– EQUIPOP, LES JEUNES FÉMINISTES D’AFRIQUE DE L’OUEST ET ALLIANCE DROITS ET SANTÉ MOBILISÉES POUR LE FGE ! #4 – Khadidiatou Sy
Khadidiatou Sy, Coordinatrice plaidoyer Afrique de l’Ouest, nous présente l’engagement d’Equipop, notamment en Afrique de l’Ouest, à l’occasion du Forum Génération Égalité qui débute ce mercredi 30 juin 2021.
Pourquoi Equipop est-elle mobilisée à l’occasion du FGE ?
Equipop est engagée en France au sein du Collectif Générations Féministes, comme l’a expliqué ma collègue Lucie Daniel, mais aussi en Afrique de l’ouest, via les réseaux Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest et Alliance Droits et Santé. Ce dernier est co-leader de la coalition Droit à disposer de son corps et Droits à la Santé sexuels et reproductifs (DSSR) du Forum Génération Égalité (FGE). Alliance Droits et Santé est le seul représentant de la société civile ouest-africaine au sein d’une coalition d’action du FGE.
L’objectif d’Equipop est de visibiliser l’expertise ouest-africaine sur l’égalité de genre et de renforcer la mobilisation de la société civile dans ce processus international où l’Afrique francophone est sous-représentée – notamment du fait de la barrière linguistique, les échanges ayant bien souvent lieu en anglais.
Il s’agit donc de soutenir nos partenaires en facilitant leur participation, afin qu’elles et ils puissent faire entendre leur voix au plus haut niveau décisionnel.
Comment ce soutien se traduit-il à ton niveau ?
Ma responsabilité dans ce mouvement est d’appuyer l’engagement au sein du FGE de deux partenaires : Alliance Droits et Santé, et Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest. Pour favoriser la compréhension de ce mécanisme, nous avons organisé ou participé à des webinars d’information, à des ateliers multiacteurs·rices (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Bénin) et aux sessions thématiques du FGE. Nous pouvons témoigner de l’efficacité de réunir des décideur·euse·s et fonctionnaires et de jeunes militant·e·s, comme à l’occasion du dialogue régional. Ces initiatives valorisent l’expertise de ces activistes engagé·es sur de multiples sujets, notamment la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Le contexte de crise sanitaire a conduit les organisateur·rice·s du FGE à bannir tout déplacement en France. Pour pallier l’absence de visibilité de l’Afrique de l’Ouest sur la scène internationale, nous appuyons leur mobilisation au travers des événements satellites, dans plusieurs capitales, en lien avec les Ambassades de France locales (Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal).
Parallèlement, il est crucial de faciliter l’implication des acteurs politiques de la sous-région pour impulser politiquement ces changements transformatifs vers plus d’égalité femmes-hommes. Dans cette perspective, nous avons soutenu l’engagement du Burkina Faso dans sa mission de leader de coalition. Cela a permis d’affirmer son leadership auprès d’autres Etats du Partenariat de Ouagadougou et d’impulser une stratégie d’engagements régionale de 6 Etats membres en faveur des DSSR.
Par ailleurs, notre plaidoyer au Burkina Faso a permis à nos partenaires de la société civile, notamment IPBF, de conduire des activités de mobilisation sociale et politique auprès des autorités , jusqu’au plus haut niveau avec l’engagement de la Première Dame et du Ministre de la Santé.
Le message d’Equipop et de ses partenaires serait donc “reconnaissons l’expertise et soutenons activement les voix féministes d’Afrique francophone qui font la Génération Égalité ?
Le FGE constitue l’opportunité d’aller plus loin, sur des sujets considérés sensibles. Mais cela nécessite l’implication des parties prenantes pour faire front commun et pousser cette approche par les droits sur la question des DSSR.
De jeunes voix féministes émergent en Afrique de l’Ouest et cherchent à se structurer collectivement pour faire valoir leur droit à disposer de leur corps et leurs droits à la santé sexuels et reproductifs. Ces voix résonnent, de plus en plus, sur de multiples territoires et composent la Génération Égalité ! Même si je me réjouis de la présence d’Oumou Salif Touré, activiste du Mali, à la cérémonie d’ouverture du Forum, ce n’est pas suffisant.
Elles investissent l’espace public, politique et numérique pour lutter contre un système patriarcal et bien souvent, aussi, la pression générationnelle. Aujourd’hui, elles font face à de multiples mouvements conservateurs et prennent des risques pour défendre ces droits humains fondamentaux.
Nombreux sont les jeunes à promouvoir les droits des femmes et à défendre des projets innovants en Afrique de l’Ouest. Cependant, leur visibilité dans l’espace public n’est souvent pas à la mesure de leur investissement.
Il est plus que jamais crucial de soutenir les futurs leaders d’Afrique de l’Ouest qui porteront l’égalité femmes-hommes dans la région. Le FGE offre un momentum qu’il faut saisir pour permettre à ces jeunes de faire entendre leurs voix.
Souligner le pouvoir de l’activisme, de la solidarité féministe et de la jeunesse passe notamment par le renforcement d’un soutien financier flexible et pérenne aux organisations féministes en Afrique de l’Ouest et la définition d’un cadre de redevabilité où elles joueront pleinement leur rôle.
Equipop, le Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest et Alliance Droits et Santé sont mobilisé·e·s pour que cette rencontre mondiale au plus haut niveau conduise à des engagements étatiques décisifs pour les droits des femmes et des filles dans le monde. Pour comprendre cette mobilisation, découvrez la série d’interviews “Mobilisées pour le FGE” sur equipop.org.