ROAJELF/SÉNÉGAL

En finir avec les VBG en milieu universitaire

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Tout commence en 2009 sous l’impulsion d’un groupe de jeunes femmes leaders d’Afrique de l’Ouest bien décidées à être mieux représentées, elles et leurs soeurs. Comment ? En s’organisant en réseau pour prendre en charge les questions qui les concernent. Avec le soutien du Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre, elles inaugurent un espace où se rassembler pour entreprendre des actions régionales en faveur des femmes et des filles. Le ROAJELF (Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders) est né. Réseau entièrement féminin, composé de membres âgé.e.s entre 18 et 35 ans, l’organisation développe la branche sénégalaise en 2011. Son objectif : renforcer les capacités et le leadership des jeunes femmes pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans le développement socio-économique et politique de leur pays. 

Interpeller les universités   

L’université est un milieu de socialisation non immunisé contre les violences basées sur le genre. De plus en plus de déperditions, d’abandon des études, de faible pourcentage d’inscription dans les écoles doctorales, sont observées chez les étudiantes au Sénégal. En 2021, des enseignantes de l’université sénégalaise Assane Seck, à Ziguinchor, avaient aussi protesté contre des formes graves de violence, dont des harcèlements sexuels. Afin de mettre fin aux VBG en milieu universitaire, le ROAJELF/SÉNÉGAL, dans le cadre du projet Féministes en Action, a mis en place dès 2023 un important travail dans deux universités du pays. « Nous sommes parvenues à sensibiliser et informer les étudiant.e.s, produire des données et surtout à attirer l’attention des autorités administratives sur la question des VBG. Ce terme est encore galvaudé et passé sous silence, même en milieu universitaire », constate Zipporah Ndione, présidente du ROAJELF/SÉNÉGAL. 

« Parmi les étudiant.e.s, certain.e.s deviendront peut-être les futurs leaders du pays. Il est primordial de les sensibiliser aux VBG pendant leurs études pour qu’ils agissent par la suite en connaissances de causes », Zipporah Ndione, présidente du ROAJELF/SÉNÉGAL 

Sororité inclusive

Le projet a conduit à l’adoption d’un pacte contre les VBG dans les deux universités. Le ROAJELF/SÉNÉGAL a plaidé pour un cadre juridique de protection des étudiantes et un suivi des victimes. Le projet a permis aux étudiantes de connaître leurs droits et recours en cas de VBG. Leur forte implication dans les activités de renforcement de capacités, d’écoute et de plaidoyer reflète l’une des missions principales du Réseau : encourager la participation des jeunes femmes dans les décisions politiques et la gouvernance.

Le soutien sorore d’Equipop 

Ce soutien ne se limite pas à des aspects financiers, il englobe un accompagnement technique et structurel qui a permis au ROAJELF/SÉNÉGAL d’intervenir sur la question des VBG dans les universités où, en général, il est difficile pour les organisations de la société civile d’obtenir une autorisation d’entrer. A la suite du projet, l’organisation a gagné en légitimité, en intégrant un Comité technique national de lutte contre les VBG et participant à la rédaction d’un Plan d’action. Grâce à un partenariat stratégique, le Réseau a également pu étendre sa présence au niveau national, avec des antennes désormais réparties dans douze régions sur quatorze au Sénégal. 

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Zoom sur … le Secrétariat de suivi des engagements politiques 

« Nos gouvernements prennent beaucoup d’engagements. Mais il n’y a pas de réel suivi sur leur mise en oeuvre », déplore Zipporah Ndione. En 2022, le ROAJELF/SÉNÉGAL a lancé un plaidoyer pour la mise en place d’un Secrétariat de suivi des engagements politiques. Les premières réunions de travail ont débuté en 2023. En 2024, suite à l’élection du nouveau président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, le Réseau a rédigé un manifeste pour rappeler l’engagement du nouveau gouvernement d’être « inclusif et respectueux des droits humains ». « Les droits des femmes sont des droits humains. Toutefois, la loi sur la parité est remise en question. Sa mise en oeuvre effective peine encore dans certaines régions. »  

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A suivre … 

Le nouveau président du Sénégal a remplacé le ministère de la Femme par le ministère de la Famille et des Solidarités. « Nous allons veiller à ce que nos acquis soient préservés, tout en menant de nouveaux combats », affirme Zipporah Ndione. Soutenu par Equipop, le Réseau a lancé en mai 2024 « Notre corps, notre santé », un projet de lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO). Un problème épidémique qui peine à être considéré comme un véritable enjeu de santé publique.

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