– Renforcer l’écosystème des associations de santé et droits des femmes en Afrique de l’Ouest
Depuis vingt ans, Equipop travaille main dans la main avec des petites et moyennes associations d’Afrique de l’Ouest actives en faveur de la santé et des droits des femmes. Rapidement, ces partenaires ont formulé des besoins de structuration de leur organisation et d’adaptation à l’environnement complexe d’intervention.
Pour répondre à cet enjeu, ensemble, Equipop et ses partenaires ont travaillé à se doter d’une méthodologie et d’outils adaptés ainsi que des ressources financières dédiées. Troisième étape de cette démarche, la mise en place d’un label qualité.
Comment peut-on espérer participer collectivement, de manière pertinente et efficace, à des changements sociétaux sans se préoccuper des besoins des associations qui portent ces changements avec vous ? Au fil des années, cette question s’est faite plus prégnante pour Equipop qui a tissé des relations de confiance avec un large réseau d’associations en Afrique de l’Ouest. Telle association avait besoin d’équipement de bureau, une autre devait revoir la manière dont elle gérait sa comptabilité, pour une autre encore il était urgent de fidéliser son personnel ou de retravailler son projet associatif pour mieux cibler ses interventions en les alignant avec ses valeurs. Le financement du monde associatif est presque exclusivement soumis au mode projet, lequel ne laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre pour répondre à ces enjeux. En Afrique de l’Ouest, peu de bailleurs ou d’institutions offrent un appui pour relever ces défis. Equipop a décidé il y a cinq ans de prendre à bras le corps cette difficulté. Tout d’abord, en 2014, en étroite collaboration avec les associations du réseau Alliance Droits et Santé, une démarche méthodologique, des outils et des formations ont été développées. Les membres d’Alliance Droits et Santé, ainsi que d’autres partenaires limitrophes au réseau, se sont ainsi engagés dans une démarche d’amélioration continue de la qualité à travers un accompagnement technique et financier personnalisé conduit par Equipop, qui a recruté pour cela trois collègues burkinabè spécialistes de ces enjeux. Mais pour certaines organisations la concrétisation des actions à mener butait encore sur le manque de ressources.
C’est ainsi qu’en 2019, le Fonds DO (Développement organisationnel) a été créé afin de financer les besoins identifiés par les associations. Depuis quelques mois, ce sont déjà plus de trente actions de renforcement organisationnel qui ont été soutenues financièrement.
LA RECONNAISSANCE PAR LES PAIRS ET LE PARTAGE D’EXPÉRIENCE
S’appuyant sur une gouvernance participative, à l’instar du Fonds DO, Equipop complète son dispositif d’appui par la création d’un label qualité. Ce label a pour vocation de soutenir les efforts et la motivation des associations qui se sont engagées dans cette démarche qualité à travers la reconnaissance de leurs pairs. Outil de réputation, il permet une réelle valorisation des efforts de l’organisation vis-à-vis de ses parties prenantes, salarié·e·s, partenaires, financeurs.
Outil de réseau également, il permet le développement de communautés de pratiques, favorise les échanges entre pairs et offre de nombreuses opportunités de partenariat. C’est ainsi un levier pour créer une culture commune du développement organisationnel entre associations actives en faveur de la santé et des droits des femmes.
Equipop et ses partenaires ont mis en place un dispositif cohérent qui présente des atouts solides pour accompagner et renforcer l’écosystème des associations de santé et droits des femmes en Afrique de l’Ouest. Reste maintenant à le faire vivre collectivement et à mobiliser suffisamment de ressources pour assurer sa continuité sur le moyen terme.
La labellisation est en quelque sorte une reconnaissance des efforts d’amélioration engagés au sein d’une organisation. Ça vient souvent comme un couronnement et rend fièr·e·s celles et ceux qui sont engagé·e·s dans le processus. Sur le plan organisationnel, elle couronne les efforts d’un processus, d’un chemin parcouru, ça permet aussi de se fixer un idéal et de voir les pas qu’on fait pour aller vers cet idéal.
Rolland Agbessi – Directeur Exécutif – Scoutisme béninois, Bénin