Depuis 2018, le 8 décembre, la Journée internationale de la dignité menstruelle, s’inscrit dans les
16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Cette date rappelle que la
discrimination menstruelle n’est pas un simple enjeu de santé ou d’hygiène, mais une violation
des droits humains profondément ancrée dans les inégalités de genre.
En 2025, cette mobilisation a pris une dimension particulière avec la tenue à Katmandou, au
Népal, de la 7e Conférence internationale sur la dignité menstruelle, organisée du 8 au 10
décembre par la Global South Coalition for Dignified Menstruation et la Radha Paudel
Foundation. Plus de 140 participant·es issu·es de 21 pays se sont réuni·es pour porter une vision
politique et transformatrice de la dignité menstruelle.
Une présence forte du Sud global, soutenue par le consortium Sang pour Sang
Cette édition a été marquée par une participation significative d’acteur·rices du Sud global,
notamment des personnes venues du Bénin, de la Guinée, du Cameroun, du Pakistan et des
Philippines. Leur présence à Katmandou a été rendue possible grâce au soutien des différentes
organisations membres du consortium Sang pour Sang – Uni·es pour la dignité, engagées dans le
renforcement des mouvements féministes et des luttes pour la justice menstruelle.
Ces délégations ont porté des voix ancrées dans les réalités locales, partageant des expériences
de terrain liées à la stigmatisation menstruelle, aux violences basées sur le genre, au mariage des
enfants, aux normes sociales discriminatoires et aux obstacles structurels à l’exercice des droits.
Leur participation a contribué à faire de la conférence un espace véritablement décolonial, pluriel
et politique, où les savoirs du Sud ne sont pas périphériques mais centraux.
Un espace politique au service des luttes féministes
Le thème de la conférence, “Dignified Menstruation: Reclaim Inherent Dignity, Equity and
Inalienable Rights”, a permis de repositionner les menstruations comme un enjeu transversal, au
croisement des droits humains, des violences basées sur le genre, de la justice sociale et de
l’égalité de genre. Les échanges ont souligné les limites des approches technicistes et
hygiénistes, au profit d’une lecture systémique des discriminations menstruelles.
Pour les organisations et activistes soutenues par Sang pour Sang, cet espace a également permis
de renforcer les solidarités Sud-Sud, de croiser les stratégies de plaidoyer et de nourrir une vision
commune fondée sur une approche féministe transformatrice, centrée sur le pouvoir d’agir des
communautés et des personnes menstruées.
Une déclaration pour l’avenir
La conférence s’est conclue par l’adoption de la Déclaration de Katmandou, appelant à
reconnaître explicitement la discrimination menstruelle comme une forme de violence et
d’exclusion, et à intégrer la dignité menstruelle dans les cadres juridiques, politiques et
programmatiques nationaux et internationaux.
Construire une justice menstruelle globale
Au-delà des panels et des recommandations, la conférence de Katmandou a été un lieu de
convergence, de reconnaissance et de légitimation des luttes portées par le Sud global. Pour le
consortium Sang pour Sang – Uni·es pour la dignité, cette participation collective illustre
l’importance de soutenir la mobilité, la parole et le leadership des organisations féministes, afin
que la justice menstruelle soit pensée avec et depuis celles et ceux qui en vivent les
discriminations au quotidien.