialisation, la construction des masculinités, les rôles dans les services de santé sexuelle et reproductive grâce à des groupes de discussion.  

Ces actions aboutiront à la création d’une communauté de pratique ouverte ou les bénéficiaires pourront trouver ensemble des solutions durables contre les violences obstétricales et gynécologiques et améliorer les soins.

Une recherche-action sera également menée par le geste tout le long des activités afin d’analyser les pratiques et documenter le processus pour fournir des données probantes sur les VGO. 

 

 

Projet financé par l’Agence Française de Développement dans le cadre de la FISONG 2021, mis en œuvre au Sénégal.