– Plaidoyer pour des politiques féministes : du G7 au Forum Génération Égalité
Début 2019, Equipop s’était investie dans un plaidoyer pour mettre l’égalité femmes-hommes à l’agenda politique international, à travers l’opportunité du G7 en France. Un an et demi plus tard, les bases ont été posées, et le travail peut évoluer vers un plaidoyer pour des politiques extérieures féministes.
En 2019, Equipop a co-piloté une campagne de plaidoyer et de communication nommée « Women 7 ». L’objectif était d’influer sur le G7, mais surtout de saisir cette opportunité pour poser les bases d’une action plus large : contribuer à mettre l’égalité femmes-hommes à l’agenda politique international, et pousser la France à en faire un sujet majeur de sa politique extérieure. Le 9 mai 2019, Equipop et ses partenaires du Women 7 ont rassemblé à Paris près de 400 féministes originaires de 20 pays, et délivré des recommandations aux sept ministres des États du G7.
PREMIÈRES AVANCÉES AU G7 À BIARRITZ
Au sommet de Biarritz, fin août 2019, tous les États du G7 et quatre États invités ont adopté le Partenariat de Biarritz sur l’égalité entre les femmes et les hommes, lancé l’initiative AFAWA1 pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique et, entre autres, attribué des financements au fonds créé par Denis Mukwege et Nadia Murad pour soutenir les survivantes de violences sexuelles en temps de conflit. Ces mesures, dans un contexte de négociation très difficile en raison de la position américaine, constituent un premier progrès. L’approche qui consiste à défendre l’égalité femmes-hommes comme une fin en soi et non un moyen au service de l’économie ne s’est cependant pas encore imposée. Cela nécessite évidemment un fort plaidoyer sur la durée.
En revanche, pour ce qui était de l’objectif d’inciter la France à faire de l’égalité femmes-hommes un élément central de sa politique extérieure, l’avancée a été significative. Depuis le G7, la France s’est portée volontaire pour co-organiser, avec le Mexique et ONU Femmes, le Forum Génération Égalité (FGE). Cet évènement, célébration du 25e anniversaire de la plateforme d’action de Pékin, plus grande référence internationale sur les droits des femmes, placera la France au centre de la carte en 2021 (évènement repoussé d’un an en raison de l’épidémie de Covid-19).
POUR UNE « POLITIQUE EXTÉRIEURE FÉMINISTE »
En 2019, la France s’est donnée l’ambition de porter une « diplomatie féministe ». Cette impulsion politique va dans le bon sens ; il s’agit désormais pour l’État français d’en définir plus précisément les contours, et de lui donner une traduction concrète. C’est pour accélérer ce mouvement qu’Equipop contribue aux travaux du HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes) pour la période 2019-2021. De nombreuses auditions des différentes institutions (ministère des Affaires étrangères, des Finances, Agence française de développement, etc) ont été conduites et tendent vers les conclusions suivantes : le terme « politique extérieure féministe » est plus pertinent, et le chemin vers la mise en oeuvre d’une vraie politique féministe, c’est-à-dire transformatrice, est encore très long.
Dans ce cadre, Equipop a également oeuvré à faire ressortir l’approche « DSSR » (Droits et santé sexuels et reproductifs), sans laquelle il ne peut y avoir de réels progrès vers l’égalité femmes-hommes. Le Women 7 avait insisté pour que la France défende cette thématique dans le cadre du G7, en sachant que la forte opposition des États-Unis ne le permettrait sans doute pas. Cela a cependant conduit, une fois le G7 passé, à une plus forte appropriation du sujet par le gouvernement français. Afin de concrétiser cette tendance, Equipop a encouragé une participation française au sommet de Nairobi, célébrant les 25 ans de la conférence internationale sur la population et le développement du Caire, et a pris l’initiative en novembre 2019 de rassembler une centaine d’associations (ouest-africaines, françaises, internationales) demandant à Emmanuel Macron de s’assurer que les DSSR figurent bien à l’agenda du FGE. Début 2020, les DSSR constituaient un sujet à part entière d’une des six « coalitions d’action » formées pour le FGE. La France, par ailleurs, sera l’État pilote de cette coalition.
VERS LE FORUM GÉNÉRATION ÉGALITÉ EN 2021
Le FGE aura lieu à la fin du printemps 2021. D’ici là, Equipop s’attachera à impulser deux dynamiques. La facilitation de la participation des sociétés civiles ouest-africaines aux processus internationaux sera un premier axe fort. Cela avait débuté avec le G7 en 2019, et l’occasion offerte par le FGE doit permettre de changer d’échelle. Equipop y contribuera donc à travers ses divers partenariats, à la fois avec des mouvements de femmes, de jeunes, et spécialisés en DSSR, et avec de jeunes activistes féministes. En France, la coalition d’associations rassemblées en 2019 sous l’étiquette Women 7 se poursuit dans le contexte du FGE. Equipop entend y apporter son expertise de plaidoyer institutionnel afin que les associations féministes, qu’elles soient tournées vers le territoire national ou international, soient reconnues, entendues et soutenues, y compris financièrement, et que le FGE soit un moment de mobilisation politique qui fera réellement avancer les sociétés vers l’égalité femmes-hommes.