Carelle Laetitia Goli : « En tant que féministes, nous sommes dans la recherche de la sororité au quotidien »

A l’occasion du festival Femmes et Climats par Empow’her au Niger, Equipop a eu l’opportunité début 2022 d’animer une « Power zone féministe». Interview de Carelle Laetitia Goli, Juriste, blogueuse et activiste féministe qui a participé à cette action.

La « Power zone féministe » a été conçu et mis en œuvre avec un collectif d’une soixantaine de féministes d’Afrique de l’Ouest, qui ont pu travailler en ligne pour concevoir plusieurs temps forts. Pendant deux jours, cinq féministes désignées par le groupe se sont rendues au festival, et ont animé des débats et des séances de travail sur la sororité, le pouvoir politique des femmes ou encore l’historique des mouvements féministes en Afrique. À leur retour dans leurs pays respectifs, elles ont organisé des sessions de restitution avec leurs sœurs militantes.

Comment les féministes se sont-elles impliquées dans la dynamique de la Powerzone ?

Nous avons eu deux niveaux d’implication : lors de la préparation et sur place. En amont de la powerzone, nous avons travaillé collectivement entre féministes sur un choix de thématiques prioritaires. Des thématiques nous lient entre féministes d’Afrique de l’Ouest, sur lesquelles nous vivons les mêmes réalités et avons les mêmes défis.

Nous avons par exemple parlé des droits des femmes pendant les crises et des droits des minorités. Au moment de la Powerzone, nous sommes cinq féministes à avoir participé aux sessions. Nous avons essayé de nous soutenir pour faciliter notre travail à toutes. C’était un beau moment de sororité, qui s’est fait avec beaucoup de bienveillance.

Qu’est-ce qui a facilité cette action collective ?

En tant que féministes, nous sommes dans la recherche de la sororité au quotidien. Nous avons donc fait de cette sororité une notion fédératrice au cœur de cet événement. Nous avons voulu l’expérimenter, puis la ramener vers toutes celles qui restaient au pays. Cela a été renforcé par le fait de se retrouver entre femmes féministes, ce qui est rare dans nos quotidiens. Ces trois jours d’amitié ont permis de parler entre nous de nos préoccupations, entre moments de confessions, où on a essayé de poser notre fatigue militante, moments d’empathie et moments festifs.

Que retenez-vous de cette expérience ?

La première chose que je retiens, c’est tout ce que nous partageons en tant que féministes ouest-africaines. Nous partageons les mêmes fardeaux, les mêmes expériences, les mêmes défis en matière de formation. Je retiens également un moment très fort d’échange avec Madame Hadari, une “devancière” féministe, pionnière au Niger, pendant une session sur la participation et le pouvoir politique des femmes. Nous devons multiplier les espaces d’échange de ce type avec les devancières féministes bienveillantes et créer des ponts intergénérationnels.

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