– Fondemsan Burkina: Clap de fin pour le projet Burkinbiwili !
Du 12 au 14 avril 2022, s’est tenu à Ouagadougou, l’atelier de capitalisation et de bilan du projet Burkinbiwili. Cet atelier a permis de recueillir les savoirs et expériences engrangés au cours de la mise en œuvre du projet.
L’audit social – levier d’interpellation et d’empouvoirement
Le projet Burkinbiwili avait pour objectif de contribuer à la mise en œuvre des engagements politiques et des programmes relatifs aux droits et à la santé sexuels et reproductifs des adolescent·e·s et jeunes (DSSRAJ) au Burkina Faso. L’idée de ce projet était de dégager des évidences à travers l’organisation d’un audit social, mené par des jeunes auditeur·trice·s, des sites de prestations de services. L’audit a ainsi été réalisé dans le but d’interpeller les gouvernant·e·s sur l’état des droits et la qualité des prestations offertes aux adolescent·e·s et jeunes en matière de DSSR.
Cet audit social, mené par 25 jeunes filles et garçons dans 9 districts des 5 régions d’intervention du projet a permis de les responsabiliser, de renforcer leurs compétences en leadership et en éloquence afin de conduire des actions d’interpellation des politiques sur leur santé sexuelle et reproductive. Les résultats de l’audit ont été restitués lors de cadres d’interpellation et de représentations théâtrales au cours desquels les autorités ont été soumises à un faux-procès. Dans ce projet, l’audit social a été conçu comme un outil d’empouvoirement des jeunes leur permettant à la fois de prendre conscience de leurs droits, d’observer leur réalisation et de formuler des recommandations à l’endroit des autorités responsables de leur mise en œuvre.
Capitaliser pour transformer l’action et l’expérience en apprentissage partageable
Au terme de la mise en œuvre du projet, l’organisation de cet atelier de capitalisation animé par Cina Gueye (Chargée de mission Capitalisation et transfert des connaissances) et Stevie Reine Yameogo (Chargée d’Innovation et d’Accompagnement), a permis de faire le point sur les apprentissages de l’équipe projet et des prestataires de santé avec qui les auditrices·teurs ont étroitement collaboré. Il a été question principalement pour l’équipe projet de revenir sur non seulement sur les bonnes pratiques dans la collaboration avec les auditrices·teurs à savoir : la communication à travers les plateformes digitales comme whatsapp, la mobilisation des jeunes autour des activités en s’assurant de leur présence sur les lieux d’activités, les session de préparation/coaching des auditrices·teurs …, mais aussi sur les différentes difficultés rencontrées dans le parcours (indisponibilités des autorités, timidité de certain.e.s auditrices·teurs…)
Par ailleurs, l’atelier a permis une prise de recul sur le travail d’empouvoirement des jeunes auditeur·ice·s. Il fut un moment fort pour renforcer leur pouvoir individuel et faire un point sur la question de la participation citoyenne des jeunes au cœur du projet.
Cherita Niya, auditrice a déclaré avoir “beaucoup” aimé les travaux de groupe qui ont été des moments d’échange entre jeunes sur ce qu’ils·elles ont appris du projet. Témoignages, récits poignants étaient au rendez-vous. Pour Judith Nankoné, auditrice de Ouagadougou, l’étape du projet qui l’a vraiment marquée a été les causeries éducatives qu’elle a animées dans les centres de santé : “grâce aux causeries éducatives que j’ai animées dans le cadre du projet burkinbiwili, je suis devenue leader auprès de mes paires. J’ai acquis beaucoup de compétences et je veux désormais aider les autres, leur faire comprendre que c’est leur droit d’aller dans les centres de santé quand ils ont des besoins en santé sexuelle et reproductive”. Sandrine Ouédraogo, auditrice de Koudougou (région du Centre-Ouest), indique : “Ce qui m’a plus [dans cet atelier de capitalisation] c’est que ça a permis à chacun de faire un feed-back de ces acquis, ce que le projet a apporté à chacun de nous et quel niveau de vie ce projet nous a placé et ça a été l’occasion de se remémorer les bons moments. Le projet a permis de mettre à nu les problèmes des jeunes dans les centres de santés et a contribué à développer les connaissances et les capacités des auditrice.teur.s à travers leur implication significative à toutes les étapes du projet “, a-t-elle ajouté.
A la fin du projet Burkinbiwili, des auditrices.teurs se sont constitué.e.s en associations, se sentant suffisamment outillées et capables d’apporter à leur échelle des changements positifs dans l’univers des DSSRAJ au Burkina Faso. En rappel, le projet a été exécuté par la Fondation Rama , Gascode, RAJS/Burkina Faso et Burcaso, avec l’appui technique d’ Equipop et l’appui financier de West African Health Organisation – WAHO / OOAS.