Un plaidoyer spécifique sur les DSSR
A la fin 2019, Equipop avait initié une mobilisation internationale ayant conduit l’organisation du FGE à entériner l’existence d’une coalition d’action DSSR. Equipop a donc contribué au travail autour de cette coalition à travers plusieurs points d’entrée.
Premièrement, Equipop s’est investie dans la coalition en tant que membre d’Alliance Droits et Santé, qui figure parmi les copilotes, et s’y est montrée particulièrement active. Alliance Droits et Santé a participé à toutes les sessions officielles. Sa porte-parole, Agathe Blanc de l’AFJCI (Association des femmes juristes de Côté d’Ivoire), avec l’appui de plusieurs autres membres, a créé une dynamique avec l’ensemble du réseau entre les réunions au travers de la constitution d’une représentation par un point focal par pays.
Appui au réseau Alliance Droits et santé
Tout au long de l’année, le réseau a contribué à une approche plus inclusive et une réelle représentativité de l’Afrique de l’Ouest en plaidant pour la levée des barrières linguistiques et une mise en place systématique de l’interprétariat en français. Par ailleurs, le réseau s’est particulièrement impliqué pour que l’Éducation Complète à la Sexualité (ECS) devienne un axe fort de la coalition. Le réseau a publié des recommandations à ce sujet. Ces efforts de plaidoyer combinés ont porté leurs fruits puisque la feuille de route finale de la coalition est très proche du positionnement d’Alliance Droits et Santé. Les revendications du réseau ont notamment été reprises par les deux Etats champions de la coalition, la France et le Burkina Faso, et ont permis d’insuffler une dynamique d’approche par les droits humains.
Collaboration avec l’Etat burkinabé
Equipop a développé une collaboration constante avec le Burkina Faso, état pilote de la coalition DSSR du FGE. Le dialogue s’est fait au plus haut niveau, que ce soit avec le Ministre de la Santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo, ou la Première Dame, Mme Sika Kaboré, ainsi qu’à un niveau plus technique. Equipop a par exemple joué un rôle d’intermédiaire entre ONU Femmes et le Secrétariat technique de la transition démographique du Burkina Faso. Equipop a par ailleurs apporté un soutien financier à IPBF (Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme), qui a amplifié la mobilisation de la société civile au Burkina Faso.
Dans ce contexte se sont tenus plusieurs évènements, comme le webinar « DSSR des femmes et des filles : à un mois du FGE, enjeux et défis au Burkina Faso », co-organisé avec la Première Dame et le Ministre, afin de nourrir la réflexion collective sur des théma- tiques qui résonnent avec celles du Forum Génération Egalité, telles que l’intégration de l’approche par les droits humains dans les actions de santé publique ou le renforcement de l’accès des adolescentes aux services de santé sexuelle et reproductive. Les autres panélistes représentaient des organisations internationales telles que UNFPA et l’OOAS. Enfin, la présence de Marie Ba, directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, a marqué le début d’échanges liés au FGE entre Equipop et le Partenariat de Ouagadougou.
Le partenariat de Ouagadougou, un effet d’entrainement
La coopération avec l’État burkinabè s’est également opérée dans l’optique d’un effet d’entraînement des autres États de la région. En ce sens, le Partenariat de Ouagadougou a joué un rôle de catalyseur. Cet entrecroisement de discussions a abouti, lors du FGE en juillet, à la prise d’un engagement conjoint de six États (Burkina Faso, Bénin, Guinée, Mali, Niger et Togo) sur quatre axes prioritaires : éducation à la vie familiale, gratuité des soins, accès aux services de qualité pour les jeunes à travers des centres scolaires et universitaires, renforcement des unités de soins intégrés.
Les perspectives s’ouvrent même au-delà de l’Afrique de l’Ouest, puisque, dans le cadre de la mobilisation de l’espace francophone, Equipop a facilité le partage d’expériences entre les ministères de la santé du Burkina Faso et de Madagascar, sur la thématique « Regards croisés sur les enjeux des grossesses précoces et planification familiale » lors l’événement satellite malgache du FGE.
Promotion du Rapport annuel UNFPA, « Mon corps m’appartient »
La relation de longue date qu’entretiennent Equipop et UNFPA s’est matérialisée plusieurs fois cette année. Tout d’abord, le 14 avril, Equipop a facilité le lancement du rapport annuel, le « State of the World Population » (SWOP) 2021, intitulé Mon corps m’appartient : revendiquer le droit à l’autonomie et à l’autodétermination. Le 1er juillet, à Paris, Equipop a contribué à l’organisation d’une rencontre entre Natalia Kanem, directrice exécutive de UNFPA et de jeunes féministes françaises, devant l’exposition en plein air basée sur le contenu du SWOP 2021. Ces événements ont démontré que les thématiques portées par UNFPA ont un très fort écho au sein de la jeunesse ouest-africaine et française.
« 90 millions d’euros à UNFPA Supplies répartis sur cinq ans »
Ces démarches ont également contribué à solidifier le partenariat entre UNFPA et le gouvernement français. Lors du FGE, la France a annoncé une augmentation inédite de sa contribution, avec un engagement de 90 millions d’euros à UNFPA Supplies répartis sur cinq ans. Plusieurs États européens se sont aussi engagés politiquement et financièrement en faveur des DSSR, (Allemagne, Belgique, Danemark, Irlande, Suède…). Cela faisait notamment suite au « Trusted Government Meeting », qui rassemblait une dizaine de diplomates souhaitant s’informer sur le FGE et ajuster l’implication de leurs États respectifs. Cette réunion avait été co-organisée par Equipop en tant que membre du consortium Countdown 2030 Europe et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français.