Fondemsan Bénin – Les jeunes 15-24 ans au devant de la scène

Fondemsan Bénin – Les jeunes 15-24 ans au devant de la scène

<<Les défis rencontrés au cours de la mise en œuvre du projet sont liés à la réticence de certains leaders religieux qui n’ont pas encore compris que les jeunes ont des droits en matière de santé sexuelle et devraient décider eux-mêmes de leur avenir en matière de sexualité […] les fidèles écoutent les leaders religieux quand ils leur donnent des conseils>> Pulcherie ACHADE nous explique les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du projet au Bénin.

 

  1. Pourriez-vous décrire ce qui fait l’innovation du projet financé par la subvention FONDEMSAN que vous mettez en œuvre ?

 

“MIITCHITE” est un projet de mobilisation sociale et politique qui vise à contribuer à la création d’un environnement favorable au Bénin pour la levée des barrières en faveur de l’accès des jeunes à une contraception de qualité, adaptée à leurs besoins.

La particularité de ce projet est le fait que ce sont des jeunes de 15 à 24 ans qui sont au devant la scène pour parler et réclamer leurs droits en matière de santé sexuelle et de la reproduction. Ils sont accompagnés par les leaders religieux engagés et formés à l’approche fondés sur les droits humains. Ces jeunes se sont exprimés dans la communauté, les ateliers, les collèges et dans les marchés après leur capacitation sur les thématiques des DSSR.

 

Ils ont fait un plaidoyer à l’endroit de la classe politique  (maire, préfet, membre de la conférence administrative départementale, agents de santé, leaders religieux, leaders d’opinion…) pour demander de l’appui financier pour continuer la promotion des activités du projet MIITCHITE pour ne pas arrêter le processus qui a démarré pour vraiment créer un environnement favorable aux DSSR. Aujourd’hui, les adolescents et jeunes de la zone sanitaire ADD disent NON aux pratiques néfastes et aux influences socioculturelles et religieuses qui ne favorisent pas l’accès des jeunes à leurs droits.

 

  1. Quels défis avez-vous rencontrés et quels conseils donneriez-vous aux OSCs qui aimeraient développer le même type de projet ?

 

Les défis rencontrés au cours de la mise en œuvre du projet MIITCHITE sont liés à la réticence de certains leaders religieux qui n’ont pas encore compris que les jeunes ont des droits en matière de santé sexuelle et devraient décider eux-mêmes de leur avenir en matière de sexualité.

 

Il faut reconnaître que dans les 3 communes de la zone ADD, seulement 27 leaders religieux ont été impliqués dans le projet. Et ils n’ont pas eu assez d’activités pour vraiment impacter le projet MITCHITE présent. Alors comme conseils aux OSCs et pour une autre phase, il faudra impliquer beaucoup plus de leaders religieux engagés avec des beaucoup d’activités pour leur permettre de parler des DSSR lors des prêches et accompagner également les adolescents et jeunes dans les activités de sensibilisation et d’animation des espaces DSSR. Car les fidèles écoutent les leaders religieux quand ils leur donnent des conseils. Également le nombre de jeunes formés n’a pas suffi pour couvrir véritablement toutes les contrées des arrondissements des trois communes. Donc il faut augmenter leur nombre.

 

  1. Comment le dispositif d’accompagnement d’Equipop a permis de faire évoluer vos pratiques ? 

 

L’appui de EQUIPOP a été très important pour la mise en œuvre de ce projet sur le plan technique et financier. Nous avons bénéficié de l’appui pour :

  • les réunions mensuelles de suivi de la mise en œuvre des activités du projet MIITCHITE, 
  • la rédaction des rapports techniques ; 
  • du suivi de la mise à disposition des ressources par l’OOAS pour les réalisation des activités ; 
  • la formation des leaders religieux ; 
  • la correction des rapports financiers et le classement ; 
  • la disponibilité de l’équipe de Equipop et la résolution des difficultés dans la mise en œuvre d’une manière générale.